Giraglia, une course de voile mythique née pour souder l'Italie et la France

La Giraglia fête en 2023 ses 70 ans d'existence. Née en 1953, cette course à la voile relie Saint-Tropez à Gênes en passant par le phare de Giraglia, au nord de la Corse. Elle accueille à chaque édition plus de 200 bateaux, parmi lesquels des yachts et Maxis de 30 m. Retour sur l'histoire d'une course devenue un incontournable de la Méditerranée.

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Une course entre Saint-Tropez et Gênes

La Rolex Giraglia est une course en équipage organisée par le Yacht-Club Italiano, le Yacht-Club de France et la Société Nautique de Saint-Tropez. Au fil des ans, elle a su s'imposer comme une des plus grandes courses au large de la Méditerranée, réunissant à chaque édition plus de 200 bateaux d'environ 10 nationalités différentes. Il s'agit d'une course de 241 milles entre Saint-Tropez et Gênes, en passant par l'île de Giraglia située à la pointe nord de la Corse.

Régate en baie © Rolex Giraglia
Régate en baie © Rolex Giraglia

Ressouder la France et l'Italie après la guerre

La course est née un soir de décembre 1952 dans un bistrot parisien au cours d'un dîner réunissant Beppe Croce, président du Yacht Club Italiano, René Levainville, président du Yacht Club de France, et Franco Gavagnin. L'idée était de créer une course de yachts à voile entre Saint-Tropez et Gênes, pour réunir l'Italie et la France après la Seconde Guerre Mondiale.

Régate en baie © Rolex Giraglia
Régate en baie © Rolex Giraglia

Changement de nom, nouveautés et nouvelle organisation

Pour la première édition du 11 juillet 1953, 22 bateaux sont au départ, par un fort mistral. En 1974, le premier record de participation est atteint avec 132 bateaux. En 1997, l'évènement change de nom avec l'arrivée d'un important sponsor, et devient la Rolex Giraglia Cup. En 1998, le Yacht-Club de France inaugure avec le Yacht-Club de Saint-Tropez une nouveauté : trois jours de régate côtière dans le golfe de Saint-Tropez et la Crew Party organisée la veille au soir du Départ de la course au large. L'organisation de l'événement est reprise par la société nautique de Saint-Tropez en 2002. C'est encore une fois une année record puisque 162 bateaux participent à l'évènement, qui accueille désormais des monocoques de 50 pieds et les IMOCA aux côtés des voiliers de prestige et des Maxis de 30 m qui ont fait sa réputation. En 2005, pour la première fois, la course accueille des multicoques.

À partir de 2018, la régate change une nouvelle fois de nom pour devenir l'actuelle Rolex Giraglia.

Régate en baie © Rolex Giraglia
Régate en baie © Rolex Giraglia

L'une des courses les plus réputées de la Méditerranée

Aujourd'hui, la course est devenue l'une des plus importantes dans la voile de haut niveau en Méditerranée, aux côtés des Voiles de Saint-Tropez, réunissant voiliers modernes et classiques ou de la Middle Sea Race.

Régate en baie © Rolex Giraglia
Régate en baie © Rolex Giraglia

Un format de course alliant régates inshore et offshore

Le format de course est resté globalement inchangé, les traditionnels départs et arrivées alternant entre l'Italie et la France ayant été abandonnées dans les années 90. Une course de ralliement relie San Remo à Saint-Tropez, avec un départ le vendredi soir à minuit pour une arrivée le samedi matin. Pendant trois jours, les participants s'adonnent à des régates de 35 milles dans la baie. Enfin, une course au large de 241 milles relie Saint-Tropez à Gênes en virant l'îlot de la Giraglia au nord de la Corse. À ce jour, le record date de 2012, un temps de course de 14 h 56 m16 s établit par l'équipage du bateau européen Esimit Europa 2.

Régate en baie © Rolex Giraglia
Régate en baie © Rolex Giraglia

Virer le phare de la Giraglia

Lors du virement corse, les concurrents passent devant le phare de la Giraglia, classé monument historique depuis 2011 et qui a donné son nom à la course. Mis en construction en 1839, il est bâti sur le site d'une ancienne tour génoise. Allumé pour la première fois le 1er janvier 1948, il balise la pointe extrême du cap Corse. Il est aujourd'hui automatisé et télécontrôlé depuis Bastia, et doté d'un feu à éclat de 5 secondes.

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