Kiss : La pirogue voile-pagaie des Glénans dévoilée

Les équipes des Glénans ont fabriqué le prototype de la pirogue Kiss, "Vaurien de demain"

L'école de voile des Glénans a construit une pirogue voile-pagaie, baptisée Kiss. Un projet de "vaurien" de demain qu'elle souhaite diffuser dans les lycées, et au-delà...

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Penser le Vaurien des années 2020

L'origine du projet Kiss est étroitement lié à l'histoire de l'école des Glénans, comme l'explique Guillaume Voizard, responsable de l'innovation et du développement. "On a passé un moment à se redéfinir et réfléchir d'où on vient et ce que l'on apporte. Dans notre histoire, il y a le Vaurien, qui a beaucoup apporté à la démocratisation de la voile. On s'est demandé ce que serait le Vaurien de maintenant, ce qui nous a amené à un cahier des charges à 3 côtés :

  • le fun, donc pas un simple Vaurien en lin
  • la simplicité. Pas la peine de faire compliqué. D'autres savent faire les choses pointues mieux que nous.
  • L'écologie et l'inclusion. Cela nous a amené au choix du matériau. On n'est pas un laboratoire. L'idée est plus d'être le trait d'union entre la course au large et Monsieur tout le monde."

Une pirogue voile pagaie

Après s'être rapproché de Roland Jourdain et sa fondation Explore, puis de l'architecte Hervé Penfornis, la réflexion s'est poursuivie. Le goût de Guillaume Voizard pour la pagaie et la pirogue a ouvert la réflexion. Après un peu de tâtonnement, le projet Kiss a pris les contours d'une pirogue de 6,60 mètres de long et 3,20 mètres de large. Une sorte de trimaran avec assez de volume dans la coque et les flotteurs pour le plaisir sous voile, et suffisamment léger pour réduire la traînée à la pagaie. Le poids cible est inférieur à 200 kg.

Projet de pirogue Kiss
Projet de pirogue Kiss

La pirogue Kiss peut accueillir 3 personnes et sera facilement démontable. Les 4 bras sont fixés par des systèmes d'emboîtement avec axe et goupilles.

Une construction simple et la plus écologique possible

La coque est fabriquée à partir de 8 panneaux, stratifiés à plat. Le fond de coque est en contreplaqué marine, tandis que les murailles sont en sandwich de fibres de lin et de mousse PET. Pour les flotteurs, le lin est associé à une âme en liège.

Guillaume Voizard se réjouit de la construction de la 1ère unité aux Glénans. "Cela nous remet dans la culture de la construction. L'idée est d'apporter quelques choses de différents du marché classique. On s'acculture sur les nouveaux matériaux, en forgeant notre propre avis sur le lin par exemple, que l'on pourra faire circuler dans la communauté."

Prototype en construction aux Glénans à Concarneau
Prototype en construction aux Glénans à Concarneau

Des pirogues Kiss en libre construction

Pour les Glénans, le projet Kiss n'a pas vocation à être une source de revenu, ni même un bateau pensé pour l'usage de l'école de voile. En revanche, les plans seront diffusés en open source, avec des premiers projets au sein de l'Education Nationale. "Nous finançons 10 kits pour des lycées, pour qu'ils puissent les construire. L'objectif final est de faire un rallye avec ces bateaux et les lycéens aux Glénan. Nous prenons en charge un stage de 5 jours pour l'apprentissage de la voile et de l'environnement. A terme, l'idée est qu'une personne intéressée par les plans puisse nous contacter si elle le souhaite."

La première pirogue Kiss était présentée au Nautic 2022. Les équipes, qui l'ont testée préalablement, se réjouissent de la qualité de navigation et des surfs sur les vagues dans de bonnes conditions.

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Patrice Flottes
Patrice Flottes
J'ai encore dans l'oreille les cris de rage d'un laborantin qui découpait à l'eau des éprouvettes d'essai d'un composite résine/lin. Ses éprouvettes se gorgeaient d'eau et étaient inutilisables. Peut être avec de l'époxy mais surement pas avec du polyester.
Etienne Lhermite
Etienne Lhermite
Très bien, combiner la construction et l'apprentissage du monde de la mer. J'approuve à 100% Signé : Un constructeur amateur (de Maraudeur, dernier bateau au catalogue "Herbulot"
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