La division 240, document légal qui encadre nos pratiques de navigation de plaisance, dans son article 240 - 3.09 stipule les informations que le journal doit inclure, à minima :
- Date & heure de complétion
- Composition de l'équipage
- Heure d'appareillage
- Prévisions météorologiques et temps observé
- Position, route
- Suivie et vitesse à intervalles réguliers
- Consommation et réserve de combustibles
- Tout incident, panne ou avarie à bord ou observé dans la zone de navigation
Ce document sera celui qui, en cas d'avarie majeure (perte du bateau, drame humain…) sera utilisé pour retracer les évènements. Il servira à les resituer en temps et en espace, bien avant les déclarations du capitaine ou de l'équipage. C'est donc sur sa base que les poursuites pourront être ou non déclenchées et que la responsabilité personnelle du chef de bord sera recherchée.
Clarté et Méthode
Lorsque vous renseignez le journal de bord, imaginez qu'il sera rempli par une personne qui ne connaît pas du tout les bateaux ou la navigation. Il faut en conséquence en exclure tout jargon ou toute terminologie incompréhensible. De même, ne surchargez pas les entrées et adoptez, dès le début, une méthode. Par exemple, si votre journal est "libre" (pas de case formelle), disposez constamment les informations dans le même ordre.
Consignez tous les évènements de mer
Le journal de bord idéal contiendra tous les évènements survenant sur le bateau. Il n'y a pas de limite maximale. Des données parfois insignifiantes pourront prendre de l'importance au moins dans le souvenir que vous vous ferez de chaque sortie en mer. Car c'est aussi un des intérêts du journal de bord que de constituer la mémoire de votre activité. Vous pouvez, ainsi, consigner les heures et composition des repas, les bobos de l'équipage, les bons ou moins bons moments passés avec les autres équipiers ou encore, les contrôles techniques que vous aurez réalisés pendant que vous êtes en mer (vérification du niveau d'huile, quantité de carburant restante…). Banales, à priori, ces informations seront utiles et plaisantes à revoir par la suite, ne serait-ce que pour débriefer, à terre, d'une croisière.
Comment remplir le journal de bord ?
- Faites des entrées chaque heure
Dans la mesure du possible on rempli son journal toutes les heures. On note la position GPS, la météo, le cap et la vitesse. Ainsi si un panne électronqiue survient, on peut maintenair son estime à partir d'un point pas trop ancien. - Séparer la navigation de la maintenance
A bord, on a besoin d'un carnet de maintenance pour le moteur (plein de carburant, vidange...) ou d'autre équipement (groupe électrogène, dessalinisateur, réservoir d'eau...). Ces informatyions seront enregistrées de façon distinctes du journal de bord afin d'y avoir accès rapidement et avec efficacité. - Corriger les erreurs sans surcharge ni rature
S'il vous arrivait de devoir corriger ou compléter une entrée, créez-en plutot une nouvelle. Vous pouvez la dater à une minute de plus que la précédente et, tout en récapitulant les informations correctes, corriger les erreurs ou compléter les entrées.
Papier ou informatique ?
La question peut se poser de rédiger ce journal de bord sur papier ou sur un ordinateur. En effet la version numérique est désormais autorisée. Par défaut, nous aurions envie de vous répondre de choisir par gout. Cependant, les outils de complétion du journal de bord possèdent l'avantage de standardiser les entrées. Avec une limite nette, la pérennité des informations. Si le papier n'a que peu évolué, les logiciels, versions de tableurs et autres systèmes informatiques ont radicalement changé.
Si vous optez pour la version papier, essayez de demeurer rigoureux. Tenue propre, écriture lisible et rature minimum.
La version informatisée du journal de bord doit vous permettre de sauvegarder sur votre ordinateur les éléments saisis. Les logiciels de navigation proposent désormais cet enregistrement (souvent automatique) en le complétant avec les données du bateau (position, vitesse, cap, paramètres du vent...). vVous pouvez ensuite le compléter avec vos commentaires. Il faut cependant penser à faire des sauvegardes régulières.
Dans le choix de l'outil, conservez en tête le principe de simplicité qui doit gouverner au choix du logiciel. Une solution trop compliquée ou qui offre trop d'options pourra être attirante de prime abord, mais sera compliquée à maintenir dans le temps.
Initialiser le journal de bord
En première page décrivez (en anglais) les entrées. Ainsi, figureront sur cette page :
- la date de démarrage du journal - la toute première entrée
- la date de clôture - sa toute dernière entrée
- l'identité du chef de bord
- certains principes de base (fuseau horaire constamment utilisé dans les entrées, format de date …).
Conserver le journal de bord
La législation n'impose pas d'obligation de conservation du journal de bord une fois revenu à terre. Dans le principe, donc, si aucun incident n'a été subi, vous avez le droit de détruire ce journal. Cependant, il constitue des souvenirs que nous vous recommandons de conserver.
Si vous avez opté pour la version informatique du journal de bord, exportez-le dans un format stable (texte, xml …) et non compressé et stockez-le en sécurité. Ceci afin d'y avoir accès dans quelques années.