Maxis Yachts, des pionniers de la Whitbread à l'ère moderne

© Rolex / Carlo Borlenghi

Les Maxis sont des voiliers dont la taille est fixée à 100 pieds pour pouvoir régater sur certaines courses. Si la classe regroupe aujourd'hui des yachts ultra-technologiques, leur origine remonte aux années 1970.

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Le développement des régates inshore et offshore

Au 19e siècle, les motivations commerciales poussaient les clippers à revenir le plus rapidement de Chine pour être les premiers à commercialiser leurs cargaisons de thé. Parallèlement, les régates côtières, comme la Coupe de l'America et sa première édition en 1851, et offshore avec la Transatlantic Race en 1866, ont commencé à se développer. À la fin du 19e siècle, les bateaux ont évolué en de purs yachts de course, grâce à la volonté de propriétaires et de designers pionniers, à l'image d'Herreshoff, Nicholson ou William Fife. Ils ont produit de nombreux bateaux de plus de 100 pieds en Class J dans les années 1930.

Les Class J sur la Coupe de l'America entre 1930 et 1937
Les Class J sur la Coupe de l'America entre 1930 et 1937

L'ère moderne des Maxis dans les années 60

L'ère moderne des Maxis a débuté dans les années 60, avec la conception de Stormvogel pour le néerlandais Cornelis Bruynzeel, imité par des Américains comme Huey Long avec Ondines ou Jim Kilroy et Kialoas. Leurs Maxis courraient à travers le globe, sur la Newport Bermuda, la Transpac, le Fastnet, la Sydney Hobart ou Le Cap - Rio.

C'est dans ce contexte qu'a été créé l'International Class A Yacht Association, le 6 août 1979, pour encourager les amateurs de course et de plaisance a construire des bateaux et des organisations à lancer des courses à travers le monde. Pour l'anecdote, ce n'est autre que le baron Edmond de Rothschild, propriétaire de Gitana VI qui en avait été nommé président.

Stormvogel, le premier Maxi léger
Stormvogel, le premier Maxi léger

Naissance de la class A, la classe des Maxi Yachts

La Class A faisait référence à des maxis yachts avec un rating de 60 à 70 pieds sous la jauge IOR, utilisée à cette époque. Pourtant la majorité faisait 80 pieds avec un déplacement de 35 à 40 tonnes. Connus pour être les plus grands voiliers de course, les Maxis ont toujours le plus de chance de terminer les premiers. Suffisamment rapides et avec de bonnes capacités océaniques, ils sont devenus les bateaux qu'ont choisis les pionniers de la Whitbread Round the World Race, ancêtre de The Ocean Race, entre 1973 et 1993.

Anciens Maxis sur les Voiles de Saint-Tropez 2022 © Gilles Martin-Raget
Anciens Maxis sur les Voiles de Saint-Tropez 2022 © Gilles Martin-Raget

Des voiliers modernes et une nouvelle jauge

Suite à la disparition de la jauge IOR et à la création par le Conseil de course au large d'une classe de niveau international pour les Maxis en 1994, de nouveaux propriétaires ont décidé d'intégrer le circuit. Les années 90 ont aussi vu la création d'un nouveau genre de Maxis, conçus par Luca Bassani, les Wally Yachts, avec la construction de Genie of the Lamp et Magic Carpet. Ces voiliers de course-croisière rapides ont donné un nouveau souffle à la classe Maxi, combinant technologie dernier cri et performance avec un certain style bien propre à la marque.

Durant les années 2000, la Classe Maxi est passée sous la jauge IRC et l'International Class A Yacht Association rebaptisée simplement International Maxi Association. L'IRC a été définitivement adopté en 2008. Ceci a entraîné une diversification de la flotte en termes de taille, de performance et d'âge de bateaux.

Le Maxi Deep Blue sur la Rolex Cup 2021 © Giovanni Tesei/giovannitesei.com
Le Maxi Deep Blue sur la Rolex Cup 2021 © Giovanni Tesei/giovannitesei.com

Des conceptions technologiques

Aujourd'hui, les architectes conçoivent le meilleur bateau possible en réponse à un cahier des charges précis. Ils laissent décider l'IRC de son rating. En comparaison à leurs ancêtres IOR des années 80, les Maxis de course modernes sont généralement autour des tiers du déplacement, plus pleins aux extrémités, et construit avec des matériaux avancés. La fibre de carbone, utilisée seulement pour les coques, s'est étendue aux mâts et espars, voiles et même gréement. Les ballasts mobiles, liquides et les quilles pendulaires sont aujourd'hui autorisés.

Certains Maxis, comme le plan Reichel/Pugh de 60 pieds, Wild Oats, ont des foils latéraux DSS rétractables pour un meilleur couple de redressement. La prochaine évolution pourrait bien voir naître des Maxis à foils.

Des foils sur un Maxi © Gilles Martin-Raget / Les Voiles de Saint-Tropez 2022
Des foils sur un Maxi © Gilles Martin-Raget / Les Voiles de Saint-Tropez 2022

Une taille maximale pour certaines régates

La taille des Maxi modernes démarre à 60 pieds, sans limite de taille théorique. Bien que 100 pieds, soit 30,48 m de long, aient été considérés comme la taille maximum pour régater, et la taille maximum pour courir sur la Sydney Hobart et Newport Bermuda.

Certains Maxis sont pourtant plus grands comme Mari Cha III et IV, rebaptisé Samurai. Aujourd'hui, les plus grands yachts, entre 120 et 125 pieds, sont construits par Baltic Yachts, Southern Wind et Nautor Swan.

Le Maxi Andoo Comanche, plan VPLP
Le Maxi Andoo Comanche, plan VPLP

Des conceptions uniques et des projets semi-custom

Au sein de la classe, on trouve tous les genres de Maxi yachts, des purs coureurs aux courses-croisières. Certains, en particulier ceux destinés uniquement à la course, sont de conception unique. La majorité est des modèles de production semi-custom de Southern Wind, Nautor Swan, Vismara, Mylius, CNB.

Au vu de la maturité de la classe, la flotte regroupe d'importants écarts d'âge entre les bateaux. L'une des bonnes surprises a été la renaissance des Class J, les premiers Maxis des années 30. Aujourd'hui neuf naviguent, quelques originaux, la majorité sont des nouvelles créations d'après les plans d'époque. Les Swan 65 sont également très suivis, l'un d'eux a d'ailleurs remporté la première Whitbread Round the World Race.

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