Où stocker le matériel de son bateau : panorama des solutions à terre ?

Que faire du matériel de bord lorsqu'on n'en n'a pas besoin à bord ?

Outillage, équipements de sécurité, voiles, nourriture, vêtements …. Les choses ne manquent pas à bord d'un bateau. Certains ont la place pour tout stocker chez eux lorsque cela n'est pas utilisé. D'autres cherchent des solutions pour parvenir à tout ranger, en sécurité et au sec.

L'équipement dont disposent les plaisanciers est impressionnant. Les caisses à outils (oui, il y en a toujours plusieurs), les bidons de fluides divers et variés (huile, produits d'entretien…), les voiles, coussins, gilets de sauvetage, écopes, fusées … La question du stockage est donc essentielle.

Laisser à bord du bateau

Mis bout à bout, tout ce fatras représente quelques mètres cubes qu'il faut bien ranger, d'une manière ou d'une autre. Si la solution qui vient à l'esprit au premier abord est de tout laisser sur le bateau, elle est rapidement balayée.

Soit le bateau navigue et il faut le débarrasser de ce qui est inutile (pots d'antifouling, nombreux outils… ) et représente du poids, soit il est hiverné et il faut le vider d'absolument tout pour éviter moisissure et taches sur les tissus. Sans parler des rongeurs qui ne manqueront pas de s'installer, été comme hiver, à bord d'une embarcation laissée bien seule.

Ne serait-ce que pour travailler sur le bateau, il peut être nécessaire de débarrasser le bateau de tout le matériel à bord (Photo : Olivier Tourchon)
Ne serait-ce que pour travailler sur le bateau, il peut être nécessaire de débarrasser le bateau de tout le matériel à bord (Photo : Olivier Tourchon)

D'une manière ou d'une autre donc, il faudra débarquer des choses de son bateau pour pouvoir l'utiliser.

Stocker chez soi

Lorsque l'espace est suffisant, il peut être judicieux de dédier un espace chez soi (dans le sous-sol ou le grenier) pour stocker le matériel qui n'est pas en cours d'usage. L'avantage est que ce matériel y sera conservé au chaud et au sec et qu'on l'aura à l'œil pour en garantir la sécurité. L'inconvénient majeur est la place qu'occupe ce matériel, qui sera proportionnelle à la place dont on dispose pour le stocker. La nature ayant horreur du vide, plus la place sera disponible, plus elle sera occupée.

Ensuite, si le stockage s'envisage au grenier, pensez à l'accès vers le grenier (monter une voile de 20 kilos sur une échelle de meunier n'est pas chose évidente) et à la charge au sol. Le plancher d'un grenier n'est pas toujours prévu - qui plus est s'il s'agit initialement de combles - pour supporter de lourdes charges.

L'abri de jardin n'est qu'un abri, le matériel y subira les assauts du froid et de l'humidité (Photo : Olivier Tourchon)
L'abri de jardin n'est qu'un abri, le matériel y subira les assauts du froid et de l'humidité (Photo : Olivier Tourchon)

Autre alternative domestique, l'abri de jardin. Oubliez alors l'aspect température et humidité qui seront à l'image du climat local !

Louer un garage pour voiture

La location d'un box pour automobile permet de stocker du matériel, si et seulement si le contrat de location le permet. En effet, initialement prévu - et assuré par le propriétaire - pour qu'un véhicule à moteur y soit entreposé de manière temporaire (quelques jours, parfois quelques semaines), le stockage de voiles, tissus, pots de peinture … bref, le stockage d'éléments qui n'ont strictement rien à voir avec une automobile peut ne pas être permis. C'est en cas de sinistre que vous l'apprendrez, à vos dépens le plus souvent.

De plus, dans de tels lieux souvent situés en sous-sol, vous ne pourrez éviter les rongeurs de venir au minimum faire un tour dans votre matériel. Enfin, car ils sont en sous-sol, ces espaces sont parfois sujets aux inondations. S'il est rapide de sortir une voiture en cas d'alerte, il sera nettement plus long de sortir tout son accastillage.

Louer un local de stockage

La location d'un local est une option qui a tous les avantages. Le lieu sera chauffé, fermé, étanche et accessible. Toutes ces qualités impliquent un prix et ce prix sera largement aussi élevé que celui d'un logement de taille équivalente. C'est donc une solution envisageable si vous avez la possibilité soit de mutualiser l'espace à plusieurs (et de mutualiser alors les loyers), soit de payer l'intégralité du loyer mensuel.

NB : Si vous êtes assujetti à la taxe d'habitation, cet espace le sera lui aussi.

Louer un espace de stockage

Les offres de stockage en container sont de plus en plus nombreuses. Souvent situées en périphérie de grandes villes, dans des zones commerciales, ces entreprises proposent, en fonction de la surface louée, de mettre à disposition un lieu clos et couvert, le plus souvent accessible 24 heures sur 24 et ce 7 jours sur 7 via des moyens sécurisés.

Le stockage en lui-même peut se réaliser dans des boxes de différentes tailles ou dans des containers maritimes déclassés, selon le type de prestataire.

Il faut penser à pouvoir accéder aisément (en voiture, en camionnette…) au lieu de stockage, que ce soit au quai de déchargement comme à l'endroit de stockage final. Il faudra éviter les longs couloirs, les escaliers, les pentes trop raides et tout ce qui, à la longue, se transformera en corvée bien désagréable.

Louer un container en bord de mer

De nombreux prestataires de services maritimes proposent d'ores et déjà des espaces permettant aux plaisanciers de ranger, dans des containers en deuxième vie (entier ou demi selon les cas) leur matériel. C'est la solution que proposent certains magasins d'accastillage, concessionnaires ou ports de plaisance.

Au Minihic sur Rance (35), Sébastien et François Delahaie, gèrants de Port Minic, proposent la Marine box, un container de stockage sur rack, proche de son bateau !
Au Minihic sur Rance (35), Sébastien et François Delahaie, gèrants de Port Minic, proposent la Marine box, un container de stockage sur rack, proche de son bateau !

Certains ports à sec proposent de disposer de son bateau sur rack et, juste à côté, de son box pour y ranger ce qu'on a besoin d'entreposer. Solution de luxe et facile, elle permet de ne jamais manquer de place ou d'oublier quelque chose. Outils, peinture, accessoires et autres vêtements sont à côté du bateau en permanence.

Pas de déshumidification ni d'acides stockés !

Pour éviter la corrosion des containers, il est en général interdit d'y utiliser des absorbeurs d'humidité. Ils produisent une eau très chargée en sel qui sera particulièrement agressive pour le métal du container.

De même, le stockage d'acides (de quelque nature que ce soit) est à éviter sauf à disposer d'un bac de rétention prévu à dessein.

Enfin, méfiance avec les batteries qui, si elles sont mal entreposées (étagère mal calée, posée à la va-vite…) ou subissent de violents chocs de température peuvent produire des gaz explosifs et des déversements d'acide sulfurique.

Pensez ventilation

Quelle que soit la solution retenue, il est important qu'elle soit à l'épreuve de l'eau bien sûr. Sans pour autant être étanche. En effet, vous y entreposez inévitablement des choses plus ou moins mouillées. Qui dit humidité dit moisissure. C'est pour cette raison qu'il faut un minimum de deux grilles de ventilation (une basse pour l'admission d'air frais, une haute pour l'échappement de l'air). Et qu'il faut penser à venir régulièrement (une fois par mois), ouvrir les portes du container pour qu'il prenne une grande bouffée d'air frais.

De même, la ventilation aura pour effet de dissiper les éventuelles vapeurs explosives ou corrosives qui peuvent s'accumuler. Ainsi, lors de la visite mensuelle du container, pas de cigarette allumée ou d'éclairage au briquet, vous ne savez pas si tel ou tel gaz s'est concentré dans l'espace confiné de ce local.

Penser à l'assurance de ce qui est entreposé

A ne surtout pas négliger, assurer le matériel entreposé. Le contenant (box, local, container…) sera le plus souvent assuré en tant qu'objet par son propriétaire, ce qui n'est pas le cas de ce que vous y stockerez.

Il incombe au locataire tenant du contrat de location de s'assurer contre les risques subis par les biens entreposés. Vol, incendie, inondation ou encore dégradations volontaires, le matériel sera à faire assurer contre les dégâts qui lui seraient occasionnés comme sur les dégâts qu'il occasionnerait en cas d'accident.

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