Le Marité : de la pêche à Terre-Neuve à Thalassa, plus de 100 ans de navigation

Le Marité, voilier centenaire © Yann Caradec CC BY-SA 2.5

Le Marité, voilier centenaire, est le dernier terre-neuvien français en navigation. Lancé en 1923 à Fécamp, ce grand voilier a traversé un siècle mouvementé et survécu à une guerre mondiale. Il navigue encore aujourd'hui pour le plus grand plaisir des amoureux de la mer.

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Dans la catégorie des vieux gréements, le Marité se taille une belle place. Connu de tous pour avoir servi de plateau pendant une saison à l'émission Thalassa, le grand voilier navigue toujours. Un siècle d'histoire se dessine dans ses flancs d'un blanc immaculé. Petite rétrospective d'une longue vie sur les flots.

Un navire construit pour la grande pêche

Parti d'une coque de harenguier, l'armateur Charles Le Borgne, de Fécamp, fait réaliser de lourds travaux pour la transformer en un trois-mâts goélette, nommé d'après sa fille : Marité. Mis à l'eau en 1923, c'est un navire de près de quarante-cinq mètres de long et de huit mètres de large.

Avec ses trois mâts et ses seize voiles, il est destiné à la pêche à la morue sur les bancs de Terre-Neuve. Il prendra part à cinq campagnes de cette grande pêche très dure et exigeante pour les marins. Trop petit et rapidement dépassé par les bateaux à vapeur, il est revendu dès 1930 à un nouveau propriétaire danois.

Le Marité poursuit sa carrière de pêche à la morue dans les îles Féroé, en Islande et au Groenland. Puis il effectue des missions de transport en mer du Nord, en particulier pour ravitailler l'Angleterre pendant la seconde guerre mondiale.

Le Marité, navire centenaire ( Julie Hurricane CC BY-SA 4.0)
Le Marité, navire centenaire

Le Marité perd ses mâts

Quelques temps après la guerre, le Marité est revendu. Son nouveau propriétaire décide de le transformer en bateau à moteur et supprime ses trois mâts. Ainsi transformé, il continue la pêche, au hareng d'abord, puis à la crevette. Il finit par être désarmé et laissé à l'abandon.

Une restauration inespérée

Alors que le Marité commence à croupir dans son mouillage, de jeunes suédois décident de le racheter en 1978 et de le restaurer dans sa forme originelle. Ce n'est que huit ans plus tard, en 1987, que le Marité, de nouveau pourvu de ses mâts, peut reprendre la mer. Ce n'est plus, dès lors, un navire de pêche, mais un élégant et confortable voilier de croisière.

Le Marité à quai
Le Marité à quai

Le retour à la maison

Quelques années plus tard, le Marité est à vendre. Un Groupement d'Intérêt Public est créé en France pour le racheter en 2004. Il devient ambassadeur de la région Normandie lors de grands évènements et accueille le tournage de l'émission Thalassa.

Plaque du Marité (Raphodon CC BY-SA 3.0)
Plaque du Marité (Raphodon CC BY-SA 3.0)

Six années de restauration, à Cherbourg puis à Saint-Vaast-la-Hougue, et plusieurs millions d'euros sont malgré tout nécessaires pour remettre le Marité en parfait état et aux normes nationales et internationales. En 2012, à la fin des travaux, ce dernier rallie alors Granville, son nouveau port d'attache. Il bénéficie du label Bateau d'Intérêt Patrimonial.

En 2023, le Marité fête ses 100 ans !

Le dernier terre-neuvier français en état de naviguer
Le dernier terre-neuvier français en état de naviguer
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Marité La fiche technique
8.00 mLargeur - Bau
29.00 mTirant d'air (hauteur maxi)
450 000 kgDéplacement lège
Voir la fiche technique du Marité
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