Bers de calage pour bateaux, aucune norme en vigueur

Bateaux tombés de leurs bers

A chaque tempête, des bateaux tombent... Nous faisons le point sur les textes, les usages des ports et le choix des fabricants de bers de calage pour bateaux.

Un problème d'assurance

La tempête Zeus a fait de nombreuses victimes dans la flotte de plaisance française, souvent stockée à terre en cette fin d'hiver. Les rafales ont fait tomber les bateaux de leurs bers de calage et les plaisanciers vont désormais devoir répondre aux questions de leurs assureurs.

Les outils de stockage sont multiples et il peut être difficile pour les particuliers comme pour les professionnels d'y voir clair. Les bers faits maison ne sont en général pas couverts par les assurances, quant aux produits professionnels, ils ont chacun des caractéristiques propres.

Absence de normes

Il n'y a à ce jour aucune norme ou réglementation, qu'elle soit française ou européenne, en vigueur pour les bers de calage de bateaux. Vincent Harnois de la société Nautipark, spécialiste du secteur, nous le confirme. " Il n'y a aucune norme ni aucun contrôle obligatoire sur la fabrication des bers de calage."

Un choix des constructeurs

En l'absence de norme officielle, chaque fabricant choisit sa propre démarche. Nautipark s'appuie sur l'Eurocode et sa prise en compte du vent pour ses racks de stockage en hauteur. Pour les bers de calage classique, l'entreprise a fait le choix de la certification CE selon la directive 2006/42/CEE, applicable aux calages machines. Le dossier technique et la fabrication sont contrôlés par l'APAVE.

Même s'ils sont rares, Nautipark étudie les causes des accidents pour l'expliquer aux assureurs et aux clients. Il s'agit en général de mauvais calage.

Au delà de la certification des produits, Nautipark réalise des tests destructifs et propose des formations au calage, pour s'assurer d'une bonne utilisation des produits.

A chaque port sa politique

Alors que sur nombre de terre-pleins, on trouve encore des bers bricolés par les plaisanciers, ils semblent que les ports souhaitent faire évoluer la situation. Au Havre par exemple, les bers en bois sont interdits et les opérateurs sont tenus de contrôler le bon état du système de calage, notamment en terme de corrosion. Le port sensibilise les plaisanciers aux risques des bers artisanaux si l'assureur n'est pas au courant. Si le gestionnaire a réfléchi à leur interdiction, le pas n'a pas été franchi car nombre d'entre eux sont également très résistant.

D'autres ports de plaisance l'ont fait et exigent désormais l'utilisation de bers avec des plaques constructeur. Ils constatent en général une baisse des chutes de bateau.

Vers une normalisation ?

Vincent Harnois ne croit pas pour autant à la création d'une norme sur les bers de calage en plaisance. " Même si c'est toujours trop, il n'y a pas beaucoup de bateaux qui tombent chaque année. Je ne pense donc pas que la norme soit pour tout de suite..."

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Robert Sehier
Robert Sehier
Nul besoin de normalisation mais d'un rappel au bon sens professionnel et aux régles de base sur le calage . La majorité des photos circulant sur le net montrent des bateaux tombés, car calés sur des bers pour la belle saison mais inadaptés aux mauvaises conditions hivernales. Les bateaux sont plus larges, plus haut et plus volumineux qu'il y a 30 ans. Malheureusement les critéres n'ont pas été suffisament revus, et ne se sont plus adapté. Certes les plaques constructeur indiquent une charge maxi,c'est incomplet.Il convient de prendre un bers de taille superieure dont l'empattement soit en adéquation avec le volume du bateau.En cas de vent fort, il faut solidariser le bers et le bateau avec 4 sangles a cliquet, et caler la quille en lateral. En effet, avant de tomber, lebateau glisse et pivote dans son bers puis bascule! Ces régles élimineraient 80% des accident. Restent les cas exceptionels auquel personne ne pourra rien...! R SEHIER

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