Point de vue / Les nouveaux foilers, stars de la Transat Jacques Vabre 2019 ?

L'IMOCA Apivia © Jean-Marie Liot/Alea

Ils seront 5 foilers de dernière génération à prendre le départ de cette Transat Jacques Vabre 2019. S'ils sont très attendus, on sait aussi qu'ils souffrent d'un défaut de jeunesse. Alors animeront-ils le plateau de cette 14e édition ?

S'ils attirent tous les regards, ces bêtes de technologies ont-elles néanmoins la capacité de remporter la course ? Jérémie Beyou sur Charal a réalisé une belle saison 2019, Sébastien Simon (Arkéa-Paprec) a beaucoup navigué, mais rencontre pas mal de problèmes, Alex Thomson (Hugo Boss) fait le buzz, mais on n'a encore pas vu son IMOCA dernier-ci en pleine action. Apivia et Advens for Cybersecurity ont été mis à l'eau il y a vraiment peu et n'ont pas encore livré leur secret.

Voici les 5 nouveaux foilers qui participeront à la Transat Jacques Vabre 2018. On entend par nouveaux foilers des bateaux conçus pour voler et donc construits autour de leurs appendices. Le tout premier IMOCA de cette nouvelle génération est Charal — un plan VPLP —, mis à l'eau un an avant les autres, à l'été 2018. Si ses premières courses ont été compliquées, Jérémie Beyou maitrise désormais parfaitement sa monture, la preuve en est avec ses résultats sur la Rolex Fastnet ou sur le Défi Azimut 2019.

L'IMOCA Charal © Gauthier Lebec/Charal

C'est donc tout naturellement que Charal (Jérémie Beyou et Christopher Pratt) se positionne comme le grand favori de cette transat en double.

Jérémie Beyou © Gauthier Lebec/Charal

"On a envie de garder cette place. Sur le Défi Azimut 2019, on a maintenu l'écart tout au long de la course. On a navigué proprement. Sur la Rolex Fastnet Race, c'était moins abouti même si l'on a gagné. On ne se fait pas de fausses idées, ça va être dur. On évite de s'emballer, mais l'objectif, ça reste la victoire" nous a confié le marin.

Retrouvez l'analyse des nouveaux foilers de Jérémie Beyou.

Dans sa catégorie, on trouve trois autres bateaux de nouvelle génération, tous mis à l'eau cette fin d'année 2019. Rares ont été les navigations et il est assez difficile d'établir un pronostic.

Arkea-Paprec est un plan Kouyoumdjian avec un centre de gravité très bas et un cockpit entièrement dégagé. Si ses deux premières courses sont un succès — Grand Prix Guyader et Bermudes 1000 Race — les suivantes le sont moins — abandon sur la Rolex Fastnet et 11e place sur le Défi Azimut.

Sébastien Simon sur l'IMOCA Arkea Paprec © PolaRYSE / Agence Effets Mer

"Au près et au reaching, les foils fonctionnent très bien. Après le Défi Azimut, on les a modifiés une 2e fois pour les rendre plus polyvalents. On avait conscience du problème de nos foils" nous explique son skipper Sébastien Simon, qui naviguera avec Vincent Riou.

Manque de bol, lors du convoyage de l'IMOCA au Havre, le foil bâbord s'est cassé, obligeant son skipper à revoir ses ambitions sportives.

L'IMOCA Arkea Paprec © Arkea Paprec

"Il est frustrant de devoir oublier nos objectifs sportifs. On n'y va plus du tout pour la victoire ou un podium, on y va pour terminer la course dans de bonnes conditions. Mais même avec un foil en moins, nous sommes heureux de prendre le départ de cette transat Jacques Vabre."

Hugo Boss sort lui aussi des tables à dessin de VPLP. Avec son nouveau bateau, le britannique Alex Thomson sort des sentiers battus. Aussi bien par le design extérieur que par la conception architecturale ou la technologie embarquée. En effet, sur Hugo Boss, on navigue désormais au sec, avec une zone de manœuvre totalement intégrée au cœur du bateau, en fond de cale et assez proche du pied de mât.

Si l'on sait que l'objectif principal d'Alex Thomson est la victoire du Vendée Globe 2020, on ne doute pas qu'il donnera tout sur cette Transat Jacques Vabre 2019. Si la vidéo officielle de l'IMOCA en navigation est sortie, peu de retours ont filtré sur les performances du bateau. Il faudra donc attendre la course pour en savoir plus. Il sera en duo avec Neal Mc Donald.

Apivia a été dessiné par le français Guillaume Verdier d'après les plans du Super 60, imaginé pour la Volvo Ocean Race. En collaboration avec l'architecte, son skipper Charlie Dalin et son équipe ont fait évoluer la forme de coque, de pont, la structure générale, le cockpit ou encore le roof. Mais, ce qui tranche avec le design des autres bateaux, c'est son cockpit fermé. Une caractéristique qui permet de naviguer mieux protéger alors que les bateaux vont de plus en plus vite. "J'ai l'impression qu'on a bateau assez polyvalent. Il n'est jamais lent, avec un fond de vitesse assez facile à trouver" nous confie le skipper.

Charlie Dalin © MxHorlaville / disobey./ APIVIA

Même s'il rêve de podium, Charlie Dalin — qui sera accompagné de Yann Eliès — a conscience de la jeunesse de son bateau. "On va découvrir plein de choses pendant la course. Si tout se passe bien, on a la capacité d'aller chercher de bons résultats et pourquoi pas la victoire."

L'objectif reste néanmoins de faire naviguer le bateau correctement et d'arriver à traverser l'Atlantique pour rejoindre le Brésil.

L'IMOCA Apivia ©MxHorlaville / disobey./ APIVIA

Le dernier IMOCA de nouvelle génération sur cette Transat Jacques Vabre est aussi le plus récemment mis à l'eau. Advens for Cybersecurity – plan Verdier construit par le chantier italien Persico Marine en Italie a touché l'eau le 6 septembre dernier. Sur sa première course, le Défi Azimut, il terminait à la 16e place.

L'IMOCA Advens for Cybersecurity © Pierre Bouras

"Il y a beaucoup à apprendre avant de se montrer capable de l'utiliser à 100 %. Le bateau est solide, et nous n'avons aucune casse à déplorer depuis la mise à l'eau. Nos premières sorties nous laissent sur une très agréable impression. Le bateau est bien né, rapide, et il est difficile de trouver la pédale de frein !"

Il est lui aussi inspiré du Super 60, dessiné pour la Volvo Ocean Race et justement Thomas Ruyant se verrait bien courir The Ocean Race à son bord. En attendant, sur cette Transat Jacques Vabre — qu'il courra avec Antoine Koch — il espère bien "jouer avec les tout premiers. Les bateaux de la génération précédente sont à 100 % de leurs potentiels. Il faudra compter avec eux."

Le podium de la rédaction : Charal / Hugo Boss / Apivia

Et le vôtre ? Qui voyez-vous terminé sur le podium des foilers ? Faites-nous partager votre avis en nous laissant un commentaire.

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