Le groupe Gold, avec sa chanson Capitaine Abandonné. Avoir raison 40 ans trop tôt !

La pochette du 45T Gold, Capitaine Abandonné

Si vous avez vécu dans les années 80, vous n'avez pas échappé à cet air entêtant du groupe Gold, Capitaine Abandonné. Nous nous sommes amusés à relire les paroles de ce hit et, surprise, à quarante années près, le groupe avait tout prévu !

Les temps sont troublés pour la culture et les chanteurs, notamment. Raison de plus pour parler d'un air que nous connaissons toutes et tous, qui nous a entêté à la rédaction et qui, en fait, parlait avec 40 années d'avance de ce qui se fait, aujourd'hui, en matière de course au large. En 1986, le groupe Gold chantait le tube : Capaitaine abandonné.

Le port de Marseille, dans les années 80. Photo André Abbe
Le port de Marseille, dans les années 80. Photo André Abbe

En voiture pour les années 80 !

Retour donc à la coupe mulet, au son des synthétiseurs Roland pour un voyage océanique dans les années 80…

Ouh, ouh, ouh
Ils sont partis pour gagner
Ouh, ouh, ouh
Mais ils ne sont jamais rentrés
Les rugissants du Pacifique
Des remous, des torrents Afrique
Ont brisé les rêves magiques
Où ils sont tombés

Des disparus

D'évidence, le groupe nous parle ici de deux événements majeurs de la course au large d'une part, de l'exploration d'autre part. Les rugissants du pacifique font référence aux tours du monde qui commencent à émerger avec la course en solitaire du BOC Challenge et notamment à Philippe Jeantot, mais aussi à la disparition du planchiste Arnaud de Rosnay. Les Remous des torrents d'Afrique, c'est certain, parlent de la disparition de Philippe de Dieuleveult au cours d'une expédition sur le fleuve Zaïre, en 1985.

Ouh, ouh, ouh
Vers quel océan secret
Ouh, ouh, ouh
Le vent les a emportés
Ils ont retrouvé la lumière
Ou la liberté

Le rêve de la mer

Ici, Gold nous parle du rêve et du fantastique de la course au large. Les océans sont secrets, si secrets qu'ils sont une lumière à qui les abord et les traite avec respect et déférence. Bref, un hommage à la mer et à ceux qui la pratiquent.

Ohé, ohé, capitaine abandonné
Ohé, ohé, mets des ailes à ton voilier
Sonnez, sonnez, les sirènes au vent salé
Sonnez, sonnez la dernière traversée
Ouh, ouh, ouh

C'est ici que, précisément, le groupe est précurseur. En nous parlant de mettre des ailes à nos voiliers, Gold nous propose, avec bien de l'avance dans le temps, des foilers. Ces appendices que les compétiteurs trouvent si novateurs aujourd'hui ont, en fait, été évoqués en 1986 par un groupe de musique toulousain.

Si tous ces dieux t'on fait rêver
Ouh, ouh, ouh
Tu peux toujours t'embarquer
Mais si la tempête t'enlève
À l'heure où ton rêve s'achève
Garde bien ces mots sur tes lèvres
Pour ta liberté

Campagne de recrutement pour la première édition du Vendée Globe de 1989, peut-être ? Quoi qu'il en soit, Gold nous propose ici de prendre part à l'aventure, à suivre nos rêves et faire notre sillon dans l'immensité océanique. Chérir la mer et les océans.

Un regard d'artistes

De tout temps, la mer a passionné les artistes. Qu'ils soient peintres, musiciens, photographes ou chanteurs, depuis Oceano Nox de Victor Hugo jusqu'au projet musical de Thomas Ruyant sur le Vendée Globe 2020, nous ne pouvions manquer l'occasion de faire cohabiter deux mondes pas si éloignés les uns des autres.

Oceano Nox, un tableau d'Henri de Toulouse Lautrec
Oceano Nox, un tableau d'Henri de Toulouse Lautrec

"Homme libre, toujours, tu chériras la mer !", ce n'est pas de moi, c'est Baudelaire qui l'a dit.

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