Une Nutshell Pram, coquille de noix idéale pour un voilier en mode récup…

Pourquoi rester sur la rive ? © O. Chauvin

Il existe mille manières d'aller sur l'eau et d'y prendre son plaisir ! Loin des modes et des performances des bateaux modernes, il m'arrive de m'échapper à bord d'une prame en contreplaqué sommairement gréée. Les plaisirs de la voile à partir de matériau de récupération, pour une poignée de kopecks.

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On a beau apprécier les beaux bateaux, les navigations lointaines et les performances de la voile moderne, il faut bien se rendre à l'évidence : la plaisance n'est pas à la portée de toutes les bourses, pour autant, on peut naviguer "modeste". J'ai la chance que mon bureau donne sur l'eau, aussi lorsque je délaisse mon clavier, il ne me faut que cinq minutes pour gréer ma prame et retrouver les plaisirs simples de la voile basique.

Une coquille de noix

J'ai récupéré cette jolie coque en clins de contreplaqué sur un chantier où elle trainait. Elle est issue d'un plan de Joël White, un architecte du Maine (Etats-unis) où elle est connue sous le nom de Nutshell pram, la coque de noix. Je l'utilise à la godille, mais elle dispose d'une emplanture et d'un puit de dérive, autant de raisons pour avoir envie de la gréer.

La Nutshell pram, une jolie coque de noix
La Nutshell pram, une jolie coque de noix

Un gréement recyclé

Une dérive de Moth Europe passe dans le puits ? Parfait ! Un safran ? Pour quoi faire quand on dispose d'un aviron de godille... Le mât est un rond de sapin qui a connu d'autres usages, tandis qu'un tangon de Maraudeur fait une vergue impeccable. Je disposais d'un très vieux génois de Half tonner. Retaillé à mes dimensions, il fait une voile très convenable, même si le Mylar est totalement anachronique par rapport au style de la prame.

A base de matériaux recyclés
A base de matériaux recyclés

Une voile performante

Les bordures et renforts ont été faits à l'aide de chûtes d'adhésif toilé récupérés dans une voilerie et les oeillets proviennent du magasin de bricolage du coin. Au final, j'obtiens une surface de 5 m² et un creux convenable. Si l'on rapproche cette surface de la taille du bateau (2,30 m) et de son poids plume, le rapport est plutôt favorable et offre des performances satisfaisantes ! L'aviron de queue permet des manœuvres instantanées et pallie aux dévents et autres aléas d'une navigation au ras des rives.

Une voile anachronique mais performante
Une voile anachronique mais performante

Un accastillage basique

L'accastillage est aussi réduit qu'il est possible. Il provient intégralement des boîtes et caisses de matériel que conservent tous ceux qui ont possédé ou rénové des bateaux. Un pontet pour l'amure, une pantoire pour l'écoute et une drisse sur une poulie transfilée. Un minimalisme qui s'avère efficace à l'usage et surtout extrêmement rapide de mise en œuvre.

L'accastillage est réduit
L'accastillage est réduit

Pourquoi grandir ?

Le bateau remonte convenablement au vent et atteint des vitesses enviables pour sa taille. Il déclenche des élans de sympathie à chaque fois qu'il traverse le port et ce n'est pas la moindre de ses qualités ! Il suffit d'oublier de se prendre au sérieux. D'abdiquer un peu de son esprit d'adulte pour retrouver l'enfant qui bricolait des bateaux en planches en rêvant de large et de voiliers. Alors pourquoi rester sur la rive quand le vent est favorable, que la mer est belle et que l'on dispose de planches et de toile ?

Il suffit d'oublier de se prendre au sérieux
Il suffit d'oublier de se prendre au sérieux
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