Etrave des Class40 : Histoire d'une évolution en 10 photos

La Class40 est une des 1ères classes de voiliers de course au large modernes à avoir exploité la géométrie scow. En observant les bateaux sur les quais de Saint-Malo en novembre 2022, on pouvait mieux comprendre cette évolution.

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L'évolution de l'architecture navale en quelques mètres

En déambulant sur les quais de Saint-Malo à l'automne 2023, les Class40 réunis le long du bassin  avaient des allures de grande galerie de l'évolution, pour qui est curieux de conception de bateaux. Alors que l'intérêt pour cette classe de voiliers de course océanique ne se dément pas, nous vous proposons de décrypter à l'aide de quelques images les changements connus par ces bateaux, à travers quelques images de leurs formes d'étrave, qui en disent long sur leurs performances et leur comportement en mer.

Des étraves classiques et fines

Le numéro du voilier est un bon indice de son âge. On trouvait sur les pontons quelques petits numéros témoignant des débuts de la classe, avec des formes plutôt classiques. L'étrave droite du numéro 30, le voilier Médecins du Monde de Morgane Ursault Poupon, un plan Rogers de 2007 est taillée pour un usage polyvalent dans l'esprit de polyvalence entre amateurs et professionnels. Le voilier, s'il surfe à de belles vitesses, garde des entrées d'eaux fines et "perce la vague".

Des étraves qui s'épaississent

Alors que les vitesses des voiliers augmentent, les architectes augmentent le volume sur l'avant, pour éviter d'enfourner dans les vagues. On trouve ainsi le voilier Nestenn 153. S'il reste "un nez pointu", le volume d'étrave est conséquent et les surfaces immergées plus plates sur l'avant, pour ce plan Manuard, un Mach 40.3 de 2018.

La révolution scow

Avec le voilier Crédit Mutuel de Ian Lipinski mis à l'eau en 2019, la "révolution scow" débarque. L'architecte naval David Raison s'inspire de ces voiliers nord-américains, les scows à l'étrave extrêmement large et volumineuse. En la transposant en Class40, dans le respect de la jauge, il crée un voilier extrêmement puissant. Ce Max 40 ouvre la voie et connaît diverses évolutions, entraînant d'autres architectes dans cette voie.

Le Crosscall numéro 166, Lift v2 signé Marc Lombard en 2021 garde ces gros volumes en bas d'étrave, tout en affinant les sections au niveau du pont. La longueur est conservée, en limitant les poids au niveau du pont et en facilitant aussi l'éventuelle sortie d'eau.

50 nuances de scow

Tous les nouveaux voiliers mis à l'eau pour la Route du Rhum 2022 tiennent compte de cette évolution.En prenant en compte les retours d'expérience des scows de 1ère génération. Le brion de l'étrave remonte, dans le prolongement d'une ligne de quille plus "roquée", c'est-à-dire avec une inflexion vers le haut. Lorsqu'ils rattrapent la vague, les voiliers ont ainsi moins de risque d'enfourner et les bateaux sont ainsi moins durs et moins humides.

173, Pogo S4
173, Pogo S4

Comme toute évolution, d'abord très tranchées, on voit ensuite des évolutions plus fines, du 185 Lamotte Création, et 186 IBSA, des Mach 40.5 de Manuard, au 182 Paprec Arkea de Marc Lombard en passant par le Pogo S4 173, signé Guillaume Verdier.

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