Interview / "Rencontrer un cétacé, c'est un privilège, pas un droit" : Les conseils de Longitude 181

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Daniel Krupka, vice-président de l'association Longitude 181, milite depuis vingt ans pour une relation respectueuse avec l'océan. Dans cet entretien, il rappelle que les cétacés ne sont pas des attractions mais des êtres vivants dotés d'une intelligence et d'une mémoire. Et il partage les clés d'une observation responsable : distance, silence et humilité.

Chaque été, en Méditerranée, des milliers de plaisanciers croisent la route des dauphins et des cachalots. Ces rencontres bouleversent, émerveillent… mais peuvent aussi mettre en danger les animaux si elles sont mal vécues. Savons-nous vraiment les observer sans les déranger ? Que savons-nous de leurs besoins, de leur vulnérabilité ? Voici comment transformer ces instants en expériences respectueuses et inoubliables.

Un souffle sur l'eau, une présence

Ils surgissent sans prévenir. À la proue, à tribord, dans le sillage… un souffle, une ombre, une nageoire. Un dauphin, un cachalot, un rorqual. En Méditerranée, les rencontres avec les cétacés ont cette beauté fulgurante qui suspend le temps. Un miracle presque banal, et pourtant si fragile.

"Protéger l'espèce, ça ne suffit plus. Il faut donner le droit d'existence à l'ensemble du vivant."

Malgré le moratoire de 1985 qui interdit leur chasse, les populations de cétacés en Méditerranée peinent à se reconstituer. Pourquoi ? Parce que la mer est devenue un champ de menaces :

  • Bruits sous-marins assourdissants dus au trafic maritime,
  • Collisions avec les navires rapides,
  • Pollution plastique,
  • Diminution de leur nourriture (notamment certains calmars profonds interdits à la pêche, mais devenus plus rares),
  • Perturbations en zones de reproduction dues à une fréquentation humaine croissante.

"On estime qu'il ne reste que quelques centaines de cachalots en ...

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