Les recherches officielles de Laurent Bourgnon s'arrêtent

Laurent Bourgnon, vainqueur de la RDR 1994 sur Primagaz © AFP

Le Haut-Commissariat de la République en Polynésie Française a indiqué, ce matin (heure française), dans un communiqué, interrompre les recherches officielles du navigateur franco-suisse disparu le 24 juin dernier.

Alors que Laurent Bourgnon a disparu depuis 5 jours lors d'une plongée sous-marine au niveau de l'atoll Toau, en Polynésie française, il reste introuvable. Pourtant tous les espoirs avaient été permis avec les déclarations de son frère, Yvan Bourgnon, parti à sa recherche. "J'irai sur l'eau pour chercher mon frère jour et nuit, aussi longtemps qu'il y aura un espoir. Laurent est un combattant, je sais qu'il est capable de tenir plusieurs jours à la dérive en pleine mer […] Il a plongé tout seul, dans un endroit où il y a un courant sortant très violent. Il a pu se faire aspirer par ces courants, qui t'emmènent au fond et qui te sortent de la passe. Après, il est remonté en surface. Mais une fois que t'es remonté à la surface, tu ne peux plus rejoindre la côte à la nage. Tu fais quoi ? Tu largues tes bouteilles, tu te mets à la dérive et tu attends les secours."

Ce dernier avait retrouvé la terre ferme, et le port d'Ouistreham, le mardi 23 juin, après un tour du monde de 20 mois. En apprenant la nouvelle, il avait sauté dans un avion pour arriver vendredi 26 juin à Papeete, déclarant à sa descente d'avion, à la presse locale "L'hypothermie, on n'y est pas tellement exposé ici avec une eau à 27 degrés, c'est plus la déshydratation, on peut tenir 4, 5, 6 jours contre ça, donc baisser les bras avant la fin de ce délai, ça serait totalement débile."

"Les recherches qui ont été entreprises ce jour, toujours sous la coordination du MRCC, avec les moyens nautiques de Fakarava, ainsi que le bateau Jambo et ses deux annexes, sont restées une nouvelle fois vaines" a indiqué le Haut-Commissariat dans un communiqué, le 28 juin. Après cinq jours de recherches consécutives, ce dernier émet l'hypothèse "d'un accident de plongée, sans remontée du plongeur" et indique interrompre les recherches par moyens dirigées. En effet, malgré les bonnes conditions météo ainsi que les divers moyens utilisés - aérien et maritime –, mais aussi en s'appuyant sur les calculs de dérive et les équipements de flottabilité visible de Laurent Bourgnon, le navigateur reste toujours introuvable.

Pour autant, Yvan Bourgnon va continuer les recherches à bord du Jambo et de ses annexes.

"Il fallait bien que cela arrive, les autorités ont décidé d'abandonner les recherches. Il est indéniable que le temps tourne, que les recherches sont infructueuses et que la théorie de la dérive de surface devient de plus en plus improbable ...
Plus le temps passe, plus les chances de le retrouver vivant s'amenuisent, elles estiment que les chances qu'il ait survécu deviennent trop minces, et l'on ne peut leur donner tord.

Il n'y a rien à leur reprocher, elles ont fait le maximum dès le départ, mettant les moyens qu'il fallait, en bonne intelligence, prenant les choses par le bon bout.

Pour sa part, l'équipe de recherche a maintenant quadrillé 100% de Toau. Tous les motus ont été parcouru à pied. Le récif de toute la partie Est a été visité tant au vent que sous le vent, soit par des zodiacs, soit en immersion, tout comme la partie Sud et Est de Kaukura fouillée par la seconde équipe.

Au large, le "Jambo" a quadrillé la zone entre les trois iles...
Demain le programme est un peu différent. La présence à bord de trois plongeurs extrêmes, capables de plongées à 100m (tout comme Laurent) va leur permettre d'aller chercher plus profondément. Dans les conditions de marée de la plongée de Laurent, ils vont descendre à 80m munis d'une caméra robotisée pouvant aller jusqu'à 120m. Durant leur lente remontée, ils vont en profiter pour visiter les grottes qui parsèment le tombant.

Les horaires de marée obligeant à un peu d'attente sur zone, une seconde équipe va en profiter pour fouiller à nouveau les motus tout au bord de la passe qui l'ont été il y a maintenant 72h, dès fois qu'il ait pu y revenir après le passage des premiers secours" a écris Yvan sur sa page Facebook.

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