Vous rentrez au port après une belle journée de navigation en solitaire. À l'approche du chenal vous libérez la drisse de grand-voile qui s'affale en vrac sur la bôme et le pont. Une sangle dans la poche, une autre entre les dents, vous tentez de ferler rapidement le tissu qui s'évertue à vous échapper sous la pression de la brise thermique du soir. Le trafic est assez important à cette heure-ci et vous n'avez pas le temps de fignoler. De retour à la barre, vous réalisez que la voile entassée devant vous masque une bonne partie de votre champ de vision. Cela ne va pas faciliter votre accostage.
Le problème est similaire lorsque vous prenez un ris : si vous ne ferlez pas la voile sur la bôme, vous perdez de la visibilité. Mais si vous la ferlez, vous risquez aussi d'abîmer le tissu en le serrant trop. Les fibres modernes n'apprécient pas ce genre de traitement.

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