François Gabart en stand-by pour le record de l'Atlantique Nord

François Gabart © Alexis Courcoux / Macif

Après sa victoire sur The Transat Bakerly en mai 2016, François Gabart s'apprête à battre le record en solitaire de l'Atlantique Nord, d'ouest en est. Le record, actuellement détenu par Francis Joyon est de 5 jours 2 heures, 56 minutes et 10 secondes, sera-t-il battu ?

Tenter le Record de la traversée de l'Atlantique Nord, d'Ouest en Est

Trois semaines après sa victoire sur The Transat Bakerly, François Gabart a débuté ce mercredi 1er juin une période de stand-by en vue de sa tentative de record sur la traversée de l'Atlantique Nord, d'ouest en est. Avec son routeur, Jean-Yves Bernot, le skipper du trimaran Macif guette la bonne fenêtre météo pour s'élancer sur ce record, jusqu'à présent détenu par Francis Joyon depuis 2003 (5 jours 2 heures 56 minutes et 10 secondes.)

Depuis cette première victoire en solitaire sur le trimaran Macif, François Gabart a pu récupérer de la fatigue accumulée durant ces 8 jours de course. Mais il a aussi continué de s'entrainer pour préparer sa traversée sur le parcours New York - Cap Lizard (pointe sud-ouest de l'Angleterre.)

"Depuis quelques jours, j'ai complètement basculé en mode record, je me sens comme avant le départ d'une course, il y a clairement de l'excitation. MACIF est en parfait état d'un point de vue structurel et je suis vraiment content de l'organisation du plan de pont mise en place. Cela correspond à ce que j'attendais et cela marque un net progrès par rapport à la version de l'année dernière" explique le marin charentais.

Une première pour François Gabart

Plutôt habitué des courses, ce record sera une première que le marin aborde avec envie "J'aime défricher de nouveaux terrains, dans un domaine, celui du record, donc de la vitesse à la voile, assez ultime. Le trimaran MACIF procure des sensations exceptionnelles quand il va vite. J'y ai un peu goûté sur The Transat bakerly, dans des conditions cependant pas optimales, j'ai hâte de voir ce qu''il peut donner avec une météo davantage choisie. Certains me disent que rien ne vaut la compétition, mais dans l'engagement humain et sportif, l'exercice du record est exceptionnel parce qu'il est sans limites."

Quel que soit le résultat, cette expérience permettra au marin d'évoluer encore.

Attendre la bonne fenêtre météo

"Je suis prêt à partir. Nous attendons maintenant la bonne fenêtre météo avec Jean-Yves Bernot. Pour l'instant, rien ne se profile pour la première semaine de juin." Et justement, quelle est la fenêtre idéale ? Voilà les explications du marin "Du vent stable, 20-30 nœuds de sud-ouest à l'avant d'une dépression, et une mer bien rangée. C'est le scénario rêvé, mais comme notre période de stand-by est assez courte (MACIF doit être rentré le 12 juillet à Brest pour participer aux Fêtes Maritimes), nous n'aurons pas forcément de fenêtre idéale. Il faudra être opportuniste et savoir tirer le meilleur profit des conditions."

Le premier indique qu'aucun départ n'est envisagé ; le second qu'une fenêtre potentielle, à 3-4 jours, se profile ; le niveau 3 confirme une fenêtre de départ et conduit François Gabart et une partie de son équipe à prendre l'avion pour New York. Le quatrième valide le départ dans les 24 heures et enclenche l'appareillage du bateau vers la ligne, mouillée à partir de la bouée d'Ambrose Light, à une vingtaine de milles de New York.

Le skipper sait qu'il va devoir s'armer de patience. "Ça fait aussi partie du métier de marin d'attendre le vent. J'ai fait de la voile olympique pendant des années, ça m'est arrivé de passer des journées entières sur un parking à attendre que le vent rentre ou se calme."

Un chrono difficile à battre

Le Record de l'Atlantique Nord en solitaire d'ouest en est est un défi court et long en termes d'endurance et d'intensité, passé entre les mains de nombreux marins. Le premier à l'avoir tenté est Bruno Peyron en 1987 avec une traversée de 11 jours 11 heures 46 minutes.

Depuis le temps de référence du parcours de 2 880 milles a été divisé par deux et a appartenu à Florence Arthaud (1990), Bruno Peyron encore (1992), Laurent Bourgnon (1994), Francis Joyon (2005) et Thomas Coville (2008). Depuis 2013, c'est Francis Joyon qui détient le record en 5 jours 2 heures, 56 minutes et 10 secondes, à la vitesse moyenne réelle de 26,20 nœuds (23,30 de vitesse théorique sur l'orthodromie, la route la plus directe).

"Le temps est compliqué à battre, mais mon bateau en a clairement le potentiel. Pour cela, il faut trois facteurs : une bonne fenêtre météo, que le bonhomme soit capable de gérer le bateau à haute vitesse et un peu de chance. Ce serait génial d'arriver à passer sous la barre des cinq jours" détaille François Gabart.

Crédits photos : Alexis Courcoux / Macif

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 Claude castagnoli
Claude castagnoli
Alors ? 2003 ou 2013 le record de Francis Joyon ? lol
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