Record ultime de Thomas Coville, 49 jours racontés et illustrés

Chenet et Garreta ont décidé de raconter l'incroyable record autour du monde en solitaire de Thomas Coville réalisé en 2016. 112 pages où l'on découvre les plaisirs et les peines du skipper dans sa quête de record autour de la planète. Une quête toujours d'actualité avec la mise à l'eau du nouveau trimaran.

François-Xavier Ricardou Publié le 24-08-2020

Pas facile de transformer la vie d'un homme en bande dessinée. Alexandre Chenet au scénario et Renaud Garreta au dessin s'y attaquent en croquant la vie de Thomas Coville, plus particulièrement en racontant l'épopée de son tour du monde en solitaire. Le fameux 49.3, ce tour du monde en moins de 50 jours (49 jours et 3 heures).

Thomas Coville, La quête de l'ultime par Chenet et Garreta

Le résultat donne un ouvrage que je qualifierai plutôt de livre illustré que de bande dessinée. En effet, les dessins même s'ils sont très réalistes et très bien documentés, ne racontent pas l'histoire à eux seuls. Ils nécessitent une grande partie de texte. Et comme par nature, Thomas est seul sur son voilier, ces écrits sont de véritables monologues.

Les échanges se font avec la terre, avec son équipe de routeur qui veille sur la route et le moral du skipper. Ces échanges sont bien décrits et montrent la difficulté pour un terrien de suivre les baisses de moral et de forme du sportif.

Quand Thomas a franchi la ligne d'arrivée devant Brest battant ce record qu'il convoitait tant, il a avoué avoir toujours voulu arriver à cette étape. Il a donné 10 ans de sa vie pour travailler vers ce but. Dans ce livre, on s'aperçoit que le but était plus éloigné, que la volonté de Thomas Coville est de participer à un tour du monde en équipage en course. La fameuse course Brest Océans organisée par la classe Ultime. Une course qui a ce jour a un peu de plomb dans l'aile, faute de participants, la crise étant passée par là…

Les explications techniques, obligatoires dans ce genre d'ouvrage pour bien comprendre la complexité d'un record, sont bien réalisées et bien détaillées. Elles apparaissent au fil des pages accompagnées d'un personnage au dessin totalement figuratif, très éloigné du traitement du reste de l'ouvrage. Ce choix pourra déplaire, mais il facilite la compréhension des explications.

Chenet et Garreta n'en sont pas à leur premier essai de livre illustré sur la course au large puisqu'il ont déjà à leur actif "Une histoire de Vendée Globe" dessinée à 4 mains parues chez le même éditeur en 2012.