Multimono, l'incroyable voilier inclassifiable


Il sait tout faire, et avec du panache ! Avant d'être un voilier, le Multimono est un projet de rassemblement autour de la construction puis autour des multimodes de navigation qu'il propose. Découvert d'un bateau atypique.

Le Multimono est un voilier multi-usage. Très difficile à décrire tant ses combinaisons et ses astuces sont nombreuses. Il faut remonter à la genèse du projet pour comprendre ses fondements. Claude Martunizzi est un enseignant en sport. Il découvre que la voile, surtout la voile aviron, est un fantastique vecteur de communication avec les jeunes. Mais les bateaux disponibles sur le marché comme les yoles, sont trop contraignants à utiliser. Alors il se met en tête de dessiner son bateau idéal. Sur sa table à dessin, il pond les esquisses d'un voile-aviron moderne.

Photo : Pierrick Contin

Ainsi débute la carrière du Multimono. Pour s'assurer du réalisme de ses dessins, il se fait aider par l'architecte naval Pascal Conq qui valide le concept. Pour être marin, le Multimono aura une étrave en V pour le passage à la mer, son arrière est plat pour favoriser la vitesse et déjauger avec un moteur hors-bord. On doit pouvoir asseoir 6 rameurs pour faire participer l'équipage. Soit en gardant les ailes - balanciers à poste, soit en enlevant l'ensemble. Les bancs de nage sont alors de simples planches aisées à ranger sous les banc latéraux. Les balanciers stabilisent le Multimono quand il part au tas. Et les tubes qui supportent la bôme au mouillage ? On s'en sert de cale-pied quand on rame.

Pour naviguer dans les eaux peu profondes et pour échouer, le Multimono a une dérive pivotante qui se rétracte entièrement. Pour rester transportable, il n'a pas de lest, mais des ballasts de 400 litres qui se remplissent ou se vident automatiquement dès que l'on avance. Le cockpit est très grand pour accueillir une école de voile, mais haut sur l'eau pour être autovideur.

La grand-voile possède un pic pour que le mât ne soit pas trop grand. Ainsi on peut facilement mater et démâter et au moment du transport, on n'a pas de grands espars.

Reste l'idée de la construction en kit. Dès l'origine, Claude imagine un projet participatif, pédagogique. Les utilisateurs construisent leur bateau pour naviguer ensuite avec : l'utilisateur devient "consom-acteur"

La construction se fait à partir d'un kit de contreplaqué livré prédécoupé. L'assemblage avec un astucieux système de clés est maintenant très au point. Il faut compter environ 10 semaines de travail pour une personne seule, de l'assemblage à la finition d'un bateau. Le kit est livré complet avec le bois, la résine et même les spatules pour réaliser les joints congé.

Un mode d'emploi très complet est fourni avec le kit - lui aussi participatif puisque les constructeurs peuvent le faire évoluer. Une vidéo de 90 minutes présente aussi l'assemblage du bateau. Seule la peinture de coque n'est pas fournie. Libre à chacun de réaliser la déco qu'il souhaite.

Plus de 10 ans après son lancement, 35 exemplaires du Multimono naviguent partout dans le monde et 2 bateaux sont en cours de chantier. Un bateau qui n'a toujours pas de véritable concurrence… Avec toujours en toile de fond la volonté de partager le plaisir de la navigation avec le plus grand nombre. D'où l'Echo Nautic Challenge, un projet ambitieux de lancer de nombreux chantiers de construction avant de pouvoir rassembler autour du Multimono. Un projet auquel Jean-Luc Van Den Heede s'associe en tant que parrain et que nous espérons prochainement voir aboutir.

CARACTERISTIQUES

Longueur : 7,50 m

Largeur : 2,29 m – 4,3 m avec l'option balanciers

Tirant d'eau : 0,3 m – 1,70 m (dérive et safran pivotants)

Poids lège : 600 kg

Lest liquide à remplissage et vidage automatique : 4 x 100 l

Auto redressable ballasté, auto videur en mer et au mouillage

Grand-voile : 26 m2 à 3 ris

Foc : 7,2 m2 à 1 ris + Yankee 5.6 m2

Spi asymétrique : 30 m2+ Gennaker : 16 m2

1 à 6 rameurs à l'aviron

Catégorie de navigation : C 11 pour personnes (pour 850 kg embarqués)

Insubmersible : double fond + mousse

Prix : kit complet 23 000 €

Kit coque seule : 13 000 €

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 Stéphane maroy
Stéphane maroy
J'adore ce concept. Mais je n'ai jamais pu en essayer.
 Laurent landry
Laurent landry
Pas de probléme pour venir l'essayer à Soissons, nous en avons construit un aevc des jeunes et ce fut une très belle expérience !
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