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Le Cher est coupé de barrages éclusés. Ces ouvrages sont laissés ouverts la majeure partie du temps pour faciliter les migrations piscicoles et pour libérer l'évacuation des crues. Au début de l'été, les barrages sont mis en place et les écluses remises en service. Les biefs se remplissent et la navigation peut reprendre.
Mi-sauvage, mi-canalisé
Hors de la saison estivale, le niveau du Cher est très bas et son débit pratiquement en courant libre. Les haut-fonds affleurent la surface, l'herbe pousse au pied des quais et les cales de mise à l'eau peinent à atteindre la rivière. A ces périodes la navigation n'est pas possible, à part pour des bateaux à très faible tirant d'eau.
Des aiguilles au fil de l'eau
Les barrages sont composés d'aiguilles, de longues pièces de bois placées côte à côte et verticalement dans le lit de la rivière. Elles prennent appui sur des fermettes métalliques articulées sur la maçonnerie du barrage. A la remise en eau, le barragiste relève les fermettes qui forment en même temps une passerelle. Une à une, les aiguilles sont plongées à l'eau en direction de l'amont. Seule la force du courant les plaque et les maintient en place. Ce type de barrage mobile est devenu une rareté en France !
Une portion isolée du réseau
Le Cher faisait la liaison entre le Canal du Berry et la Loire. Des associations de passionnés ont beaucoup fait pour sa réouverture et sa promotion, mais malgré leurs efforts la navigation reste aléatoire, saisonnière, et n'est réellement possible qu'entre le lieu-dit Bourré, en amont de Montrichard, et l'écluse de Larcay, aux portes de Tours.
Plusieurs biefs, plusieurs ambiances
C'est pourtant une voie d'eau attachante et qui mérite d'être découverte. N'étant pas reliée au reste du réseau fluvial, le mieux sera de venir avec un bateau transportable que l'on mettra à l'eau sans encombre sur l'une des cales du parcours. Les biefs sont de tonalités variées. Certains sont bordés de falaises percées d'habitations troglodytes, tandis que d'autres traversent les vignobles de Touraine.
Les dessous de Chenonceau
Les rives du Cher sont émaillées de châteaux et surtout celui de Chenonceau bâti sur des arches au dessus de la rivière. Les pierres claires prennent superbement la lumière et passer en bateau sous un tel monument est une expérience à vivre au moins une fois ! A Chisseaux, il est possible de louer un bateau électrique ou un canoë pour partir en exploration sur ce très beau bief.
Des associations actives
Le Cher a connu une intense activité et des sentiers d'interprétation aident à se figurer l'importance de la navigation locale au temps de la batellerie. On peut suivre ceux de Chissay ou du Port de Chandon. Deux associations, les Amis du Cher canalisé et l'association Jean Bricau font leur possible pour faire vivre le patrimoine fluvial. La seconde organise des sorties au départ de Veretz à bord du Jean Bricau, un futreau traditionnel de 12 mètres.
Il n'existe pas de carte de navigation sur le Cher, mais si l'on souhaite s'y aventurer, on trouvera de nombreux conseils utiles sur le site des Amis du Cher canalisé, et dans une moindre mesure sur celui du NEC, Nouvel Espace du Cher.
