7 participants à prétendre au podium du Vendée Globe 2016

Sébastien Josse © Olivier Blanchet / DPPI

Ces 7 skippers ont tous un palmarès a faire des envieux et reviennent sur le Vendée Globe pour gagner ! L'ambition est clairement affichée et avec leur équipe, ils ont tous mis en oeuvre pour y arriver. Certains auront d'ailleurs pour monture, des IMOCA tout récent, équipés de foils pour un maximum de performance...

Sébastien Josse (Edmond de Rothschild)

À 41 ans, et pour sa 3e participation, Sébastien Josse est à classer parmi les favoris. Aussi à l'aise sur trois coques qu'en monocoque autour du monde, ce touche-à-tout n'est pas du genre à se reposer sur ses lauriers. Il compte à son actif des participations aux trois événements majeurs autour du monde : le Vendée Globe, le Trophée Jules Verne et la Volvo Ocean Race. À 18 ans, Sébastien traverse l'Atlantique avec son père puis s'octroie une année sabbatique aux Antilles où il navigue inlassablement en solitaire, ce qui lui déclenche son envie de vivre de la voile.

2e de la Solitaire du Figaro en 2001, il est considéré comme l'un des marins les plus prometteurs de sa génération. Bruno Peyron l'embarque à bord du maxi catamaran Orange pour le Trophée Jules Verne. Le record autour du monde en équipage est battu avec brio en 64 jours. À 29 ans, Josse s'attaque au Vendée Globe 2004-2005 et termine en 5e position. Il devient par la suite skipper d'un VOR70 pour la Volvo Ocean Race et découvre un autre monde de la course, celui des Anglo-saxons. Il revient sur le Vendée Globe en 2008 avec des ambitions de victoire, mais abandonne au large de la Nouvelle-Zélande. Il rebondit en devenant skipper du trimaran Gitana 11 puis du MOD70 Edmond de Rothschild. Et viendra viser la victoire en IMOCA60, avant de prendre la barre d'un trimaran flambant neuf.

Vincent Riou (PRB)

Seul ancien vainqueur au départ de ce 8e Vendée Globe, le marin de 44 ans compte bien réitérer l'exploit. Il en a d'ailleurs toutes les capacités puisqu'il sait tout faire : concevoir, développer et optimiser les bateaux, être un grand stratège météo, mais aussi un fin technicien et un régatier aussi acharné que talentueux. Né à Loctudy – petit village breton – où il vit toujours, il en a gagné sa passion de la mer. Il en maitrise d'ailleurs tous les supports : des dériveurs aux multicoques en passant par la série Figaro puis celle des IMOCA et aiment se "bagarrer" pour être le meilleur. En 2000, il était le préparateur du bateau vainqueur, celui de Michel Desjoyeaux.

4 ans plus tard, PRB lui confie la barre sur les conseils de Desjoyeaux, et c'est en vainqueur implacable que Vincent réussit une performance inédite : gagner le Vendée Globe alors qu'il n'était pas en tête au cap Horn, devancé par Jean Le Cam. En 2008, Jean chavire au cap Horn et ce n'est autre que Vincent Riou qui vient lui porter secours. Le Jury de la course lui accordera d'ailleurs la troisième place ex aequo à l'issue de ce sauvetage épique. Pour parachever l'histoire, les deux hommes navigueront ensemble sur la Transat Jacques Vabre 2013 qu'ils remporteront. Vincent sera le seul ancien vainqueur en lice dans ce huitième Vendée Globe et il se verrait bien rejoindre Desjoyeaux au pinacle des doubles lauréats.

Armel le Cléac'h (Banque Populaire VIII)

À même pas 40 ans (39 exactement), Armel le Cléac'h affiche un palmarès d'exception : deux places de deuxième sur les deux derniers Vendée Globe, deux victoires dans la Solitaire du Figaro, deux autres dans la Transat AG2R et encore une deuxième place sur la Route du Rhum et une victoire dans The Transat. Pour sa 3e participation, l'ambition est clairement affichée : gagner ! En 2008-2009, pour sa première participation, Armel se hissait d'emblée sur le podium juste à côté de Michel Desjoyeaux. En 2013, il ne lui a manqué que trois heures, dix-sept minutes et un soupçon de réussite pour y parvenir. Trois heures sur 78 jours !

Les fins observateurs du circuit Figaro savent depuis longtemps que "Le Chacal" — son surnom officiel pour sa capacité à tordre l'adversaire et à ne jamais lui lâcher le moindre mètre — est un grand. Armel retrouvera une fois de plus ses adversaires d'enfance et d'adolescence sur ce Vendée Globe, puisqu'il a été élevé aux mêmes embruns que Jérémie Beyou et Yann Eliès, en Bretagne nord. On peut compter sur eux pour être des adversaires acharnés sur l'eau. Méticuleux, précis, ultra rapide et souvent très inspiré sur sa stratégie, Armel Le Cléac'h assume son statut de favori du Vendée Globe, mais il sait qu'il lui faudra un brin de réussite en plus pour gagner.

Jean-Pierre Dick (St Michel-Virbac)

À 51 ans, la course en solitaire autour du monde ne l'effraie pas puisqu'il prendra part à son 4e Vendée Globe. Jean-Pierre Dick est aussi le maître absolu du double, il a conquis les deux plus grandes courses au large des tandems : la Transat Jacques Vabre gagnée trois fois et la Barcelona World Race (le tour du monde en double), raflée par deux fois. Marin de l'année en 2011, il n'est pourtant pas du sérail puisqu'il est vétérinaire de formation.

Il a appris à devenir coureur au large méthodiquement et en s'entourant des meilleurs pour progresser, avec humilité. Son histoire avec le Vendée Globe est particulière en ce sens que lors de sa première participation il boucla la boucle en gérant son bateau avec la seule énergie solaire. Et sa quatrième place en 2012-2013 fut acquise sur le fil du danger, après un très long périple sans quille (2643 milles exactement, un incroyable record du monde !) alors que le podium lui était promis sans cette avarie. Il revient en 2016 avec un objectif en tête : conquérir le podium, voire gagner.

Alex Thomson (Hugo Boss)

À 42 ans, Alex Thomson aimerait être le premier skipper étranger à remporter le Vendée Globe. Celui qui est connu pour ses vidéos culottées en costume cravate (saut du haut de son mât...) à bord de son IMOCA Hugo Boss espère bien remporter le Vendée Globe grâce à ses performances sportives. Celui qui est monté sur le podium lors de la dernière édition — à bord d'un bateau d'ancienne génération — sera cette fois à bord d'un bateau à foils dernier cri.

Passionné de vitesse, il est, en 1999, le plus jeune marin à remporter une course autour du monde : la Clipper Round The World Race, arrachée à l'âge de 25 ans. Ses deux abandons successifs sur le Vendée Globe en 2004 et 2008 ne sont plus que des mauvais souvenirs. Le skipper anglais est capable de repousser ses limites et celles de son bateau comme lorsqu'il a battu le record de la traversée de l'Atlantique en monocoque ou encore terminé sur le podium de la Barcelona World Race puis, plus récemment, de la New York/Vendée. Expérimenté et obstiné, il figure parmi les favoris de la course.

Jeremie Beyou (Maître Coq)

Triple vainqueur de La Solitaire du Figaro (2005, 2011 et 2014), le skipper de 40 ans participera pour la 3e fois au Vendée Globe. Après deux abandons, il a la rage de vaincre et fait partie des favoris de l'édition 2016. Aussi bon en multicoque qu'en monocoque, il a notamment remporté la Transat Jacques Vabre avec Jean-Pierre Dick, terminé 2e de la dernière Route du Rhum en IMOCA et gagné la Transat New York-Vendée (Les Sables-d'Olonne) le 8 juin 2016.

C'est en 2005 qu'il acquiert ses lettres de noblesse en décrochant sa première victoire dans la grande classique, au nez et à la barbe de Michel Desjoyeaux. Très à l'aise dans le gros temps, et pas mauvais dans le petit, Jeremie Beyou est un touche-à-tout, expert en météo et excellent technicien. Son IMOCA Maître Coq est l'ex-Banque Populaire avec lequel Armel le Cléac'h a terminé 2e en 2013. Depuis le bateau a été modernisé et équipé de foils.

Yann Eliès (Queguiner Leucémie Espoir)

Yann Eliès est à l'aise sur tout ce qui flotte et porte la navigation dans son ADN puisque chez les Eliès on est marin de père en fils et son père Patrick est connu pour son grand chelem sur La Solitaire du Figaro. À 42 ans, il affiche un palmarès hors norme. Il a tout gagné ou presque, dont trois Solitaire (comme Poupon, Le Cam, Desjoyeaux et Beyou) et pas moins de dix étapes de la prestigieuse classique, record qu'il partage avec Jean Le Cam. Il a enfilé comme des perles aussi les Trophées Jules Verne et a quasiment pris l'habitude de battre le record absolu autour du monde en équipage avec les Peyron. Son retour sur le Vendée Globe est un événement : chacun se souvient de son terrible accident en 2008 dans le grand Sud.

Ce n'est autre que Marc Guillemot (Safran) qui était venu le secourir. C'est à bord de ce même plan VPLP-Verdier que Yann sera au départ du Vendée Globe 2016. Une belle histoire, mais il ne faut pas compter sur Yann Eliès pour jouer sur la fibre émotionnelle. Il a choisi cette machine, car il pense qu'elle reste très compétitive face aux IMOCA 60' de dernière génération. Son objectif pour sa 2e participation ? Boucler le tour du monde, mais devant !

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