"Amoureux de la navigation à la voile, j'ai acheté un bateau à moteur…"

Pourquoi acheter un bateau à moteur quand on aime la voile ? Quel est le processus qui peut pousser à réaliser cet écart ? Pour quoi faire ? Je viens de réaliser ce virage du haut de mes 55 ans. Et je m'en explique…

"Amoureux de la navigation à la voile, j'ai acheté un bateau à moteur…", surprenant d'écrire cette phrase pour moi qui navigue à la voile depuis des années. Cette pratique, c'est mon Papa qui me l'a enseigné dans les années 1970 sur le voilier familial, un cotre en acier dont le moteur in board essence récalcitrant nous a forcé à pratiquer les manœuvres de port à la voile plus souvent qu'il ne faudrait. Puis avec les années, je suis passé de simple équipier sur les régates dans le Solent ou vers le Fastnet à skipper responsable de mon équipage.

Enfin, ce fut un premier grand saut. A 27 ans, je largue les amarres pour une année détente autour de l'Atlantique. Je vis ma passion à fond goutant à la fois aux plaisirs d'avancer avec le vent, autant qu'à ceux de vivre sur l'eau. Deux transats plus tard, la voile j'en fait ma profession puisque j'ai l'honneur d'intégrer la petite équipe du magazine Voiles et Voiliers. Aujourd'hui aux manettes de Bateaux.com, je continue à transmettre ma passion.

Et pourtant, vous n'allez peut-être pas le croire, mais je viens de jeter mon dévolu sur une vedette à moteur… Oui vous avez bien lu, j'ai acheté une vedette de 32 pieds (9,50 m) propulsée par 2 bons gros diesels.

Explication d'un virement de bord

Pour moi un bateau va avec un projet. Soit un projet familial pour le partager avec ses enfants, soit un projet de vie pour vivre à bord, soit une idée de voyage pour découvrir et profiter. C'est cette troisième option qui me pousse à me (re)lancer aujourd'hui. Depuis longtemps, je reste attiré par un long trait aquatique qui traverse toute l'Europe : le Danube. Ne me demandez pas pourquoi, mais je rêve de découvrir ce fleuve qui traverse ou forme la frontière de 10 pays européens et qui alimente 4 grandes capitales (Vienne, Bratislava, Budapest et Belgrade). Belle invitation au voyage, non ?

Pour ce périple, il me faut une embarcation capable de naviguer sur un fleuve, suffisamment puissante pour contrer au besoin le courant (même si je compte descendre le Danube et non le remonter). Mais surtout capable de naviguer en mer. En effet, le Danube se jette dans la Mer Noire. Et pour rentrer à la maison, l'idée est de rejoindre la Méditerranée à Istanbul (encore une belle ville !), pour ensuite revenir en France en longeant la Grèce et l'Italie. Un beau programme maritime donc aussi.

Mixte pour la mer et rivière

Cette vedette mixte (mer et rivière) se doit d'être jolie. En effet, je n'ai pas envie de naviguer sur un Tupperware ou même sur une baignoire en acier piquée de rouille. Je cherche donc un bateau élégant, mais qui reste facile en entretien. J'évite donc l'acier et le bois pour me rabattre sur le polyester. L'élégance viendra dans les formes.

C'est là que je tombe en arrêt devant les vedettes hollandaises de type Amerglass. Longues de 32 pieds, elles disposent d'une cabine arrière isolée et d'un carré à l'avant qui offre une vue panoramique même assis à table. Idéal pour vivre à bord en couple sans se gêner. Le poste de pilotage est sous une petite casquette qui le protège, mais qui peut s'ouvrir totalement quand le soleil doit entrer.

Motorisation raisonnable

Côté motorisation, nous sommes là dans tout ce qu'il y a de plus classique avec 2 Perkins de 73 ch (des 4.236 pour les connaisseurs) accouplés à des lignes d'arbre. De la mécanique traditionnelle qui certes affiche son âge (ce type de vedette a été produit au début des années 1970), mais qui a l'avantage de rester simple et accessible pour l'entretien. Pas de grosses performances en vue. Les premiers contacts avec des propriétaires m'annoncent une vitesse de pointe de moins de 10 N avec une vitesse de croisière autour de 6,5 N. Toujours plus rapide que mon voilier, mais pas trop non plus…

Cette "slow life" aura l'avantage de ne pas trop être pénalisée par un budget de gasoil gargantuesque puisqu'à la vitesse de croisière, les 2 moteurs consomment environ 10 l/h (5 l/h chacun). En plus la lenteur est aussi synonyme de confort. Je ne veux pas d'une vedette qui déjauge et qui tape. Certes lente, la vie à bord reste confortable.

Une fois la décision prise, reste maintenant à trouver la perle rare. À trouver la petite annonce qui enclenchera le rêve !

Retrouvez-nous sur la page Yacht-Club "Une Amerglass Pour Le Danube" pour suivre régulièrement lavancé de ce projet.

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Amerglass 32 AK La fiche technique
9.60 mLongueur hors-tout
3.20 mLargeur - Bau
2.50 mTirant d'air (hauteur maxi)
Voir la fiche technique du Amerglass 32 AK
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Luc Debuire
Luc Debuire
Bonjour, Sans renier mes attirances pour la voile, j'ai fait l’acquisition d'un MacGregor 26. Fifty, il m'a permis, par exemple, de descendre le canal du midi et arrivés à Port La Nouvelle, de mater et de descendre jusqu'à Barcelone. Il m’arrive aussi d'emprunter le canal St Martin pour une ballade romantique en plein cœur de Paris ou encore, faire le tour de la Corse... C'est un bateau extrêmement polyvalent.
Patrick Heinrich
Patrick Heinrich
J'avais pensé moi aussi à ce Mac Grégor 26 pour une croisière côtière au long cours. J'ai opté finalement pour un First 29 avec lequel nous sommes allés de St Raphaêl jusqu'en Dalmatie. On peut naviguer loin avec un court métrage !
Patrick Onorati
Patrick Onorati
Bonjour, La descente du Danube est prevue pour quand ? J’envisage ce voyage avec mon Delphia 1350
François-xavier Ricardou
François-xavier Ricardou
Bonjour Patrick, hélas le projet Danube a pris l'eau. Difficile d''envisager naviguer en Mer Noire en ce moment vu le conflit en Ukraine. Espérons que cela va se calmer avant de le relancer. Bonne préparation avec votre Delphia (joli bateau !).
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