Le Tour du monde à la voile "à l'envers", un record imbattu depuis 2004 !

Arrivée aux Sables d'Olonne de VDH en 2004

Le Tour du monde à la voile contre les vents et les courants dominants, baptisé aussi "Global Challenge" est particulièrement difficile et peu de candidats le tentent. Le 9 mars 2004, Jean-Luc Van den Heede en franchissait la ligne d'arrivée à bord de son monocoque Adrien. Il est toujours le détenteur de ce record, malgré plusieurs tentatives pour le détrôner... Détails d'un défi hors norme.

Le Tour du monde à la voile consiste à faire le tour du globe dans un sens comme dans l'autre. La majorité des marins privilégie le parcours d'ouest en est, poussés par les vents et les courants dominants. C'est d'ailleurs le cas du parcours du Vendée Globe, de la Volvo Ocean Race, du tour du monde en solitaire en multicoque réalisé par Thomas Coville en 2016 puis François Gabart en 2017, ou encore du Trophée Jules Verne, passé entre les mains de Francis Joyon au début 2017. Mais les marins peuvent aussi faire le tour du monde "à l'envers", c'est-à-dire contre les vents et les courants dominants.

Ce record, baptisé "Global Challenge" est détenu depuis 2004 par Jean-Luc Van den Heede. Il faut dire qu'ils sont peu à avoir tenté le challenge. À ce jour, aucun record en équipage n'a été homologué et ils ne sont que 4 à être entrés dans la légende en bouclant leur tour du monde à l'envers. En 2007, Maud Fontenoy tenta sa chance, sur Adrien – le monocoque racheté à VDH après son tour du monde à l'envers –, mais son record fut invalidé par le WSSRC, qui homologue les records à la voile. Partie de la Réunion, elle ne parcourut que 12 000 milles au lieu de la distance orthodromique de 21 600 milles minimum.

Sortie du port d'Adrien

Le parcours

Le Global Challenge consiste à battre le record du Tour du monde à la voile, en solitaire et sans escale, à l'envers, c'est-à-dire d'est en ouest, en réalisant au minimum 21 600 milles. La majorité du parcours se court contre les vents dominants : descente de l'Atlantique, passage du Cap Horn, de l'Australie, du Cap de Bonne Espérance au sud de l'Afrique, et remontée de l'Atlantique

Le précurseur au 19° siècle

Le premier fut l'américain Joshua Slocum, en 1895 qui mit 3 ans 2 mois et 3 jours pour terminer sa circumnavigation sur son yawl. Un temps record dû à de nombreuses escales réalisées en Australie et en Afrique du Sud. Pour l'anecdote, c'est en hommage à ce "premier" marin de la course au large que Moitessier baptisa son bateau Joshua. En vérité, le record n'est pas vraiment homologué puisque le tour du monde à l'envers se réalise sans escales...

Passage de l'Equateur d'Adrien la 3ème semaine

En 1970, puis en 1994, le record tomba aux mains de Britanniques. D'abord Chay Blyth en 192 jours puis Mike Golding, en 161 jours.

Les Français à l'assaut du tour du monde à l'envers

En 2000, c'est au tour du français Philippe Monnet de partir à l'assaut de ce tour du monde pas comme les autres. Parti le 9 janvier 2000 de Brest, il rallie la pointe bretonne le 9 juin après 151 j 19 h 54 min

Jean-Luc Van den Heede, vainqueur en titre

En 2004, c'est au tour d'un autre Français, Jean-Luc Van Den Heede, de remporter le challenge après un tour du monde en 122 j 14 h 3 min 49 s. Parti de Brest le 7 novembre 2003 sur son monocoque Adrien, il revient le 9 mars 2004 en Bretagne, pulvérisant le précédent record de 29 jours, 05 heures, 50 minutes et 47 secondes.

Semaine 12

"Le tour du monde à l'envers (sans escale) c'est l'épreuve la plus difficile en solitaire. Les mots ne suffisent pas pour dire ce que je ressens. Mon meilleur souvenir restera sur ce parcours le passage du Cap Horn, franchi d'une façon rêvée avec 40 nœuds de vent au portant, c'était bien pour l'entrée dans les mers du Sud. Le pire moment, c'est les 30 heures passées dans le Pot Au Noir pour faire 30 milles. Il a fallu barrer, barrer pour s'en sortir. Pour l'avenir ? Je ne sais pas très bien. Je veux profiter du bateau pendant que je l'ai encore, pendant un an et demi. Je vais tenter des petits records, j'ai bien dit petits, pas des tours du monde. On verra, mais pour le moment, je n'ai pas encore de programme " avait-il indiqué à son arrivée.

Ce spécialiste des tours du monde – il en comptait 4 à l'endroit à son départ, le BOC Challenge en 1986 et en 1995 et le Vendée Globe en 1989-1990 et en 1992-1993 – devient le nouveau – et indétroné – détenteur du titre. Il a depuis ajouté à son palmarès la 1ère édition de la Golden Globe Race en 2018, course autour du monde "à l'ancienne".

Victoire semaine 17

Le record de VDH est bien mérité après trois premières tentatives infructueuses. La première en 1999 interrompue après une voie d'eau sur son monocoque Algimouss, suite à une collision avec un OFNI. La deuxième en 2001 stoppée après la désolidarisation de la quille de son monocoque Adrien. Et enfin, en 2003, il avait dématé alors qu'il affichait à mi-parcours 18 jours d'avance sur le record.

Avec Philippe Monnet, l'ancien détenteur du record, en 2000

Retour aux Sables d'Olonne, semaine 18

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Vincent Gourmel
Vincent Gourmel
Beaucoup d'admiration pour ce fabuleux marin !!!! Et ce beau bateau qui hélas moisit ici chez nous à La Rochelle après que madame Fontenay l'ait abandonné.....
Jean-yves Carette
Jean-yves Carette
A la lecture de votre commentaire-dessous, je me suis renseigné. Il semble que le Tahia soit le porte-étendard de la Maud Fontenoy Foundation qui oeuvre pour le respect des océans. De plus, il sert actuellement à faire découvrir la mer des enfants et à leur expliquer l'importance de la sauvegarde des océans. N'est-ce pas une belle reconversion pour un bateau qui a parcouru toutes les mers du globe ?
Sylvie Lacord
Sylvie Lacord
Tahia est un merveilleux bateau que je vais voir tous les jours. Je confirme, il est à vendre depuis des années, j'ai assisté à son abandon, son isolement, les gravas qui étaient projetés sur lui pendant les mois de travaux du port, au moment où Maud Fontenoy se vantait chez RUQUIER de son utilisation pour enfants malades (mais ça c'était avant !) Il fait des sorties uniquement l'été, mais avec un équipage qui en prend soin, et jamais Maud FONTENOY ne s'inquiète de ce qu'il devient. Je suis convaincue qu'un passionné l'achètera si ce n'est déjà fait, et en sera bien récompensé car ce bateau dégage une force et un charisme incroyable. Il en sera reconnaissant à son nouveau maître.
François Joliveau
François Joliveau
Je suis très fier d'avoir été le président du club FFVoile "Amiens Voile, Base Nautique d'Argoeuves" qui a compté parmi ses membres JLVDH à l'époque du Record. Je remercie encore Jean-Luc pour sa volonté de s'inscrire concrètement dans le cadre d'un développement des pratiques VOILE locales. Malheureusement, il faut bien constater que les collectivités locales (Amiens Métropole, l'un de ses sponsors ...) n'ont pas compris (...) ni aidés le club local à progresser. Les enjeux éducatifs, sportifs, touristiques, etc. qui sont inhérents à ce type de projet l'ont pas été pris en compte ... L'avenir nous dira, si la ville de Jules Verne "Amiens / Amiens Métropole" saura proposer à ces citoyens une ouverture vers la navigation. A suivre !
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