Zen 50, le premier catamaran de plaisance électro-solaire équipé d'une voile aile

Après des débuts en régate puis des prototypes sur des bateaux de plus petite taille, l'OceanWings, développée par la société française Ayro issue du cabinet d'architecture navale VPLP, va être installée sur un premier bateau de plaisance. Il s'agit d'un catamaran électro-solaire de 15,7 m, le Zen 50.

Proposer des bateaux électros solaires sans aucun générateur

Le Zen 50 est le premier catamaran de série à intégrer une aile Oceanwing de 32 m2. Ce bateau construit en fibres de carbone a été conçu par l'architecte Julien Mélot. Ce dernier travaille depuis une dizaine d'années dans la conception de bateaux à hydrogène, solaire et à propulsion électrique.

"Nous nous sommes rendu compte que le solaire fonctionne très bien pour autant que la surface de panneaux soit suffisante tout en conservant un bateau léger. Ce système fonctionne très bien pour le cabotage. Sur le papier, ces bateaux sont également capables de traverser l'Atlantique et peuvent naviguer 24 h/24 en autonomie. Mais en pratique, ce n'est pas toujours le cas, notamment s'il y a une couverture nuageuse importante. Et nous ne voulons pas tricher en installant un gros générateur à bord pour recharger les batteries. Nous voulons fabriquer des bateaux utilisant uniquement l'énergie renouvelable, sans carburant, sans pollution" détaille Julien Mélot.

Zen 50 © Zen Yachts et Ayro
Zen 50 © Zen Yachts et Ayro

Un catamaran performant en fibre de carbone

Le Zen 50 est le premier modèle de la marque Zen Yachts. Construit en carbone, il possède une forme de coque dessinée pour la croisière rapide, avec un profil élancé et des étraves inversées. Celles-ci sont fabriquées en sandwich de fibres de carbone avec une âme en mousse. Un immense roof est équipé de panneaux solaires de 16 000 watts au maximum. Par-dessus, est intégrée zone de vie de 34 m2, comme sur un flybridge, elle-même coiffée d'un hard-top. Une maximisation qui alourdit un peu le look du bateau et peut interroger sur les performances aérodynamiques sous voile.

La surface de panneaux associée à un parc de batterie de 160 kWh confère au catamaran une autonomie élevée. Les deux moteurs de 40 kW assurent une vitesse de croisière comprise entre 6 et 10 nœuds de moyenne, avec des pointes à 14 nœuds, vitesse maximale constante calculée sous voile et avec moteurs à plein régime.

Zen 50 © Zen Yachts et Ayro
Zen 50 © Zen Yachts et Ayro

Une aile OceanWings pour augmenter l'autonomie

Pour respecter cette philosophie du "zéro émission" et offrir un système de propulsion supplémentaire, le chantier s'est associé avec l'entreprise française Ayro pour doter son catamaran d'une aile OceanWings32, initiée pour le Team Oracle pour la Coupe de l'America 2010, avant d'être développée et automatisée par VPLP et installée sur Energy Observer en 2019. Il s'agit néanmoins d'une option, dont la première unité sera équipée, le Zen 50 étant tout à fait autonome sans voile aile, et capable de naviguer indépendamment de l'ensoleillement grâce à son important parc batterie et sans générateur. Sous moteurs uniquement, le Zen 50 atteint la vitesse maximale de 10 noeuds et de 5 noeuds en continu.

"La première unité est en construction dans le sud de Barcelone en Espagne. On s'est d'abord intéressé au kite, mais ça s'est vite avéré difficile à manier pour les clients qui ne sont pas des voileux mais sont intéressés par la technologie et l'aspect écologique. Ils cherchent un système simple à utiliser, qui se gère en autonomie. En ce sens, notre seconde option s'est portée sur la voile aile. D'un point de vue technique, l'aile génère moins d'ombre sur les panneaux qu'un gréement traditionnel" explique Julien Mélot.

Cette collaboration permet à Ayro d'intégrer le secteur de la plaisance. L'aile sera la même que celles qui équipent le bateau de recherche d'Energy Observer, l'interface utilisateur sera quant à elle adaptée au secteur de la plaisance. Quelques fonctionnalités vont également être ajoutées pour faciliter son utilisation. Construite en France par les équipes d'Ayro, l'aile sera ensuite assemblée au bateau par un système plug&play à Barcelone.

Zen 50 © Zen Yachts et Ayro
Zen 50 © Zen Yachts et Ayro

Plusieurs versions d'aménagement

Concernant l'aménagement du Zen 50, ce dernier offre plusieurs versions. La version propriétaire réserve la coque bâbord à la suite propriétaire. Deux autres versions se prêteront à une utilisation familiale ou charter avec 4 cabines doubles et 4 salles de bains privatives ou 4 cabines doubles, une cabine simple et une cabine avec lits superposés.

Dans le carré/cockpit aussi, l'aménagement peut varier en fonction des envies de son propriétaire. On y retrouve au choix un salon, une salle à manger, une grande table à carte. L'intérieur sera plutôt dans un style minimaliste, avec une liberté dans les matériaux et les agencements pour le client.

Zen 50 © Zen Yachts et Ayro
Zen 50 © Zen Yachts et Ayro
Zen 50 © Zen Yachts et Ayro
Zen 50 © Zen Yachts et Ayro

3 versions et une gamme à venir

Le Zen 50 est proposé en 3 versions : Racer, Cruiser, Explorer (en fonction des options choisies) avec aile ou sans. Une version que privilégie les propriétaires pour la petite croisière.

Zen Yachts présentera les Zen 40 et Zen 45 avant cet été et les premières unités seront livrables en 2024. Le Zen 65 H2 sera présenté en 2023 et livrable et 2025. La marque compte également augmenter la capacité de production. 1 bateau est actuellement en production et est déjà vendu et Zen Yachts commencera la production de la seconde unité dans quelques mois. En 2023, Julien Mélot table sur 4 bateaux, puis 8 en 2024.

Zen 50 © Zen Yachts et Ayro
Zen 50 © Zen Yachts et Ayro

Tarif : à partir de 1 822 580 € pour une version Ocean Racer (solaire et aile).

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Frederic F.
Frederic F.
Bravo a Julien Melot pour ce nouveau bateau visant l'autonomie énergétique ! Le bateau demonstrateur utilisant les Oceans Wings est Energy Observer et non Energy Explorer.
Chloé Torterat
Chloé Torterat
Merci Frédéric de votre vigilance, j'ai amalgamé l'exploration et le nom du bateau... C'est corrigé !
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