La classe Imoca, foilement attendue sur la Transat jacques Vabre 2015

L'imoca Safran © Jean-Marie Liot/DPPI/ Safran

Pour cette 12e édition de la Transat Jacques Vabre 2015, préambule au Vendée Globe 2016, deux générations d'Imoca s'affronteront. Les dernières générations, équipées de foils, seront testées en grandeur nature et devront compter avec les anciennes générations, détenteur de belles performances, et actuellement monocoques de course les plus rapides.

Les premiers monocoques de 60 pieds sont imaginés pour participer aux grandes courses en solitaire dès 1982 (BOC Challenge). Mais c'est en 1989, lors du Vendée Globe, que l'engouement nait. A l'issue de cette épreuve, en 1991, une poignée de marins, Alain Gautier, Isabelle Autissier, Christophe Auguin et Jean-Luc Van Den Heede crée l'International Monohull Open Class Association (IMOCA) reconnue en 1998 comme classe internationale par l'ISAF (Fédération internationale de voile).

Aujourd'hui, la classe Imoca gère les monocoques Open de 60 pieds (18,28 m). Plus de 30 skippers sont désormais membres de l'association de classe, qui regroupe deux courses autour du monde, un tour de l'Europe et plusieurs courses transocéaniques. La classe Imoca sert à internationaliser la course au large, qui se compose principalement des courses en solitaires et en double.

PRB - crédit : Yvan Zedda

Mais suite à de dramatiques fortunes de mer, les skippers ont ensuite fait appel aux architectes pour définir des normes de sécurité drastiques, qui ont évolué au fil des années. Désormais, les profils de quille et la configuration des gréements sont cadrés avec la volonté de réduire les coûts et d'augmenter la fiabilité de ces bateaux extrêmement sollicités lors d'un tour du monde en solitaire.

Mais cette saison, la grande nouveauté sera l'arrivée des foils. Cinq nouveaux prototypes seront testés grandeur nature lors de cette transat Jacques Vabre 2015. Ces appendices doivent théoriquement apporter un net bonus aux allures travers au vent, mais qui semblent moins performants dans les petits airs. Mais la question sera de savoir, ce qu'ils apportent réellement ? (Lire Pourquoi ajouter des foils sur un Imoca)

Saint-Michel Virbac - crédit : Y.Zedda/StMichel-Virbac/Sailing

La variété des conditions météorologiques permettra de définir de manière plus précise les avantages et les inconvénients de cette avancée technologique avant le prochain Vendée Globe. Certains anciens prototypes pourraient modifier leur configuration actuelle et les nouveaux Imoca pourraient revenir à un système plus standardisé.

Mais l'évolution constante des 60 pieds n'est pas la seule dimension de la classe Imoca. Elle œuvre également dans le domaine de la recherche et du développement de solutions durables et responsables afin de limiter l'impact sur l'environnement, à l'image des sources d'énergie hydrolienne, éolienne et solaire adoptées sur nombre de voiliers.

La classe Imoca sur la Transat Jacques Vabre 2015

Ils seront 20 bateaux à prendre le départ de la Route du Café, parmi lesquelles cinq unités mises à l'eau en 2015 : Safran, Banque Populaire VIII, Edmond de Rothschild, St-Michel Virbac, HUGO BOSS. Au sein même de la classe Imoca, il y aura donc bataille entre ces bateaux de dernière génération et ceux ayant réalisé de très bons résultats sur le dernier Vendée Globe (Maître CoQ, PRB, Quéguiner-Leucémie Espoir, SMA…).

En dehors de test pour les foils, cette 12e édition de la Transat Jacques Vabre servira aussi à tester les mâts et quilles standards définis par la nouvelle jauge IMOCA.

Adopeunskipper - crédit : Christophe Breschi

La jauge Imoca

Dans les années 1990 et le début des années 2000, les 60 pieds Imoca sont bien souvent dessinés par Jean-Marie Finot et Pascal Conq, qui intègrent des innovations dans leur conception. Ainsi, les bateaux sont plus larges, environ 5,80 m est présente un V très ouvert, un pont plat, un petit rouf et un cockpit fermé minimaliste. Les bateaux signés Finot-Conq sont plus stables au portant et ont une surface mouillée plus faible. En 1994, Geodis, de Christophe Auguin, est le premier Imoca à être construit en carbone et en nomex, ce qui lui apporte de la légèreté (moins 5 tonnes).

Pour le Vendée Globe de 1996-1997, deux importantes innovations sont apportées par les deux architectes : quille basculante pour Géodis et PRB d'Isabelle Autissier et mât-aile supporté par des barres de flèches géantes pour Aquitaine Innovations, d'Yves Parlier.

Mais dans les années 2010, où la crise économique marque 2011 et 2012, le débat entre monotype et prototype agitent la classe. Un compromis est donc décidé en 2013 : quilles et mâts seront standard, avec le choix entre deux modèles possible : mât aile ou mât classique à barre de flèche, ballasts latéraux de nouveau autorisés, mais limités à 4, et critères techniques de sécurité renforcée (couple de redressement minimal passant de 22 à 25,5 tonnes.mètres, angle de retournement de 110° au lieu de 112°, poids du bulbe de quille fixé à 3,1 tonnes). Enfin, le critère qui indiquait que la gîte du bateau "chargé dans sa pire configuration" ne devait pas dépasser 10° disparait.

Saint-Michel Virbac - crédit : Y.Zedda/StMichel-Virbac/Sailing

En 2014, la classe Imoca subit quelques changements :

La longueur de coque maximale du monocoque doit être de 60 pieds (18,29 m) et la longueur hors-tout doit être de 66 pieds (20,12 m). Le maître-bau (largeur) doit être inférieur, depuis mai 2013 à 5,85 m. Le tirant d'eau maximal est de 4,50 m. Le bateau doit posséder 5 cloisons étanches, cinq appendices (quille basculante, safrans et dérives asymétriques), sont autorisées, le tirant d'air est limité à 29 m et la surface de voile n'est pas réglementée, par contre le nombre est limité à 9 voiles.

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IMOCA La fiche technique
5.85 mLargeur - Bau
29.00 mTirant d'air (hauteur maxi)
8 000 kgDéplacement lège
Voir la fiche technique du IMOCA
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