Une barquette centenaire qui passe au moteur électrique

Construite en 1913, la barquette Mercedes a été entièrement restaurée par l'association Marseillaise Boud'mer. Mais au lieu de l'équiper d'une conventionnelle motorisation thermique, la Mercedes a été équipée d'une propulsion électrique, que nous détaille son fabricant français.

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Une barquette construite en 1913

Fabriquée au début du 19e siècle aux ateliers Ruoppolo, la barquette Mercedes été léguée à l'association Boud'mer par la famille Vallalta, après un début de restauration qui n'a pas été mené à bien.

L'association Boud'mer a relancé les travaux de restauration, avec l'aide de nombreux partenaires tels que le Conseil Départemental de la Fondation du Patrimoine, le MACT, la Fondation Ponant, le Lycée Poinso Chapuis et et OZO Electric.

La restauration de la barquette Mercedes a été menée par les élèves charpentiers de marine du Lycée Poinso Chapuis, leur offrant ainsi une opportunité de participer à la préservation d'un patrimoine maritime unique. Souhaitant limiter l'impact environnemental de la barquette, celle-ci a été équipée d'une motorisation électrique fabriquée en Provence. Grâce à cette innovation, la barquette peut naviguer sans émettre de CO2, tout en limitant ses rejets sonores.

La motorisation d'origine a été remplacée par un moteur électrique Brushless Ozo de 10 kW, qui est l'équivalent de 40 chevaux thermiques.

Une motorisation innovante

La motorisation conçue par Ozo
La motorisation conçue par Ozo

Fondée en 2010, la société Ozo Electric est spécialisée dans la conception et la distribution de kits d'électrification. Nous nous sommes entretenus avec son PDG Jean-Pascal Plumier, qui est revenu sur son implication dans la restauration de Mercedes.

"Nous étions à la recherche d'un projet éco-responsable, en adéquation avec notre leitmotiv qui est l'économie circulaire. Le projet mené par l'association correspondait à nos valeurs.

Pour la barquette Mercedes, nous avons conçu un parc batteries sur mesure. La batterie 48V de 13 Kwh pèse 90 kg. Elle est parfaitement intégrée et ne dénature pas l'esthétique de ce bateau de tradition. Toutes les données de la batterie sont monitorées par une application dédiée.  Avec ces accus, nous avions pour objectif d'apporter à la barquette une autonomie de 30 heures à 3 nœuds ou 9h à 5 nœuds.

La pleine charge des batteries se fait en 8h, en étant connecté à une borne portuaire conventionnelle. Le complément de charge est assuré par deux panneaux solaires, qui sont intégrés aux panneaux de pont de la barquette.

Côté budget, l'ensemble de l'installation revient à environ 10 000 €, ce qui est équivalent au montant nécessaire à une remotorisation avec un inboard diesel."

Une première navigation réussie

Après 6 mois d'un chantier complexe et dense, la barquette Mercedes a retrouvé son élément et a effectué sa première navigation vers la Ciotat, où elle a été présentée au public. Cette navigation d'une vingtaine de milles a été effectuée en 4h30, en consommant 60% du parc batterie.

La restauration de Mercedes n'est pas encore aboutie - il reste encore la mâture et la voilure latine à concevoir - mais la phase la plus complexe a été réalisée avec succès.

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Domi malou Montesinos
Domi malou Montesinos
Magnifique! Quelle belle réalisation! Tous mes vœux de réussite pour la mise en oeuvre de la partie "voile". domimontesinos
Hervé Hollender
Hervé Hollender
Tout à fait d’accord ; belle réalisation. Et le canot est magnifique. Ce ne doit être que du bonheur. Ayant moi-même «électrifié» une vedette des années 60. Mais il faut arrêter avec les puissances exotiques! 10kW, c’est13,5cv (1cv=736W); pas 40! Au mieux on peut comparer un moteur électrique de 10kW à un moteur thermique de 20 ou 25cv maximum, grâce au rendement et au couple immédiatement disponible.
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