5 bonnes raisons de naviguer lentement à la voile

Dans ce monde envahi par l'obsession de la performance, le voilier de croisière est un des moyens de transport les plus lents que nous ayons inventé. Et si c'était justement pour cela que nous l'aimions autant ?

La crise brutale du coronavirus nous précipite dans un temps paradoxal. Urgence de stopper le virus d'un côté, suspension du temps social de l'autre. L'urgence oblige à ralentir. Or la lenteur justement, n'est-ce pas ce que nombre d'entre nous recherchons quand nous partons en croisière (et non en croisade) ?

Naviguer lentement
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Apaisé, serein…

L'apaisement est immédiat. Le voilier se cale sur le rythme des éléments. La force du vent, la fréquence de la houle et du clapot sont maître de notre progression. Nous n'avons qu'à nous laisser porter, goûter des sensations offertes : le bruissement de l'eau le long de la coque, les glouglous des éviers, les cris des sternes, la fraîcheur du vent sur nos joues, l'éclat aveuglant du soleil. Le temps n'a plus d'importance. On s'reposera quand on arrivera dans le port de Tacoma.

Naviguer lentement
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Contemplatif…

Le temps reconquis est aussi celui de l'observation. Progressivement notre regard s'affûte. La vie marine se dévoile par petites touches. Un banc de dauphin joue sur tribord. Un jet s'élève à un demi mille : un cachalot ! Les sternes protestent alors que nous jouons avec les contre-courants au ras de la côte trop près de leur territoire. Un cormoran étire ses ailes sur un rocher.

Naviguer lentement
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Apprivoisé…

Notre espace vital s'est agrandi en même temps notre vitesse a décru. Ces criques toutes proches du port, ces petits mouillages oubliés, ces îles un peu difficiles d'accès attirent notre curiosité. Nous y revenons encore et toujours. Alors comme le Petit Prince et le Renard, nous finissons par connaître quelques insulaires, patrons de bistrots, pêcheurs du dimanche, toujours les mêmes au bout du quai que nous saluons par leurs prénoms.

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Élégant…

La lenteur est moins coûteuse. Nos voiles d'occasion sont un peu creuses et le dessin de la carène date un peu. L'accès au corps-mort est moins aisé qu'au ponton. Mais qu'importe le vin pourvu qu'on ait l'ivresse ! Sur la mer, vieux et lent rime avec beau et élégant. Les vieux gréements nous font tous rêver. Un Sangria bien retapé également !

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Silencieusement…

L'écologie enfin s'en trouve tellement mieux. L'éloge de la lenteur nous dispense de renouveler notre matériel un peu ancien, mais encore robuste. Tout juste craquerons-nous pour quelques fibres modernes quand nos drisses rendront l'âme, à la limite un winch plus puissant parce qu'on a le dos plus fragile... La calmasse nous invite à rêvasser et excuse notre retard au dîner familial. On n'a pas mis le moteur : ça pollue trop !

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Xavier Ibarrart
Xavier Ibarrart
Très beau
Pascal Coulon
Pascal Coulon
Très bel article, ce qui est paradoxal c’est que depuis le début du confinement ,pour certains nous sommes préssés de retrouver cette lenteur thérapeutique
Migal 64
Migal 64
Pas belle la vie ???
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