Comment optimiser sa navigation avec deux voiles ?

Si deux voiles suffisent pour naviguer en toute sécurité, les performances de votre bateau en seront forcément réduites. Mais il existe un certain nombre de réglages pour optimiser vos voiles, et donc votre navigation. Découvrons-les.

Nous avons vu dans un précédent article qu'il était possible de bien débuter la croisière avec seulement deux ou trois voiles à bord. La grand-voile et le génois permettent de tirer des bords en toute sécurité et sont des voiles indispensables pour commencer. Un certain nombre de réglages permettent d'optimiser ces voiles pour plus de performances, de confort et de sécurité.

Ajuster la surface de vos voiles par rapport à la force du vent

Un bateau avance grâce à la force du vent, mais il change et il faut donc ajuster la surface de voile du bateau en fonction du vent moyen et des rafales. Aucun abaque (calcul) ne préconise quelle surface de voile prévoir pour chaque force de vent. En pratique, ça dépend de vos voiles, de votre bateau, de l'état de la mer et de l'équipage. Il faut donc faire appel à son sens marin et à des repères.

Par exemple, si le bateau gite trop, il faut réduire la puissance de la voilure. À l'inverse, si le voilier n'avance pas malgré le vent, c'est qu'il y a sans doute un réglage de voile à optimiser.

On peut effectuer ces ajustements grâce aux écoutes de voile, mais parfois, on est obligé de réduire la toile. Il s'agit de modifier la surface exposée au vent de vos deux voiles.

Pour la grand-voile, c'est la drisse !

La grand-voile est la voile la plus polyvalente et celle que l'on utilise le plus souvent. Sur une grand-voile, il y a entre un et trois ris. La première configuration n'est pas suffisante en termes de sécurité et il faudra donc faire appel à votre voilier pour en installer au moins un deuxième. La dernière configuration est la plus sûre. Vérifiez également la fiabilité et l'efficacité de votre accastillage de prise de ris, pour manœuvrer en sécurité.

Prendre un ris consiste à réduire la surface d'une voile en la repliant en partie. Il ne faut donc pas hésiter à le faire avant que le vent ait trop forci et avant que les déplacements sur le pont ne deviennent délicats. Généralement, la prise de ris se fait au près, appuyée par le génois, pour rester manœuvrant.

À l'inverse, il est plus facile de relâcher un ris lorsque le vent n'est pas assez fort. Alors, n'hésitez pas à multiplier les tests, au port et en mer, pour vous familiariser avec cette manœuvre.

Pour le génois, c'est l'enrouleur !

Le génois est une voile d'avant à grand recouvrement monté sur un enrouleur. Sa taille peut donc être ajustée en fonction de la force du vent. Grâce à l'enrouleur, il n'y a plus besoin d'aller à l'avant pour changer de voile. La voile s'enroule autour de l'étai permettant d'ajuster sa surface. C'est un confort d'usage incomparable. Si au près le rendement est rarement satisfaisant, le génois sur enrouleur convainc à toutes autres allures.

Pour enrouler facilement son génois, il faut abattre jusqu'au grand largue. Ainsi, la voile ne faseyera pas violemment en raison de la pression modérée. Vous pourrez ainsi l'enrouler avec peu d'efforts. Pour un enroulement bien serré, il faudra quand même veiller à garder un minimum de tension dans l'écoute.

Ajuster la forme de vos voiles par rapport à la force du vent

Pour s'adapter à la force du vent, on peut modifier facilement la forme de la voile, et donc, sa puissance. Pour cela, quelques outils sont à notre disposition :

  • Creuser les voiles dans le petit temps pour donner de la puissance
  • Les aplatir à mesure que le vent forcit.

Pour la grand-voile, la drisse et la bordure

La bordure, c'est la partie de la voile qui est le long de la bôme. Elle permet de donner du volume à la voile en relâchant ou de le résorber en tirant en arrière.

La drisse ne sert pas qu'à hisser la grand-voile. Elle permet de faire avancer ou reculer le creux de celle-ci. En effet, quand le vent forcit, le creux de la voile recule et la tension de la drisse permet de rapprocher le creux du mât pour éviter d'être en surpuissance.

Pour le génois, la drisse et le point d'écoute

Le point d'écoute est souvent réglable et installé sur le rail d'écoute, que l'on trouve de part et d'autre du roof. La plupart des bateaux en sont équipés. Comme pour une bordure de grand-voile, en reculant ce point d'écoute, on aplatit la voile et en l'avançant, on la creuse.

Dans les deux cas de figure, attention aux vieilles voiles déformées et devenues trop creuses, sur lesquelles effacer le volume et réduire la puissance est impossible. Il faudra investir dans une voile neuve.

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