Beaucoup connaissent Ella Maillart pour ses voyages à travers l'Asie, ses récits d'exploration à travers l'URSS ou la Chine. Peu savent qu'avant de s'élancer sur la terre, elle avait appris à se perdre, et à se trouver, sur l'eau. Du Léman à la Méditerranée, elle forge très jeune une relation viscérale avec la navigation. Pas pour briller. Pas pour défier. Pour être au monde autrement. Naviguer devient pour elle un geste naturel, comme une respiration. Aujourd'hui, à travers un travail rigoureux mené par Carinne Bertola dans son livre Ella Maillard, Navigatrice Libre comme l'eau, on redécouvre combien la mer a fondé son identité profonde.

Le Léman, terrain d'apprentissage
Il faut l'imaginer, adolescente sur les quais de Genève, dans l'entre-deux-guerres. Tandis que les garçons manœuvrent les dériveurs sous le regard indulgent des aînés, Ella Maillart s'embarque, indifférente aux regards. À 15 ans, elle tient la barre du Poodle II, un Monotype de la Société Nautique de Genève. Elle ne se contente pas de naviguer pour l'agrément : elle régate, règle, bataille contre les rafales du Léman.

En 1922, à la barre du 6,50 mètres Gipsy, conçu par l'architecte ...

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