The Bridge : Une course folle entre Ultimes et le Queen Mary II

The Bridge, nouvelle course des Ultimes en 2017

Le principe de la course The Bridge est peu fou puisqu'il consiste à faire courir des Ultimes - trimarans géants - contre le paquebot Queen Mary II sur la route de retour du débarquement de 1917, entre la France et les États-Unis. Découverte de cette course unique et improbable…

100 ans d'amitié entre la France et les États-Unis

C'est pour rendre hommage à l'arrivée sur les côtes françaises des premières troupes américaines venues défendre la Liberté aux côtés des Alliés et mettre un terme à la Première Guerre Mondiale, qu'est née The Bridge. Pour fêter ce centenaire, The Bridge mettra donc en concurrence le Queen Mary 2 et une flotte de trimarans géants sur un parcours empruntant les traces retour du premier débarquement de 1917. Pour ce défi transocéanique unique, le paquebot de 345 m de long sera affrété spécifiquement et transportera 1300 membres d'équipage et 2640 passagers.

"Le symbole est très fort. Cent ans après le débarquement des Américains en Europe, THE BRIDGE nous propose de jouer le jeu retour, d'aller aux États-Unis pour créer du lien dans le monde de la voile et bien au-delà. Ce qui est intéressant, c'est d'avoir une façon un peu différente d'aborder la course, de rapprocher potentiellement les médias et le public de nos bateaux et de faire vivre la course de l'intérieur aux croisiéristes privilégiés qui embarqueront à cette occasion" explique François Gabart.

Le top départ de la course aura lieu le 25 juin 2017 depuis Saint-Nazaire et il faudra donc rejoindre New York le 1er juillet.

Quatre Ultimes engagés sur le défi

Pour l'instant, ils sont quatre trimarans géants à s'être engagés sur la course entre le pont de Saint-­Nazaire et le pont Verrazano à New York. Ainsi, on pourra compter François Gabart (Macif), Yves Le Blévec (ACTUAL) et Thomas Coville (Sodebo Ultim'), qui se sont inscrits les premiers. Ils ont été rejoints depuis peu par Francis Joyon (Idec Sport). Tous seront accompagnés par 5 équipiers – Francis Joyon sera d'ailleurs avec celui qui l'accompagne sur le Trophée Jules Verne.

Les équipages devront parcourir 3 150 milles (5 800 km environ) face à un paquebot qui traverse l'Atlantique par la route la plus courte (orthodromie) en six jours, à la vitesse moyenne de 22,8 nœuds. Car même si c'est une course pour les Ultimes, le paquebot lui transportera des passagers et devra arriver à une date précise à New York, soit le 1er juillet 2017 à 4 heures du matin.

"Départ Saint-­Nazaire, arrivée New York, c'est un parcours mythique qui nous renvoie à l'époque des navires à passagers et des paquebots. Le format de course, qui réunit pour la première fois tous les Ultim', nous convient parfaitement" explique Yves Le Blévec, skipper d'ACTUAL.

À titre de comparaison, François Gabart sur son trimaran Macif a remporté The Transat 2016 (Plymouth – New York) en parcourant les 3 050 milles du parcours (en vérité, François Gabart a parcouru 4 643 milles) en 8 jours 08 heures 54 minutes 39 secondes, à la vitesse moyenne de 23,11 nœuds. Cela parait donc compliqué pour les skippers, même s'ils figurent parmi les meilleurs du monde, de battre le Queen Mary II.

Il faudrait donc une météo exceptionnelle, qui se présente une fois sur dix pour que les trimarans ultimes, pourtant capables d'accélérations fulgurantes pouvant atteindre 35 nœuds et plus, puissent remporter le challenge.

Une escorte internationale

Escorté par l'Armada du Centenaire, une flotte exceptionnelle rassemblant des navires de douze pays sur les 50 engagés dans la Première Guerre Mondiale, le Queen Mary 2 fera son entrée le samedi 24 juin dans la forme Joubert du port de Saint­-Nazaire. Dès le lendemain, le paquebot de 345 mètres de long et les maxi­-trimarans rejoindront, l'estuaire de la Loire et la zone de départ de la Transat du Centenaire.

Le Queen Mary II, retour d'un géant en France

Navire amiral de la compagnie britannique Cunard, le Queen Mary 2 est reconnaissable à sa coque rouge et noire et ses lignes élancées évoquant les paquebots du début du siècle. La première traversée de l'Atlantique à bord d'un "liner" de ce type date de 1840, époque où Sir Samuel Cunard était le propriétaire et l'armateur de ces paquebots construits pour développer le transport entre les continents européen et américain.

C'est l'architecte naval Stephen Payne qui dessine les plans du paquebot en 1998 et les travaux débutent en 2002 à Saint-Nazaire. Un an après son lancement et son baptême par la reine Elizabeth II, les passagers foulent le pont de ce superbe navire qui largue les amarres pour sa toute première croisière le 12 janvier 2004.

Digne successeur du Queen Elizabeth, le Queen Mary 2 devient le plus gros, le plus long, le plus haut, le plus large et le plus cher navire à passagers de tous les temps. Plus haut que la statue de la Liberté, la tour de Londres ou encore le Colisée de Rome, le Queen Mary 2 a toujours impressionné dans ses dimensions, sa capacité et sa vitesse. De 345 mètres de long, il mesure l'équivalent de plus de trois fois la longueur d'un terrain de football ou de 41 bus londoniens alignés les uns derrière les autres. En mai 2016, ce paquebot de tous les superlatifs est dépassé en taille, mais de très peu, par l'Harmony of the Seas.

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