Des foils pour le monocoque Maître Coq !

Maître Coq © Jean-Marie Liot / DPPI / Maître CoQ

Maître Coq, le 60 pieds Imoca de Jeremie Beyou, malheureux participant de la Transat Jacques Vabre, rentre en chantier ce 25 novembre pour s'équiper de foils, en vue du prochain Vendée Globe.

Un abandon sur la 12e Transat Jacques Vabre

Maître Coq, skippé par Jéremie Beyou et Philippe Legros, a pris le départ de la 12e édition de la Transat Jacques Vabre le 25 octobre dernier. Alors qu'ils sont en 4e position, le jour même du départ, une avarie survient sur une pièce de fixation de l'étai principal, le câble qui tient le mât à l'avant.

Obligés de se dérouter vers Roscoff, ils ont pris la décision d'abandonner la course. Les conditions de sécurité n'étant pas réunies, ni pour les hommes ni pour le matériel. L'Imoca est alors entré en chantier pour y être réparé et Jeremie Beyou a pu retrouver son bateau pour une navigation de 48 heures, le 13 novembre dernier.

Un Imoca volant

Désormais c'est un autre chantier que Maître Coq s'apprête à recevoir. Avec en ligne de mire le Vendée Globe, dont le départ aura lieu le 6 novembre 2016. Le skipper et son sponsor ont décidé d'équiper le bateau de foils. Le 60 pieds Imoca entrera en chantier CDK le 25 novembre de Port-La-Forêt (Finistère.)

Crédit : Beyou Racing

Pour ce faire, Jeremie Beyou, Stéphane Sallé, Directeur Général de Maître CoQ, et Philippe Legros, responsable de la performance, ont collaboré avec le designer néo-zélandais Nick Holroyd, spécialiste des foils sur l'America's Cup.

Pierre-François Dargnies, le directeur technique de Beyou Racing travaille sur le dossier depuis plusieurs mois et l'architecte Sam Manuard, s'est occupé de l'avant-projet et des études préliminaires. C'est le chantier CDK et Heol Composites, qui a construit tous les foils des nouveaux bateaux, sauf ceux d'Hugo Boss et qui sont donc coutumier de ces installations, qui ont été retenus. Le designer était "head-designer" de Team New Zealand pendant des années et travaille désormais pour SoftBank Team Japan. Il a de suite trouvé quels foils il fallait.

"Cela fait plusieurs mois que nous travaillons dessus : nous avons commencé par faire un VPP (programme de prédiction de vitesse) précis du bateau dans sa configuration actuelle, puis simulé un autre VPP avec le bateau équipé de foils de différentes géométries. Nous avons ensuite fait tourner ces VPP sur des routages autour du monde, qui n'ont fait que confirmer les chiffres obtenus, à savoir que Maître Coq avec des foils était toujours plus rapide sur la durée, certains routages donnant jusqu'à cinq jours de différence. Ensuite, nous nous sommes comparés aux nouveaux bateaux mis à l'eau cette année : si, lors des premiers stages d'août, nous avons été un peu circonspects, ceux de septembre nous ont permis de constater que certains nouveaux bateaux avaient beaucoup progressé, notamment Banque Populaire, tandis que Gitana (Edmond de Rothschild) a été d'entrée de jeu bluffant à certaines allures" explique Jeremie Beyou sur son choix d'ajouter des foils à Maitre Coq.

Crédit : Olivier Blanchet / DPPI / Maître CoQ

Malgré la victoire de PRB, Imoca d'ancienne génération, sur la Transat Jacques Vabre, l'équipe de Maître Coq a surtout remarqué la belle performance de Banque Populaire VII. Il est le seul "foiler" à avoir terminé la course et décroche une remarquable 2e place. Le bateau n'étant pas fiabilisé, les deux marins – Armel le Cléac'h et Erwan Tabarly) – ont préféré le ménager, en navigant prudemment en début de course. Mais une fois le gros temps passé, ils ont utilisés leurs foils et ont réussi à reprendre l'avance perdue.

"En vue du Vendée Globe, nous avions le choix entre optimiser encore Maître CoQ en faisant notamment de nouvelles dérives ou passer aux foils, Jérémie a été clair sur le sujet : son objectif, c'est de gagner. Ce qui n'est à notre avis pas possible avec des dérives seules. Les différences de vitesse entre les "foilers" et anciens bateaux peuvent aller jusqu'à 3 nœuds au reaching. Sachant que le Vendée Globe est avant tout une course de reaching, les écarts à l'arrivée pourraient se compter en jours" détaille Philippe Legros.

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