Thierry Lhermitte, Renaud, Jacques Brel, Antoine : ils sont partis voyager sur leur voilier

Thierry Lhermitte en famille à bord de son Oceanis 430

On les connaît pour leur carrière artistique, mais moins pour leurs talents de navigateur. Quels sont ces artistes qui ont largué les amarres pour vivre leur rêve ?

Thierry Lhermitte : un tour de l'Atlantique en famille

En 1987, l'acteur de la troupe du Splendide s'offre une parenthèse d'un an à bord d'un Oceanis 430. Accompagné de sa femme et de ses deux enfants, l'acteur souhaite réaliser un rêve qu'il a longtemps mûri. Navigateur expérimenté, c'est la perte d'un proche qui l'a poussé à réaliser ce projet familial.

Après avoir préparé le bateau en Vendée, la famille Lhermitte met le cap vers la Méditerranée, puis traverse l'Atlantique, atteint les Antilles, le Venezuela puis fait une pause d'un mois aux Bermudes. Ils rentreront en Europe au bout de 14 mois. Aujourd'hui, l'acteur navigue toujours et participe à des campagnes de communication pour la SNSM.

Jacques Brel : Anvers-Tahiti dans la douleur

En 1974, Jacques Brel achète un solide yawl de 20 m pour assouvir ses rêves de voyage lointain. Le 24 juillet 1974, il part d'Anvers avec sa compagne Maddy et sa fille France. L'équipage rejoint les Canaries puis fait escale à Horta aux Açores. Là, Jacques Brel doit rejoindre Bruxelles en urgence pour faire soigner un cancer du poumon. "En bateau", dira-t-il, "il faut être heureux pour partir. Autrement il devient un château hanté de mille bruits désagréables et lancinants, et longs. Plus humide que les prisons, on vit alors dans une soupe infecte et collante, navrante. Un bateau n'est pas grand, il devient minuscule. Il n'est pas fatigant, il devient harassant, c'est le bagne."

Après son opération, c'est un homme affaibli qui rejoint le bord. Les 40 tonnes du yawl sont très difficiles à manœuvrer. Après avoir atteint les Marquises via Panama, Jacques Brel met un terme à son voyage cède son bateau à un jeune couple d'Américains. Après avoir été abandonnée sur une plage néo-zélandaise, la coque d'Askoy a été sauvée par les maîtres voiliers ayant initialement équipé le voilier en 1974. Il est actuellement en restauration dans un chantier d'Anvers.

Renaud : c'est pas l'homme qui prend la mer, c'est la mer qui prend l'homme

C'est en 1982 que Renaud embarque avec sa femme et sa fille sur une goélette de 14 m qu'il a construite de ses propres mains. La goélette est baptisée Makhnovtchina en référence à une révolution méconnue menée entre 1917 et 1921 par un anarchiste ukrainien : Nestor Makhno. Renaud déclara peu avant le départ : "Je veux partir jusqu'à ailleurs, voir si ailleurs c'est mieux. Si c'est mieux, je resterai ailleurs. Si c'est moins bien, je reviens ici."

Malgré un mal de mer persistent, Renaud effectuera une boucle Atlantique, via les Canaries et les Antilles. C 'est sur la transat retour qu'il composera le morceau devenu culte auprès du grand public, et repris en cœur par tous les marins francophones. "Exactement le 23 juin 1983", raconte Renaud, "Lolita était sur mes genoux. La musique m'est venue en même temps que le texte : je relate ma vie à bord de façon humoristique, pleine d'autodérision."

Antoine : un voyage qui dure depuis 42 ans

C'est à l'âge de 30 ans que ce diplômé de Centrale découvre la voile à bord d'un petit dériveur. Déjà connu du grand public grâce au succès de son tube « Les Élucubrations », il décide alors de découvrir le monde en bateau plutôt qu'en avion. À bord d'OM, solide goélette en acier, il entreprend sa première transat en solo en 1974. En 1989, OM laisse place à un catamaran baptisé Banana Split, qui permet à Antoine d'alterner sa vie entre l'Europe et la Polynésie.

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Tristan Quichote
Tristan Quichote
Renaud avec un voilier construit de ses mains? Et mon œil!
Yann Jean
Yann Jean
le même articlemot pout mot sur france inter en 2016 Cette phrase de Kessel, Dominique Lavanant, l'aurait prononcée devant son ami Renaud lorsque le chanteur lui confia qu'il se faisait construire un bateau pour prendre le largeDominique Lavanant l'aurait prononcée devant son ami Renaud lorsque le chanteur lui confia qu'il se faisait construire un bateau pour prendre le large
P. Lucas
P. Lucas
Petite précision concernant le voilier du grand Jacques, c'était l' Askoy II, l' Askoy étant son avion (à l'instar de Sir Francis Chichester et ses "Gipsy-Moth").
Maxime Leriche
Maxime Leriche
@Tristan Quichotte : Figurez vous que Renaud a bien construit son bateau :) Il a bien sûr été aidé par des copains, mais tout en supervisant le chantier.
Maxime Leriche
Maxime Leriche
@Yann Jean : je ne retrouve pas le "mot pour mot" auquel vous faites référence. Néanmoins, certaine citations sont effectivement identiques car nous n'avons pas à modifier les paroles des personnes citées. Bien à vous
Maxime Leriche
Maxime Leriche
Bien vu @P.Lucas ! Effectivement , Brel était également passionné d'aviation. Il a d'ailleurs piloté à de nombreuses reprises des petits bimoteurs afin d'assister les populations isolées de l'archipel Polynésien.
Pascal Fossier
Pascal Fossier
Antoine a eu un autre voilier nommé Voyage après OM qui est en photo dans l’article.
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