Hermione, des compromis dans la construction

François Asselin nous explique comment s'est déroulée la construction et quels compromis il a fallu faire pour qu'une frégate du 18eme siècle puisse naviguer de nos jours.

Aujourd'hui pour qu'un navire puisse naviguer, il y a des normes à respecter, établies par les affaires maritimes et contrôlées par Veritas. "Il a fallu trouver des compromis avec ces organismes de contrôle pour qu'une reconstruction historique puisse naviguer dans un spectre actuel. Il y a eu des compromis avec l'histoire" explique François.

Le premier compromis d'importance ne se voit quasiment pas et concerne le plan de fixation "Au 18e, il y avait quatre fois moins d'éléments de fixation qu'il y en a dans la version actuelle. À l'époque, tout était chevillé, les boulons n'existaient pas. Mais aujourd'hui, nous en avons placé pour resserrer les assemblages. Ils sont masqués avec des châtaignes, des petits creux dans le bois. "

Le deuxième compromis d'importance est qu'aujourd'hui, un bateau de cette taille doit forcément être motorisé pour pouvoir naviguer, en cas de problèmes. "Il faut être manœuvrant, or un voilier de cette taille sans motorisation n'aurait jamais pu naviguer. Il a donc fallu rajouter des moteurs, avec l'installation de deux pods électriques." Pour que les moteurs fonctionnent, il a également fallu générer de l'électricité, "vous avez des générateurs dans la cale de l'Hermione, qui, à l'époque était réservée au stockage des vivres. Aujourd'hui, c'est la zone technique de l'Hermione, on y trouve les moteurs, les générateurs, la ventilation… Tout ce qui fait qu'on peut naviguer en sécurité."

"On a été des supers copieurs. On s'est attaché à être le plus proche possible de l'originale. Nous ne sommes absolument pas intervenus sur la forme des carènes ou sur le dimensionnement des mâts" explique François quand il parle de la qualité du bateau. En effet, l'Hermione était un bateau extrêmement abouti pour l'époque.

Sur la durée totale du chantier, soit 17 ans, de nombreuses personnes se sont relayées à l'Arsenal, mais une petite équipe a suivi le projet en globalité "On a été en moyenne 10 à 12 personnes de l'entreprise à jet continu. Au total, sur 17 ans ½, 160 personnes de l'entreprise ont travaillé sur l'Hermione. » En ajoutant les autres corps d'états, une quarantaine de personnes ont travaillé sur la frégate.

Découvrez quelques images de la construction de l'Hermione

Plus d'articles sur le thème
Pour aller plus loin
Hermione La fiche technique
66.00 mLongueur hors-tout
11.24 mLargeur - Bau
46.90 mTirant d'air (hauteur maxi)
Voir la fiche technique du Hermione
Réagir à cet article
 Christophe paillard
Christophe paillard
Le pavillon national est également un compromis. Le bleu-blanc-rouge n'existait pas à l'époque...
Ajouter un commentaire...