Acheter un bateau ? Rien de plus simple quand on a sélectionné un modèle de série. Pour ma part, après avoir fait mon "coming out" et validé mentalement que j'étais prêt à naviguer sur un bateau à moteur, me voilà en quête d'une vedette de type Amerglass.
A la recherche d'une Amerglass 32 AK
Ce bateau réuni tous mes critères. Il faut donc trouver la bonne occasion. Celle qui aura des moteurs en bon état, une finition correcte et un équipement complet. Le tout à un tarif alléchant. Une sorte de mouton à 5 pattes ! N'oublions pas que je vise ici des vedettes des années 1970 qui affichent déjà 50 ans et qui ont quelques milles au compteur.
Les sites de petites annonces (Le bon Coin en tête) restent mes meilleurs amis pendant de nombreuses heures. Je repère quelques unités sans qu'aucune ne me fasse vraiment de l'oeil. Pas de précipitation donc, même si je cale quelques déplacements qui me permettent d'aller en visiter certaines.
Quel est le "vrai" prix ?
Côté prix, les modèles proposés varient entre 25 et 40 000 €. Mais dans ces prix, ils restent visiblement assez longtemps en vente… J'estime que 30 000 € est trop cher pour une vedette de 50 ans qui avance avec lenteur, qui navigue à 7 N en croisière. Visiblement, la clientèle prête à vivre la slow life ne se bouscule pas vraiment.
Ma première visite se trouve amarrée sur l'Adour, à 2 pas de la côte basque. Nous sommes face à un modèle intégralement retapé. Le dossier photos envoyé au préalable par le propriétaire montre qu'il a tout démonté, aménagement comme moteur, pour tout reconstruire en neuf. Tout est changé, des vitrages aux passe-coque en passant par tout le circuit électrique. Les moteurs sont puissants (2 x 150 ch), le bateau muni de 300 W de panneaux solaires, de bonnes batteries et une électronique neuve.
Mais gros problème, le propriétaire a réalisé un aménagement type camping-car. C'est propre, reluisant, mais pas du tout marin. Par exemple, il a installé toutes les batteries sur bâbord sous la banquette du carré. Du coup, le bateau est déséquilibré et penche même au port. Les 2 gros moteurs poussent fort, mais la cale est si peu insonorisée qu'il faut crier pour se parler quand on est au poste de barre. Enfin, pour accéder plus facilement aux moteurs, il n'a pas hésité à découper les cloisons. Or celles-ci sont intelligemment conçues pour servir de cloisons étanches en cas d'entrée d'eau. Voilà donc un bateau qui sera super confortable au port, mais totalement inadapté à la navigation… Je préfère passer mon chemin même si c'est le moins cher de toutes mes annonces en vue (24 000 €).
La seconde Amerglass se trouve dans le centre de la France., sur le canal de Briare. Cette fois, c'est un bateau totalement dans son jus que nous découvrons. Son propriétaire navigue avec depuis 15 ans. À bord ça sent le vieux. Et rien ne justifie le prix de 30 000 €. Son propriétaire tente de nous séduire et nous offre de lui-même une remise. Mais l'état général avec la peinture de pont qui s'effrite ne donne pas envie de prolonger la discussion.
Nous voyons ensuite un modèle qui s'annonce comme un super coup… excepté son prix. En effet, cette Amerglass est proposée à 40 000 €. Il a tout et tout marche. On sent que son propriétaire l'a pensé dans les moindres détails, allant jusqu'à modifier les safrans pour augmenter leurs tailles. C'est d'ailleurs celui qui m'a envoyé le dossier le plus complet sur le bateau avec des informations sur les vitesses et la consommation. Mais le prix est vraiment trop fort.
Toutes ces premières recherches montrent que les propriétaires "évaluent" le prix de leur bateau autour de 30 000 €. Mais que ce prix est trop élevé pour le marché. Ça me pousse à chercher moins cher si je veux espérer un jour pouvoir le revendre sans trop perdre d'argent. J'estime en effet que la "vraie" valeur d'une Amerglass se situe entre 10 et 15 000 € pour un bateau dans son jus.
C'est la dernière annonce qui va me donner raison. En effet je découvre à vendre dans la région de Besançon, une Amerglass avec 2 x 73 ch de 1973, proposée à 14 000 €. Cette fois je réagis vite pour organiser rapidement une visite. Tout comme notre seconde visite, celui-ci est aussi dans son jus. Son propriétaire le possède depuis 3 ans, mais en raison de problèmes personnels et du Covid, il n'a jamais pu naviguer avec. Nous découvrons un bateau avec le moteur tribord en marche alors que le bâbord refuse de démarrer. En plus au bout d'un quart d'heure, le tribord finit par chauffer ! Bref, ce n'est pas vraiment vendeur…
Après concertation avec ma femme (rappelons que c'est un projet que nous avons tous les 2), nous entamons une négociation qui va se conclure par un accord à 9 000 €. J'émets des réserves de voir le bateau hors de l'eau (pour vérifier la coque et les hélices) et aussi que les 2 moteurs soient en état de marche. Ce n'est que 15 jours plus tard que nous concluons la vente autour du bateau mis hors de l'eau. La veille j'aurais réparé moi-même le démarreur bâbord (tout dévissé) et remis en place les 2 roués de pompe à eau (démontés pour ne pas geler). Les 2 moteurs tournent sans bruits suspects.
Le bateau demande un sérieux nettoyage, sur le pont comme dans la cabine. Mais il est complet, avec les pièces de rechange, de quoi réaliser l'entretien et tous les accessoires à bord. Chaque ouverture d'un coffre ou d'une cale nous réserve de bonnes surprises.
Reste maintenant à continuer le grand nettoyage et à préparer la croisière/convoyage de cet été. Nous prévoyons un rapatriement du bateau sur Toulouse pour l'hiverner au plus près de notre base pour amorcer la préparation avant le grand départ.
Retrouvez-nous sur la page Yacht-Club "Une Amerglass Pour Le Danube" pour suivre régulièrement l'avancé de ce projet.
