Quel budget pour faire la Transat Jacques Vabre en Class40 ?

Le skipper Louis Duc court en Class40 sur Crosscall Chamonix-Mont-Blanc. Il participera à la fin du mois d'octobre à la Transat Jacques Vabre 2019 avec son co-skipper Aurélien Ducroz. Il nous révèle les coûts d'une participation à la course ainsi que ceux nécessaires à une saison en Class40.

La Transat Jacques Vabre est un des événements majeurs du monde de la course au large. Organisée tous les deux ans, cette course en double part de France pour rejoindre le Brésil. Du Havre à Salvador de Bahia, ce parcours de 4350 milles offre une succession de passages météo techniques.

Cette course attire de nombreux skippers dans les différentes classes. Sur la ligne de départ, on retrouve des Class40, des IMOCA et des Multi50 et parfois des Ultimes. Si ces derniers étaient présents en 2017, on ne les retrouvera pas en 2019.

La Class40 est la plus accessible, mais quel est le budget nécessaire pour participer à cette course encore parfois surnommée la "Route du Café" ? Le skipper Louis Duc, l'un des ténors de la Class40 nous a révélé les coûts occasionnés par la transat.

Budget moyen pour une saison en Class40 intégrant la Transat Jacques Vabre.

La majorité des skippers participera à une saison entière ayant comme point d'orge la TJV. Pour participer à une saison et son programme de course, il faut compter :

  • Pour un bateau neuf de dernière génération : 300 000 € HT/an

"Ce budget intègre évidemment l'amortissement du bateau neuf, une rémunération du skipper et d'un préparateur occasionnel."

  • Pour l'achat un bateau d'occasion : 150 000 € HT/an

On trouve de très bons bateaux âgés de quelques années. Ils sont souvent bien préparés et fiabilisés.

"J'ai déjà couru avec un budget de 100 000 € et c'était vraiment trop juste. 150 000 € c'est le minimum nécessaire pour faire une saison dans des conditions raisonnable."

  • Pour une location de Class40  : entre 80 000 et 120 000 € HT/an pour un bateau compétitif.

Budget moyen pour courir la Transat Jacques Vabre en Class40

Certains skippers désirent seulement participer à la Transat Jacques Vabre sans faire les autres courses de la saison.

  • Pour un bateau d'ancienne génération : 100 000 € HT

"Il arrive parfois que l'on puisse se faire prêter un bateau ou en louer un à moindres frais. Mais il faut penser à l'après-course, ce que de nombreux skippers oublient. Il faut rendre le bateau dans son état d'origine, cela implique donc des frais comme le changement de voiles par exemple, les drisses, etc. Une transatlantique a des effets d'usure sur un bateau. C'est un budget minimum qui se situe aux alentours de 10 000 €/HT"

Les frais fixes pour participer à la course

Pour prendre part à la course, outre l'indispensable bateau, il y a des frais incompressibles. Louis Duc les évalue à 40 000 €. "Ce montant est valable pour tout le monde, quel que soit le niveau".

  • L'inscription : 5 000 € pour un Class40
  • Le retour cargo ou le convoyage par la mer : 15 000 à 20 000 €

"Dans le 2e cas, il faut penser à la rémunération du skipper, mais aussi à la surprime d'assurance. Il faut donc un budget de 12 000 à 14 000 €, et bien choisir son skipper pour ne pas avoir de mauvaises surprises. Il faudra aussi se dire que cette traversée supplémentaire représente une usure supplémentaire pour le bateau et donc des frais supplémentaires."

  • Surprime d'assurance pour la course : 6000 à 7000 €

"Une assurance annuelle pour un bateau de dernière génération coute environ 22 000 €. Il n'y a qu'un acteur sur le marché, c'est Pantaenius."

  • Frais de course : 4000 à 5000 €

"On parle ici des frais obligatoires qui découlent de la participation à la course. Il faut se loger, se nourrir, réserver des billets d'avion, etc."

  • Frais de communication satellite : 5 000 à 8000 €

"C'est un budget raisonnable qui comprend l'envoi d'environ 5/6 vidéos durant la course. Si le skipper n'envoie que des mails sans image, on passe à un budget d'environ 1 000 €"

  • Le co-skipper

"Il n'y a pas de généralité ni de règle, que l'on soit professionnels ou amateurs. Dans le cas d'un projet gagnant, le sponsor peut salarier un coskipper qui sera à disposition du projet. C'est donc un métier à part entière où le skipper fait partie intégrante du projet, comme on peut le voir en IMOCA.

Certains choisiront de se payer les compétences d'un Figariste, ce sont des marins professionnels très recherchés pour leurs compétences. Ils conviennent alors d'un tarif, car il n'existe pas de tarif de base.
On peut aussi partir avec un skipper qui apporte une partie du budget manquant. Ça peut être utile pour les projets qui manquent de fonds.

Enfin, comme dans mon cas, deux skippers peuvent s'associer pour trouver des financements."

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