Mono ou cata ? La Volvo Ocean Race joue sur les 2 tableaux

Le nouveau monocoque à foils de la Volvo Ocean Race © Volvo Ocean Race

Après l'annonce du nouvel architecte de la flotte de la Volvo Ocean Race - Guillaume Verdier - on en sait plus sur le bateau qui sera utilisé. L'organisation se posait la question de savoir si elle resterait au monocoque ou si elle passerait au multicoque. La réponse est "les deux " avec un monocoque à foils de 60 pieds pour les étapes au large et un catamaran volant de 32 à 50 pieds pour les étapes inshore.

Multicoque et monocoque pour la Volvo Ocean Race

La prochaine génération de monotypes de la Volvo Ocean Race sera lancée en 2019 et conçue pour durer au moins 6 ans. C'est lors événement spécial au Musée Volvo à Göteborg en Suède tenu ce jeudi 18 mai 2017 que Mark Turner, Président de la Volvo Ocean Race a dévoilé les (car il n'y aura pas un, mais deux bateaux) bateaux utilisés pour les prochaines éditions. L'édition 2017 se déroulera encore sur les monotypes VO 65, lancés 2014-2015.

Les équipages navigueront au large sur des monocoques à foils de 60 pieds (18,29 mètres) et auront des catamarans volants ultra-rapide de 32 à 50 pieds pour les régates in-port.

"Nous avons beaucoup débattu sur le choix entre multicoque et monocoque, avec des arguments forts dans chacune des directions. Nous avons finalement décidé d'opter pour trois coques : un monocoque plus un catamaran ! Cette nouvelle formule pour la Volvo Ocean Race testera pour la première fois des marins de très hauts niveaux issus des deux disciplines sur des étapes de large, qui reste notre ADN, en monocoques à foils, mais aussi lors des escales sur des manches inshore à bord de multicoques volants basés sur les toutes dernières technologies", a révélé Mark Turner, Président de la Volvo Ocean Race.

Mark turner, président de la Volvo Ocean Race

Le nouveau monocoque convertible en IMOCA

C'est l'architecte Guillaume Verdier qui sera chargé de concevoir ce nouveau monotype à foils, sorte "d'IMOCA à turbo." Le bateau sera d'ailleurs convertible, relativement rapidement et à moindres coûts, en un bateau conforme à la jauge IMOCA pour participer aux grandes épreuves du circuit, en solitaire ou en double, comme le Vendée Globe ou la Barcelona World Race.

"Je suis extrêmement heureux que l'on m'ait confié la tâche de concevoir la prochaine génération de bateaux pour la Volvo Ocean Race. Les marins de la Volvo Ocean Race ont la réputation d'être très endurants et de repousser sans cesse les limites. Le design du prochain bateau reflète ces spécificités", a déclaré Guillaume Verdier, qui termine actuellement les plans des futurs monocoques avec son équipe de designers.

"Voilà pourquoi il est important de retenir un certain niveau de sécurité dans le design. C'est primordial pour les endroits que va traverser la flotte, comme le Grand Sud. Nous savons que les coureurs de la Volvo Ocean Race ne remonteront sans doute pas les foils et contrairement aux coureurs en solitaire qui auraient tendance à lever le pied, eux ne le feront pas. À partir de ces éléments, concevoir une machine qui soit à la fois sure et extraordinaire à naviguer était un immense défi" poursuit l'architecte.

Guillaume Verdier, le nouvel architecte des monocoques de la Volvo Ocean Race

Appel d'offres pour construire les catamarans

Un processus d'appel d'offres s'ouvre aujourd'hui pour le design et la construction des catamarans de 32 à 50 pieds (10 à 15 m), qui seront conçus dans les règles de la monotypie, comme les monocoques, pour intégrer la haute technologie des foils, mais à coût réduit.

"L'America's Cup, l'une des autres épreuves reines de notre sport, sera toujours au sommet en terme de développement, avec les incroyables avancées technologiques que nous verrons la semaine prochaine aux Bermudes", explique Mark Turner. "Nous avons assisté aux mêmes évolutions dans la classe IMOCA avec l'introduction des foils dans le dernier Vendée Globe. Notre objectif avec la Volvo Ocean Race est de monter la barre le plus haut possible dans les limites des budgets actuels, et dans le cadre de la monotypie, où nous sommes obligés de figer le niveau de technologie pour chaque cycle de course."

Mark Turner a indiqué qu'à long terme, la course pourrait complètement passer au multicoque.

"Après nos longues discussions, nous avons pu constater qu'il n'y a plus aucune barrière conceptuelle à voir la Volvo Ocean Race passer au multicoque océanique dans six ans. C'est une décision qui sera prise dans trois ou quatre ans. Nous étions déjà tout près de choisir cette voie. Dans la décennie à venir, il est tout à fait possible que nous assistions au développement des multicoques de la nouvelle classe Ultime française qui traverseront les océans en volant au-dessus de l'eau plus souvent que dans l'eau, défi bien plus grand que de voler sur un plan d'eau plat dans des régates inshore. Nous avons logiquement pensé qu'il était encore trop tôt pour cette évolution, surtout lorsqu'il s'agit de construire une flotte One-Design. Modifier toute une flotte à chaque avancée technologique n'est pas réaliste."

8 bateaux par type de support

Pour l'instant, le nombre de bateaux construits – en monocoque comme en multicoque – sera de 8. Les équipes pourront dans un premier temps les louer, pour permettre aux équipes qui n'ont pas les moyens de les acheter de se lancer. Les sponsors impliqués sur la prochaine édition 2017-2018 seront les premiers à se voir proposer des options sur ces bateaux. Les premières unités sortiront du chantier en janvier 2019 et toute la flotte sera disponible mi-2019.

Persico Marine à Bergamo en Italie dirigera la construction du nouveau monocoque, dont l'assemblage et les derniers préparatifs seront assurés par l'équipe de spécialistes de la Volvo Ocean Race, au Boatyard de la course. Le lieu sera confirmé dans le cadre d'un appel d'offres des Villes d'Accueil.

Malgré les règles de monotypie, ces nouveaux bateaux auront plusieurs possibilités d'adaptation et d'amélioration dans la manière dont elles sont configurées pour la course. Et la possibilité d'évolution entre les éditions sera intégrée dès le départ dans la conception du bateau.

Des budgets similaires aux budgets actuels

"Les nouveaux bateaux seront livrés sur la base d'une location et les budgets seront similaires à ceux d'aujourd'hui, tout en offrant encore plus d'avantages", explique le président de la course Mark Turner.

Ces budgets sont en moyenne de 10 à 12 millions d'euros sur deux ans, dont plusieurs millions sont habituellement consacrés au démarrage de la campagne.

"Fournir les principaux services et équipements aux marins leur permet de se concentrer sur la course, et évite de répliquer les coûts d'une campagne à l'autre. Les équipes et les sponsors vont devoir agir vite parce que ces nouveaux bateaux sont passionnants et ils vont rapidement être vendus. L'Avis de Course, l'Accord de Partenariat Commercial et le Contrat de Location Bateau pour la prochaine édition seront publiés avant le départ de Volvo Ocean Race 2017-18 en octobre", poursuit Mark Turner.

Des marins expérimentés en mono et en multi

Pour courir la Volvo Ocean Race, présentée par son président comme "l'un des trophées les plus difficiles de la voile", il faudra donc être expert à la fois en monocoque sur les étapes océaniques et en multicoque sur les In-Port Series. Ce seront en effet les mêmes équipages qui navigueront sur ces deux supports.

Les In-Port ne servent aujourd'hui qu'à départager deux équipes à égalité de points à l'arrivée, mais en 2014-2015, elles avaient modifié le classement général pour deux équipes. D'où l'intérêt d'être bon ! À l'avenir, ces épreuves prendront encore plus d'importance, sans pour autant venir impacter les courses au large, en termes de points.

L'équipage sera composé de 5 à 7 personnes, auxquelles s'ajoutera un journaliste embarqué (OnBoard Reporter). Les règles de course continueront de favoriser la mixité homme-femme et les jeunes au sein des équipages.

 

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