Record du cap Leeuwin pour Thomas Coville

Sodebo Ultim' © Jean-Marie Liot / DPPI / Sodebo

Parti le 6 novembre 2016 de Brest pour sa tentative de Record de vitesse à la voile en solitaire autour du monde, Thomas Coville enregistre des moyennes spectaculaires. Il vient d'ailleurs d'ajouter un nouveau record à son palmarès entre Ouessant et le Cap Leeuwin en 21 jours 3 h 9 min et 8 s.

Quatrième semaine de mer pour Thomas Coville sur Sodebo Ultim' et troisième record pour le marin ! Après l'Équateur et le cap de Bonne Espérance, le skipper vient de battre un nouveau record. Il a passé le cap Leeuwin ce dimanche 27 novembre 2016 à 17 h 59 (heure française) après 21 jours 03 h 09 min et 8 s à 24,9 nœuds de moyenne. Il a battu le record de Francis Joyon sur Idec en 2007 de 1 jour
12 h 19 min

"Sur la cartographie de mon écran d'ordinateur, je n'ai pas l'impression de me déplacer très vite", déclarait Thomas Coville en début d'après-midi. Pourtant, ce dernier enregistre des moyennes impressionnantes. Il a dévalé l'atlantique nord en moins de 6 jours pour franchir l'Équateur le 11 novembre. Il a ensuite négocié l'atlantique sud et ses pièges pour doubler le Cap de Bonne Espérance 9 jours plus tard, le 20 novembre dernier. Il y a tout juste 1 semaine !

Ce cap est le deuxième des trois grands caps de ce tour du monde à la voile et le dernier Cap avant le cap Horn. Et Thomas n'est en mer que depuis 21 jours ! Actuellement positionné entre l'Antarctique et le continent australien, il s'apprête à traverser l'océan Pacifique dont le point d'entrée est la Tasmanie. Les routages indiquent un passage mardi 29 novembre dans la matinée.

Mark Lloyd / Sodebo

"Je ne vois pas grand-chose, pour ne pas dire rien. C'est ambiance hiver dans un brouillard permanent. Depuis cinq jours, j'ai vu une éclaircie, sinon il fait très gris, il pleut tout le temps. Il fait environ entre 1-0° degrés, soit -5° en ressenti. Je ne peux plus manœuvrer sur le pont sans gants. Ils sont souvent mouillés, alors j'alterne entre deux paires. Il faut tout protéger notamment les doigts et le nez pour ne pas qu'ils gèlent.

Dans ce froid, chaque manœuvre est difficile et très engageante. Dès que tu fais le moindre mouvement, tu es en sueur. Je suis rincé après chaque manœuvres avec le besoin de manger et de boire. Malgré ces conditions extrêmes, je suis content car ça ne se passe pas trop mal et on a une belle avance. C'est le tronçon où Francis avait été fort. C'est une bonne chose d'aller plus vite. Ça veut dire qu'on a bien travaillé avec Jean-Luc (ndlr Nélias – le routeur de Sodebo Ultim'). Ça signifie aussi qu'on est presque à la moitié et qu'on est bientôt sur le retour.

Sur ce tour du monde, la zone la plus dure, c'était il y a quelques jours quand j'étais dans des creux de 7-8m : j'avais l'impression que le bateau était petit et moi tout petit. L'indien c'est le pire endroit de la planète. A chaque fois je me dis que ce n'est pas fait pour les hommes, c'est fait pour les oiseaux.

Je ne cherche pas à me faire mal, j'aime à aller au bout des sensations mais les conditions physiques sont difficiles. Pour faire le tour de la planète par ces trois caps, il faut passer par-là. Comme tu ne vois rien, c'est très troublant, on a l'impression d'un grand vide. L'Indien, c'est le désert, c'est comme si tu demandes à un touareg de te décrire une dune ou un caillou.

Là, c'est engagé car on doit fournir un pari météorologique. C'est très engagé mentalement. Je prends un énorme plaisir, dans la compétition, dans la glisse, dans la sensation de faire quelque chose hors du commun. Ça prend les tripes."

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