Les 10 passages clés du parcours du Vendée Globe

Le parcours du Vendée Globe

Les solitaires engagés sur le Vendée Globe doivent faire le tour du monde par les trois caps (Bonne Espérance, Leeuwin et Horn) sans escale et sans assistance. D'éditions et éditions, le temps de référence s'amenuise, le dernier en date ? Armel le Cléac'h en 74 jours et 3 heures sur l'année 2016. Voici les passages clés d'un tour du monde bouclé de plus en plus rapidement expliqué par Jean-Pierre Dick, quatre participations à la course.

Le Vendée Globe est une course en solitaire autour du monde, sans escale et sans assistance. Cette circumnavigation par les trois caps (Bonne Espérance, Leeuwin et Horn) d'une distance de 25 000 milles (plus de 46 000 km) sur l'orthodromie (route directe). Le record est aujourd'hui détenu par Armel le Cléac'h avec un parcours bouclé en 74 jours et 3 heures lors de l'édition 2016. Surnommé par le grand public "l'Everest des Mers", ce tour du monde est aussi un voyage climatique puisque le départ et l'arrivée se font depuis Les Sables-d'Olonne à l'automne et à l'hiver. Les skippers doivent ensuite descendre l'Atlantique, traverser l'océan Indien, et le Pacifique puis remonter l'Atlantique.

Depuis 2016, la direction de course a délimité une zone interdite à la navigation, la zone d'exclusion antarctique (ZEA) qui fait le tour de l'Antarctique entre le 45°S du côté des îles Crozet et le 68°S au large du Cap Horn. Les marins n'ont pas le droit d'y entrer afin d'éviter les risques de collisions avec les icebergs.

Les solitaires n'ont le droit à aucune assistance. Cela veut dire que même pour la météo, ils n'auront pas le droit d'avoir de contact avec leur routeur. Ce travail devra se dérouler en amont de la course et ils seront seuls à bord pour choisir leur route en fonction des fichiers météo qu'ils reçoivent.

Le parcours du Vendée Globe 2020
Le parcours du Vendée Globe 2020

Les passages clés du Vendée Globe

1. Le golfe de Gascogne

Le départ du Vendée Globe peut être compliqué, notamment en novembre où les conditions peuvent être difficiles pour le skipper et son bateau, si une dépression balaye le Golfe de Gascogne. Les dépressions sont nombreuses en plein hiver, dans l'Atlantique Nord. Mais il y a aussi des risques de collision avec les nombreux bateaux qui circulent dans la zone.

"Il faut parfois faire le dos rond d'entrée de jeu. Historiquement, il y a eu beaucoup d'abandons durant les premiers jours de course. Les marins sortent de trois semaines ponctuées de sollicitations diverses, ils sont un peu fatigués et pas en symbiose avec leur bateau" détaille Marcel van Triest, routeur et météorologue.

2. Les Alizés

Avec les alizés, le vent devient beaucoup plus régulier et c'est l'instant où les solitaires entrent « vraiment » dans leur tour du monde. "Nous croisons les premières îles au niveau de l'Équateur, des îles qui nous font rêver et font un peu partie de notre jardin, car nous les saluons à chaque transatlantique. Mais il faut se méfier de leurs cailloux et de leurs dévents" explique Jean-Pierre Dick, qui a pris quatre fois le départ du Vendée Globe.

3. Le Pot au Noir

Le Pot au Noir ou zone de convergence intertropicale entre alizés des hémisphères Nord et Sud, est une zone instable où grains violents alternent avec zones de calme. C'est à cet endroit que les deux alizés s'entrechoquent, ce qui crée pas mal de vagues et un vent très instable. En fonction des fichiers météo, les skippers choisiront à quelle longitude aborder cette zone. "C'est une zone anxiogène".

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L'IMOCA Charal, le premier foiler de la flotte

4. La descente de l'Atlantique Sud

Après le passage de l'Équateur, il faut négocier le contournement de l'anticyclone de Sainte-Hélène avant de faire route vers l'est pour rejoindre les vents portants qui emmèneront les skippers vers le cap de Bonne Espérance et l'océan Indien. Cette zone permet au marin d'entrer dans des températures estivales, car c'est l'été austral, avec un vent assez irrégulier. "C'est un vrai moment de douceur avant l'arrivée brutale dans l'océan indien."

5. Zone d'exclusion antarctique

Cette zone est définie en fonction de la fonte des glaces, pour limiter les risques de collision avec un iceberg. Les skippers devront prendre une route un peu plus au Nord sous peine de sanctions, mais "C'est une bonne chose. Ça ne sert à rien de prendre des risques dans ces latitudes isolées."

6. L'océan Indien

Cette zone est particulièrement difficile avec des tempêtes, des coups de vent et des températures qui chutent de plus de 10°. "C'est un océan très particulier, un peu comme une grande bouilloire où les vents et les vagues changent assez brutalement". C'est dans cette zone que les grands écarts commencent à se creuser et il faut rester vigilant.

7. L'Océan Pacifique

C'est la partie la plus engagée de la course. Les éléments sont d'une rare violence et il faut redoubler d'attention puisque les marins sont isolés de tout et loin de tous secours. "Pendant un mois nous vivons dans des conditions extrêmes, avec d'énormes vagues, et des vents forts."

8. Le Cap Horn

L'approche du Cap Horn est difficile avec des vents souvent forts. Il marque la sortie du Grand Sud, mais tout n'est pas fini pour autant, même si les skippers ressentent une sorte de délivrance. Ils peuvent rencontrer une zone où les courants peuvent lever une mer très dure. "L'équation est souvent difficile à résoudre pour choisir la route à prendre".

9. La remontée de l'Atlantique Sud

Dans cette zone, les conditions peuvent être pénibles avec des vents forts et des allures de près prédominantes, avant de toucher les alizés. "C'est selon moi la partie la plus difficile du Vendée Globe" explique Marcel Van Triest. Il faudra ensuite négocier l'anticyclone de Sainte-Hélène et le Pot au Noir, même s'il devrait être plus étroit à l'Ouest à cette période.

Le Cpa Horn © Raphel Dinelli / Fondation Ocean Vital / Vendée Globe
© RAPHAEL DINELLi / FONDATION OCEAN VITAL / Vendée Globe

10. La remontée de L'Atlantique Nord

C'est la dernière ligne droite et le lieu où il ne faut pas se relâcher après environ 2 mois en mer. La fatigue se fait sentir, mais il faut rester vigilant sachant que c'est l'hiver dans l'hémisphère nord et qu'il peut y avoir de grosses dépressions. "Généralement, c'est aux Açores que nous rencontrons le dernier coup de vent qui nous ramène jusqu'aux Sables-d'Olonne" conclut Jean-Pierre Dick.

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IMOCA La fiche technique
5.85 mLargeur - Bau
29.00 mTirant d'air (hauteur maxi)
8 000 kgDéplacement lège
Voir la fiche technique du IMOCA
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Stephane meteo-formation
Stephane meteo-formation
Merci pour ce très bel article. Cette année 2020 du Vendée globe on aurait pu ajouter la tempête Theta
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