Vivez le Défi Atlantique de l'intérieur - Episode 2 : Les Class40 montent au front… froid !

Les Class40 prêts à s'élancer pour la 2è étape du Défi Atlantique

Suite de notre immersion à bord du Class40 Lost Boys de Charles-Louis Mourruau pour le Défi Atlantique. Nourriture lyophilisée, chocs dans les vagues et surfs endiablés sous spi… La course au large fait travailler les 5 sens !

Départ sous spi, pour ceux qui en ont un…

Le départ est prévu ce lundi à 13h, heure locale. Après un réveil toujours un peu matinal en raison des 2 heures de décalage horaire avec la France, il est temps de quitter notre gîte pour rejoindre la marina d'Horta. Après un petit déjeuner portugais agrémenté de café et de pastel de nata, l'attente commence. Colombre XL, notre Class40, est prêt depuis hier. Hormis le complément d'essence et les contrôles de jauge par la responsable de la FFVoile, le planning est peu rempli. La matinée s'avère un peu longue, mais vers 12h30, la flotte quitte enfin le quai.

Le départ est prévu entre les deux digues de sortie du port. Chacun s'active et c'est l'occasion d'observer nos concurrents. Le vent, aux alentours des 10 nœuds autorise un départ sous spi. Malheureusement, Colombre XL n'a plus de grand spi depuis les Caraïbes. Nous partons donc en 2ème rideau sous solent, avant de nous écarter suffisamment de l'île de Faial, d'empanner et d'envoyer le gennaker. Passés le dévent du volcan et la pointe de l'île de Sao Jorge, la flotte met le cap au nord, menée par le trio Earendil, Aina et Made In Midi, en quête du front.

Mer houleuse et estomac remué

Après quelques heures complexes dans un vent changeant, le vent se stabilise en augmentant progressivement, avec la houle. Il est temps de manger. C'est pour moi une grande première, je vais tester les repas lyophilisés, comme les marins professionnels ! Je suis d'habitude plutôt adepte de la cuisine mijotée en croisière, mais je découvre ici le rituel. D'abord chauffer de l'eau dans le jet boiler, notre bouilloire intégrée au gaz, seul élément de la cuisine. Verser l'eau bouillante dans le sachet soigneusement choisi et bien mélanger. Refermer et laisser 15 minutes. Cela semble simple, mais la quantité d'eau et l'attention portée au mélange sont essentielles. Par manque d'eau, ma 1ère expérience de poulet tandoori lyophilisé s'avère croquante… Peu importe, car il prend vite le chemin inverse pour nourrir les poissons. Je ne suis pas encore ammariné ! Des 5 sens, le goût est le 1er touché en course au large…

En voilier, à plus de 20 nœuds dans la nuit

Mais le goût n'est pas le seul sens sollicité. Le vent monte et notre 1ère nuit s'avère la plus rapide. En montant au nord à la poursuite de la dépression, Colombre XL s'offre des surfs à plus de 20 nœuds sous spi médium dans une mer annoncée à plus de 3,5 mètres. De nuit, la vue cède la place au toucher et à la sensation du vent sur la peau. L'ouïe n'est pas en reste. L'hydrogénérateur Watt&Sea siffle dans les accélérations et s'avère un auxiliaire précieux pour aider le barreur amateur que je suis à anticiper les vagues. En croisiériste prudent, j'affale généralement le spi lorsque la brise forcit. Mon équipage aguerri me permet en confiance de découvrir la haute vitesse et de comprendre enfin l'expression chérie des skippers en retour de course musclée : " On a tartiné, ça avoinait !".

En Class40, on s'habitue à la vitesse

Après un empannage en début de nuit, l'objectif du mardi est de rester devant le front froid. Avec un vent au-dessus des 25 nœuds, on a sorti " la mule ", un petit gennaker couplé à la trinquette. Le bateau reste rapide et après avoir sauté mon tour de barre dans les vents les plus forts, je prend goût au pilotage du Class40 dans les vagues. J'atteins mon record personnel de 17,5 nœuds dans la nuit du mardi. Autre élément crucial, je retrouve la faim. La course est désormais lancée !

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