Imaginez : vous quittez Ibiza, cap au sud. Cette arrière-saison a comme un gout de vacances volée. À mesure que la côte s'efface, la mer se fait plus claire, presque laiteuse. Entre deux bleus apparaît une ligne de sable, fine, fragile, presque irréelle. C'est Formentera.
Ici, la mer ne se conquiert pas : elle s'écoute. L'île respire lentement, au rythme du vent, du sel et de la lumière. On y vient pour accoster, mais surtout pour se déposer. Dans cette Méditerranée d'après la foule, d'avant le bruit, chaque crique devient un refuge. En automne, le soleil reste tiède, les eaux encore chaudes, et les voiliers se font rares. C'est le moment où Formentera se révèle sincère, presque intime.

Le souffle d'une île à taille humaine
La Savina, principal port de l'île, en est la porte tranquille. Les pontons y accueillent pêcheurs, ferries venus d'Ibiza et quelques plaisanciers discrets. Le ...

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