Donald Crowhurst : l'homme pris au piège de son rêve lors de la première Golden Globe Challenge

Plus de 50 ans après sa disparition, le destin de Donald Crowhurst hante encore le monde de la voile. Animé par le rêve d'un tour du monde sans escale, il s'est enlisé dans une spirale de faux-semblants jusqu'à un point de non-retour. Un naufrage psychologique qui reste l'un des drames les plus marquants de l'histoire de la navigation en solitaire.

En 1968, le Sunday Times annonce le Golden Globe Challenge, la première course autour du monde en solitaire et sans escale, une épreuve extrême qui pousse les marins à affronter les 3 grands caps sans assistance. L'exploit de Francis Chichester en 1966-67 qui avait bouclé un tour du monde en solitaire avec une escale en 226 jours avait déjà captivé les esprits. Mais cette fois, la promesse est plus grande : une consécration ultime attend celui qui réussira ce périple sans jamais toucher terre.

9 skippers se lancent, parmi eux des figures emblématiques de la course au large : Bernard Moitessier, Robin Knox-Johnston, Nigel Tetley… et un outsider, Donald Crowhurst. Ingénieur et entrepreneur britannique, il a peu d'expérience en haute mer mais nourrit une ambition folle : concevoir un trimaran révolutionnaire et prouver qu'il peut rivaliser avec les plus grands.

Aujourd'hui, le nom de Donald Crowhurst est souvent associé à la fraude et à la supercherie. Pourtant, son histoire est avant tout celle d'un homme confronté à un dilemme insoutenable. Engagé dans une aventure qui le dépasse, il se retrouve pris au piège de ses propres illusions et de la pression du monde extérieur. Plutôt que d'admettre l'échec, il entretient l'apparence d'une course victorieuse en repoussant sans cesse l'instant de vérité. Mais au bout du compte, face à l'ampleur du mensonge et à l'isolement de l'océan, il prend une décision radicale : cesser de fuir et affronter la réalité, quitte à s'y perdre.

Ce premier volet retrace les débuts de son aventure, ses aspirations et les premiers obstacles qu'il a dû surmonter.

Un pari risqué et un trimaran mal préparé

L'histoire débute à l'automne 1968, lorsque Donald Crowhurst, ingénieur en électronique sans expérience nautique notable, décide de prendre le départ de la première édition du Golden Globe Race, une course autour du monde en solitaire et sans escale promettant une récompense de 5 000 £ au navigateur le plus rapide. Seule condition : les concurrents doivent partir d'un port britannique entre le 1er juin et le 31 octobre 1968 et revenir au même endroit. Cette course, lancé par le journal The Sunday Times, attire des ...

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