Avarie de propulsion, de barre, malaise du chef de bord… Les raisons qui peuvent vous amener à demander un remorquage sont nombreuses, mais la méthode de remorquage demeurera quasiment identique dans tous les cas.
Demande de remorquage ?
Dans le principe vous ne demanderez pas de remorquage. Vous solliciterez auprès du CROSS ou d'un dépanneur privé une assistance. Cet intervenant pour vous sortir de la situation dans laquelle se trouve votre bateau, proposera un remorquage.
Nous parlons ici du cas le plus courant, un remorquage par la SNSM. La communication sera la clé du succès de cette opération, elle sera nécessairement tripartite, entre vous, la vedette de sauvetage et le CROSS dans sa mission d'organisation du sauvetage. Le premier échange aura pour but d'assurer la mission première de la SNSM, le sauvetage des personnes. On vous demandera, donc, avant toute chose de présenter votre équipage et de vous assurer que tout un chacun est en sécurité et que si quiconque est blessé ou malade, il sera mis en sécurité avant votre bateau.
Viendra ensuite la prise en charge du bateau, ses caractéristiques vous seront demandées (dimensions, détail de l'avarie, poids, modèle, éventuelles voie d'eau, safran à poste…). A vous de donner le plus de détail possible, il n'y en n'a jamais de trop pour faciliter un remorquage.
Etablissement d'un contrat de remorquage
Le CROSS vous demandera alors, au cours d'une communication enregistrée (comme tous les échanges avec cette autorité) si vous comprenez et acceptez, notamment, le fait que ce remorquage ne sera pas gratuit. Accepter ce remorquage par radio revient à établir, avec le remorqueur, un contrat de type "no cure - no pay", en français un contrat avec obligation de résultat, votre navire devra avoir été ramené en sécurité pour qu'il soit exécuté. Le coût d'un remorquage dépendra de plusieurs facteurs dont vous pourrez retrouver le détail dans notre article sur "Le coût d'un remorquage"
Une fois votre accord trouvé, la vedette va se présenter sur zone pour procéder au remorquage à proprement parler. Le plus souvent, le patron de la vedette (celui qui la pilote au cours de l'intervention) va faire, à plusieurs reprises, le tour de votre embarcation L'objectif est de déceler tout avarie que vous pouvez ignorer, voie d'eau, taquet arraché, point de faiblesse de la structure…) pour s'assurer de pouvoir accrocher votre bateau en sécurité. Durant des tours de contrôle, vous n'avez simplement rien à faire de plus que de maintenir tous vos équipiers à l'intérieur du bateau, les instructions vont venir.
Montée de sauveteurs à votre bord
En général, un ou deux sauveteurs vont être envoyés (à la nage) à bord de votre embarcation, pour s'assurer que tout le monde est en sécurité (gilets, harnais), vérifier le fonctionnement de la barre et ramasser tout ce qui a pu tomber à l'eau, notament les cordages qui pourrait venir dans une hélice du remorqueur.
Ils vont aussi s'assurer qu'un point d'amarrage solide existe, ce qui est de plus en plus rarement le cas. A propos la SNSM recommande "Si vous avez un petit bateau ou un semi-rigide, attachez à poste un bout sur la cadène de l'étrave (l'anneau par lequel vous remontez le bateau sur sa remorque), c'est l'endroit le plus solide de sa structure, ramené vers l'avant du bateau il servira à passer la remorque."
Si aucun point ne semble assez fiable ou qu'ils estiment que la sécurité de l'ensemble n'est pas assurée par la proue du bateau, les sauveteurs pourront passer par les taquets avant et rejoindre l'arrière du bateau, sur des winch ou d'autres taquets. Le tout étant que la remorque permette de tirer aussi droite que possible l'étrave de votre navire, par une remorque en "patte d'oie" qui viendra enserrer votre bateau.
Une fois tout amarré, le remorquage à proprement parler va pouvoir démarrer. Vous verrez le remorqueur s'éloigner de vous, plusieurs dizaines voir centaines de mètres parfois. C'est pour éviter que vous ne veniez le percuter par l'arrière lorsqu'il perdra son erre. C'est aussi la distance nécessaire pour que l'élasticité de la remorque atténue au mieux le choc de la traction du remorqueur d'une part.
Restez à l'intérieur du bateau
Il va avoir des chocs lorsque la remorque va se mettre en tension. Il y a un risque que la remorque se rompte à sa mise en tension et qu'elle fouette violemment, pouvant blesser un équipier resté sur la pont. Une fois la remorque en tension, vous êtes maintenant remorqué. C'est alors que les sauveteurs à bord de votre embarcation pourront faire quelques réglages pour permettre un remorquage dans les meilleures conditions, selon la houle, le vent et tous les éléments nautiques environnants. Des traînards peuvent être disposés à l'arrière de votre bateau (pare battages, bouées, bout lesté, chaine…) et serviront à ralentir votre bateau lorsque le remorqueur perdra de l'erre, et à le maintenir dans l'axe, moins enclin à chasser.
Il est possible, en cas de besoin particulier, que le patron du remorqueur décide de larguer la remorque. Rassurez-vous, il aura communiqué avec les sauveteurs de votre bord au préalable, ce n'est pas pour vous abandonner, c'est pour reprendre avec plus de sécurité le remorquage.
Retour au port
A l'approche de l'abri, les sauveteurs cesseront le remorquage à quelques centaines de mètres, le temps pour votre bateau de perdre son erre et se rapprocher du remorqueur. Celui-ci va venir à couple de votre bateau pour terminer la manœuvre et vous approcher avec le plus de précision vers un mouillage sûr, une place de port.
C'est à ce moment-là, précisément (lorsque vous aurez gagné ce mouillage) que le contrat de remorquage sera considéré rempli. Vous êtes, alors, responsable de nouveau de votre embarcation, de son amarrage notamment.
Selon l'équipement de la vedette, vous pourrez, dans certains cas, régler le montant du remorquage aux sauveteurs, directement par carte bancaire. Et surtout les remercier… Ils sont bénévoles et viennent de vous sortir de l'embarras !
