Visite de chantier / Ocqueteau, spécialiste de l'infusion de petites unités à moteur

Le chantier Ocqueteau © Bateaux.com

Ocqueteau produit chaque année 150 unités à moteur majoritairement en hors-bord, au sein de son chantier oléronais. Nous avons eu l'occasion de découvrir le site de production. Visite.

Le chantier Ocqueteau a vu le jour en 1948, fondé par Guy Ocqueteau, charpentier de marine. Installé sur l'île d'Oléron, il est aujourd'hui dirigé par Christian Monier, depuis son rachat en 2013 à Jean-Pierre Mellier. Aujourd'hui, le chantier est spécialiste de la construction en infusion de bateaux à moteur de petites unités (5 à 10 m). Il a très fortement subi la crise en 2008 et profite depuis un an de la reprise du secteur des unités de 5 à 10 m. "Le chantier s'en est sorti grâce à la sous-traitance de pièce en polyester pour des bateaux  militaires. Par exemple, Sillinger a rapatrié sa production en France et nous leur faisons bénéficier de notre spécificité en infusion" nous explique Charlotte Marijon, en charge de la communication et de l'aspect commercial du chantier.

Le chantier qui produisait 65 unités en 2013 a réussi à regrimper la pente avec 150 unités produites en 2017. "Nous avons un potentiel énorme. Nous avons réussi à survivre à la crise, mais Ocqueteau reste fragile. Avant la crise, le chantier produisait entre 450 et 500 unités par an sur le site d'Oléron" détaille Charlotte.

Aujourd'hui 51 salariés travaillent au sein du chantier oléronais sur le site de production où peuvent être construits en même temps environ 15 bateaux s'ils font moins de 7 m.

Des bateaux pour la pêche

"Dans l'esprit des plaisanciers, Ocqueteau est synonyme de bateau de pêche", comme nous l'explique Charlotte, "Nous n'avons pas fait le choix de nous spécialiser sur le marché de la pêche, mais on nous a étiquetés bateaux de pêche." D'ailleurs, aujourd'hui, la gamme Ostrea – gamme pêche — représente le cœur de marché d'Ocqueteau avec 3 modèles – 600, 700 et 800 – déclinés en plusieurs versions. "Cette année, sur 150 bateaux vendus, nous avons vendu 38 Ostrea 600. C'est notre meilleure vente", explique Charlotte.

Concevoir les bateaux

C'est au sein du bureau d'étude en interne et en collaboration avec des architectes, que sont dessinés les futurs bateaux. Il faut alors définir le programme de navigation (plaisance, sport, pêche…) ainsi que les lignes directrices en termes de design et de lignes. Viennent ensuite la rédaction du cahier des charges, puis le budget donné pour la création de ce nouveau bateau.

Construire des bateaux en infusion

Chez Ocqueteau, les bateaux sont construits selon la technique de l'infusion IFH, au travers de différentes étapes et halls : gelcoat, iso + mat, échantillonnage et résine, avant d'être démoulés dans le hangar principal, pour les bateaux jusqu'à 6 m. Les bateaux passent ensuite par l'atelier découpe avant d'être pontés et passés en finition.

Jusqu'à 7 m, les bateaux sont construits en "projection simultanée" et à partir de 7 m ils sont réalisés au contact. C'est aussi le cas des petites pièces comme les assises, les coffres, les roufs de pilotines...

Au chantier, chaque personne possède un savoir-faire spécifique, excepté sur le poste finition où les employés ont des compétences transversales. Ainsi, on trouve différents halls :

  • Stratification
  • Découpe
  • Finition (multiactivités donc savoir-faire varié)
  • Menuiserie

Homogénéiser la gamme

Ocqueteau possède une large gamme de bateaux (Abaco, Ostréa, Timonier, Range Cruiser et même un voilier !), mais compte bien réduire le nombre de modèles à la vente à l'avenir. Ce qui avait déjà été le cas en période de forte crise. "Si le marché évolue, on supprimera des bateaux dans notre gamme. Nous avons les moules, car nous avons la possibilité de les stocker, mais les compétences pour les produire disparaissent" détaille Charlotte.

Aujourd'hui, la gamme est composée à 3/4 de hors-bord et à 1/4 de inboard. "Avec un prix de vente plus élevé que le hors-bord, le inboard représenté 1/3 de notre chiffre d'affaires."

Un réseau actif

Ocqueteau vend ses bateaux uniquement à travers un réseau de distribution. Chaque concessionnaire dispose d'un stock de 1 ou 2 bateaux à présenter aux clients. Au total, le chantier dispose d'une trentaine de revendeurs en France et de 25 à l'international. Le chantier réalise d'ailleurs 25 % d'export, en premier lieu en Espagne, qui a elle aussi subi une forte crise. C'est sur la côte Atlantique que le réseau de distributeurs est le plus actif, tandis que le bassin méditerranéen reste plus difficile à percer pour ce chantier oléronais.

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