Tempêtes estivales en mer, les précautions à prendre

© SNSM

Une tempête estivale est toujours un phénomène inhabituel. La dépression Miguel avait frappé une grande partie de la façade atlantique en juin 2019 endeuillant la SNSM. En ce mois d'août, nous faisons à nouveau face à une forte dépression. Comment expliquer une tempête en été ?

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Des conséquences parfois dramatiques

Les tempêtes estivales et leurs vents violents peuvent laisser de lourdes séquelles sur leur passage. On se souvient de l'épisode tempétueux de Miguel en juin 2019, durant lequel la SNSM avait été endeuillée. En effet, trois sauveteurs en mer étaient morts au large des Sables-d'Olonne (Vendée) après le chavirage de leur vedette, pour porter assistance à un bateau de pêche dont le marin était porté disparu.

©SNSM - Illustration

Bien moins grave, de nombreux bateaux avaient rompu leurs amarres et été drossés à la côte. Enfin, la préfecture de Seine-Maritime avait fait évacuer les quais de l'Armada de Rouen pour éviter les accidents.

En ce mois d'août 2023, une jolie tempête aborde à nouveau la côte française, l'occasion d'un rappel sur l'importance de se préparer à de tels évènements.

Une situation inhabituelle

En France, comme chacun l'a remarqué, la saison la plus favorable aux tempêtes se situe entre octobre et mars. Durant cette période de l'année, les dépressions tempétueuses se développent sur l'Atlantique Nord dans les courants-jets d'altitude, aussi appelés les rails des perturbations.
De plus, à cette époque de l'année, le courant-jet est en moyenne plus fort et aussi plus proche des côtes européennes.

Ceci explique qu'une tempête estivale qui frappe notre littoral atlantique - comme Miguel en juin - soit bien plus rare.

En effet durant l'été :

  • Le courant-jet est généralement plus faible et ondule plus au nord.
  • Les contrastes thermiques nord-sud sont moins marqués qu'en hiver sur l'Atlantique ce qui génère moins d'énergie.
  • Les hautes pressions subtropicales remontent d'avantage sur le sud de l'Europe, c'est notre anticyclone d'été.

Alors, comment expliquer une dépression estivale comme Miguel ?


Relevé des températures à 850 hPa (illustrant les contrastes thermiques), les barbules figurent le courant-jet d'altitude (environ 100 nds à 12 km d'altitude la veille de la tempête) au nord-ouest de l'Espagne. La dépression Miguel se creuse sous le jet, entre le 06/06/19 à 0 h UTC et le 07/07/19 à 18 h UTC - © CEPMMT, Météo-France.

Météo France précise que la situation perturbée qui a engendré cette tempête s'explique par une anomalie de bas géopotentiel (c'est un niveau de pression constante en corrigeant la variation locale de la gravité) sur le proche Atlantique.

Cette situation se combine à des masses d'air plus froides que d'ordinaire en contraste avec l'air chaud situé à hauteur des Canaries. Cette zone à fort tourbillon de grande échelle aux différences de températures importantes participe au renforcement très significatif du courant-jet situé au nord-ouest de l'Espagne, favorable au creusement important d'une dépression pour la saison.

Pourquoi ce type de tempête est-elle une situation à risques ?

L'état de la mer sera relativement semblable entre une tempête hivernale et estivale.

Par contre, la mise à l'épreuve des installations portuaires est plus dure du fait du nombre de bateaux y séjournant bien supérieur en été qu'en hiver.

Statistiquement, les risques d'accident en mer sont plus élevés en raison du nombre de plaisanciers supérieur en été. À cela, nous pouvons ajouter que les plaisanciers naviguant toute l'année ont des bateaux mieux préparés et sont eux-mêmes plus expérimentés.

Tempête Miguel le 06/06/19. Météo France

Les précautions à prendre

Au port :

  • Même si c'est l'été, ne prenez pas à la légère les alertes météorologiques.
  • De nombreux sites web spécialisés en météo sont gratuits, n'hésitez pas à les consulter quotidiennement.
  • Avant de quitter votre bateau, amarrez-le et défendez-le comme si une tempête pouvait passer, même en été.
  • Ne partez en mer seulement si vous estimez, votre bateau et ses équipements, vos compétences et celles de l'équipage, suffisant pour le vent et la mer prévus.

En mer :

  • Sur votre bateau, vérifiez les systèmes de réduction de voilure ainsi que les équipements de sécurité. Trouvez l'opportunité de les essayer en mer.
  • Si vous n'avez pas de bas étai pour hisser une trinquette, faites ce cadeau à votre bateau. En cas de vent fort, le comportement du voilier sera beaucoup plus sain qu'avec un génois roulé à moitié.
  • Ne comptez pas les yeux fermés sur les services de secours, à chaque intervention ils risquent leur vie.

Tempête estivale : les précédents événements majeurs

Des tempêtes ou forts coups de vent, en juin ou en été, sont des phénomènes rares, mais ont déjà eu lieu dans le passé. Il faut cependant remonter à plus de 30 ans pour trouver des épisodes comparables :

  • Le 6 juillet 1969 : une tempête frappe la Bretagne, la Normandie puis région parisienne, à Brest on releve 166km/h
  • Le 26 juin 1958 : elle avait une trajectoire plus au sud.
  • Le 16 juin 1965 : tempête sur la moitié nord du pays, Île-de-France incluse.
  • On retrouve également des situations très dépressionnaires les 9 juin 1954, 12 juillet 1961, 3 juillet 1988, 7 et 8 août 1948…
  • À noter, le 7 juin 1987, une ligne de grains orageuse, provoque un coup de vent tempétueux. On relève alors 126 km/h à Biscarrosse, 115 km/h à Bordeaux.

Source Meteo France

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