Interview / Transat Jacques Vabre 2017 - Rencontre avec Tom Laperche sur Le Lion d'or

Au milieu d'un plateau de compétiteurs de haut niveau, Tom Laperche découvre la course au large. Du haut de ses 20 ans, il s'engage avec peu d'expérience sur un Class 40' flambant neuf au côté de Christophe Bachmann (absent au moment de notre interview).

Est-ce que tu peux nous présenter ton parcours "Espoir pour un café" ?

Les projets espoirs avec un jeune existent à Saint-Malo depuis 2014, ils ont été créés pour la Route du Rhum. J'avais suivi ça au début, mais j'étais trop jeune pour participer. Aujourd'hui j'ai 20 ans, j'ai participé au printemps dernier à cette sélection pour la Jacques Vabre 2017. Ça a commencé au mois de février, il y a eu 2 ou 3 épreuves de sélection dont je suis sorti vainqueur en mai. Je suis resté à l'école jusqu'en juin (je suis en école d'ingénieur à l'Université Technologique de Compiègne). À partir de mi-juillet, j'ai intégré l'équipe à Saint Malo pour finir de construire ce bateau et le préparer entre aout et octobre.

Pourquoi avoir décidé de te lancer dans le class 40' ?

C'est une suite logique de tout ce que j'ai fait. J'ai fait beaucoup d'Inshore et en parallèle, j'ai toujours fait du large. Je suis originaire de la Trinité sur Mer. J'ai navigué sur plusieurs gros bateaux, dont certains sont ici, Multi 50 ou trimaran de 40'. Depuis tout jeune ça me fait rêver. La course au large j'y pense depuis plusieurs années. Une sélection pour faire une Jacques Vabre sur Class 40' c'était super intéressant. C'est une flotte où il y a énormément à apprendre. Une flotte très homogène, la plus dense avec 16 bateaux. Au niveau contact et confrontation, ça va être intéressant. Mais avant la qualification, je n'avais jamais fait de Class 40'. Quelques convoyages, mais c'est tout.

C'est le dernier class 40' mis à l'eau, tu as pu travailler dessus ?

J'ai préparé le bateau pour la Transat Jacques Vabre. Le bateau est le numéro 152, c'est le dernier mis à l'eau. La construction a été gérée par Arthur Hubert du chantier BG Race. J'ai pu y apporter 2 ou 3 idées sur la fin, pendant la préparation, mais je n'ai pas eu l'occasion de participer à la conception. C'est un plan Verdier, un TIZh 40. C'est le 3e d'une série de 3 bateaux qui ont été améliorés à chaque fois. C'est sûr que ça va dans le sens de la performance. On a un beau bateau pour cette course.

Quel est l'objectif de votre course ?

D'abord apprendre. Pour moi c'est tout nouveau, c'est une première grande course au large qui va durer longtemps. La Jacques Vabre est une très belle course et il y a beaucoup à apprendre en météo, en stratégie et même sur soi-même au niveau de l'exigence et du rythme qu'on va être capable de s'imposer sur la course. Pour le moment je n'ai pas trop de repères, ça va être intéressant de se jauger là-dessus. Ça va être intense.

Comment s'organise votre vie à bord avec ton équipier Christophe ?

On ne se connait pas depuis très longtemps. La seule grosse navigation qu'on ait faite est la qualification de 1000 milles pour s'inscrire à la course. Entre nous ça se passe bien au niveau humain, donc c'est très positif. Après au niveau de la répartition des tâches, rien n'est défini. Les manœuvres vont être faites au maximum en double. Pour la météo, on en discutera tous les deux, mais c'est souvent moi qui aurai le dernier mot en tant que skipper.

Comment as-tu rencontré ton co-skipper ?

Christophe est propriétaire du bateau, avec 2 autres copropriétaires. Il a été décidé que Christophe fasse la transat Jacques Vabre avec un jeune qui se greffe. C'est moi qui ai été sélectionné.

Après cette course tu as quelque chose de construit derrière ?

Pour l'instant il n'y a rien de très bien défini. Mon semestre d'école va reprendre au mois février. J'ai aussi hâte de retourner à l'école parce que ma formation d'ingénieur est intéressante. J'adore ça et c'est hyper complémentaire avec la voile et le choix technique. Ensuite il y a la Route du Rhum dans un an. Ce sera un des quatre jeunes sélectionnés par l'équipe à Saint Malo qui partira. Ça sera peut-être moi, mais il y a 3 autres concurrents. C'est sûr qu'une Route du Rhum, ça me fait aussi rêver. Il faut prendre les différentes opportunités, mais pour l'instant je n'envisage pas forcément d'en faire un métier. Même s'il y a de très belles courses qui font rêver et que j'ai envie de faire. Comme la Solitaire du Figaro. Et si j'ai de bonnes opportunités sur des projets d'ingénieur ça sera aussi super grisant, donc je ne me ferme pas de porte.

Plus d'articles sur le thème
Réagir à cet article
Ajouter un commentaire...