Règles de course : Quelles obligations pour les skippers de la Route du Rhum ?

Samantha Davies © V. Curutchet

Entre les mises à l'abri pour se protéger du coup de vent, les abandons déclarés - et ceux non annoncés, mais inévitables - ou encore les remorquages, c'est à n'y plus rien comprendre sur ce qui est permis ou non sur la Route du Rhum... L'occasion de faire le point et de comprendre ce qu'ont le droit de faire les concurrents tout en restant en course.

Les abandons

Si Louis Burton (Bureau Vallée 2) a officiellement annoncé son abandon et que le chavirage d'Armel le Cléac'h ne laisse que peu de doutes sur la suite des évènements, qu'en est-il du cas Sébastien Josse. Avec plus de 8 m de flotteur tribord arraché, le skipper du Maxi Edmond de Rothschild rejoignait La Corogne le 5 novembre dernier. Au vu de l'ampleur des dégâts, on se doutait bien de l'impossibilité du navigateur à continuer la course. Pourtant, le Gitana Team n'a pas officialisé tout de suite l'abandon, attendant le lendemain.

Mais comme l'explique l'organisation de course, il n'y a pas de délai maximum pour déclarer un abandon. Ainsi, si un skipper ne l'avait pas notifié avant la fermeture de la ligne - repoussée au 7 décembre au lieu du 2 - ce dernier serait catégorisé "DNF" (Do Not Finish).

La fermeture de la ligne

La ligne d'arrivée guadeloupéenne de la Route du Rhum devait être fermée le 2 décembre à 14 h. Mais au vu des conditions difficiles qui ont touché l'ensemble de la flotte dans la nuit de lundi à mardi et toute la journée du mardi 6 novembre, la direction de course a décidé de prolonger l'ouverture. La décision se fait via un avenant aux instructions de course et les concurrents doivent en être avisés.

"Il était nécessaire de laisser plus de chances aux bateaux les plus lents de terminer leur course", explique Jacques Caraës, le directeur de course.

L'assistance extérieure

Les règles générales de course à la voile interdisent l'assistance extérieure à travers la règle 41, mais l'avis de course de la Route du Rhum destination Guadeloupe modifie le texte. En effet, on s'est posé la question du remorquage de Charal (Jeremie Beyou), victime d'une avarie de barre, pour rejoindre son port d'attache de Lorient…

Les escales sont autorisées autant de fois que nécessaire dans un rayon de 150 milles autour de Saint-Malo et une fois seulement au-delà de cette distance. Elles ne sont pas pénalisées, même en dehors de ce périmètre, et n'ont pas de durée minimale. Et pendant ces escales, les skippers peuvent recevoir des aides extérieures, notamment pour des réparations.

Exception faite des Multi50 puisque les règles de classe spécifient une pénalité de 4 heures pour chaque escale. Par contre, il n'y a pas de limites aux escales.

Enfin, un bateau peut être remorqué vers un lieu d'escale et bénéficier dans ce cas d'une aide extérieure. Si ce lieu devait l'avancer sur sa route, il devrait reprendre la course au point où il a été remorqué.

"Cette dérogation à la règle de l'aide extérieure a d'autres conséquences : un skipper qui déclenche sa balise de détresse ou fait une demande d'assistance à un CROSS n'est pas considéré hors course pour autant" explique Georges Priol, président du jury de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe.

Assistance entre skippers

Comme sur de nombreuses courses au large, la direction de course peut demander à un concurrent de se dérouter pour porter secours à un autre. S'il perd du temps, le skipper dérouté sera récompensé par un bonus de temps, pouvant parfois bouleverser le classement.

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