Spindrift 2 à l'assaut du Trophée Jules Verne 2015

Spindrift 2 © Eloi Stichelbaut

Francis Joyon s'apprête à s'élancer pour le Trophée Jules Verne, mais il n'est pas le seul trimaran à tenter le record du tour du monde à la voile absolu. En effet, Spindrift 2, le plus grand trimaran de course jamais construit sera aussi de la partie. Voici son programme.

L'histoire commence en 2013, lorsque Dona Bertarelli et Yann Guichard, créateur de l'écurie Spindrift Racing et couple à la vie, décident d'intégrer le trimaran de 40 m, détenteur du Trophée Jules Verne, depuis un an seulement. Tous les deux sont persuadés qu'il est possible de battre le temps de référence.

En 2015, l'écurie Spindrift Racing a participé à un programme de course en multicoques (D35, GC32, Diam24), pour se préparer au tour du monde.

Spindrift 2, un trimaran géant, mais léger

Depuis 3 ans, Spindrift 2 bénéficie de l'expertise d'un bureau d'études intégré à Spindrift Racing, tourné vers la performance et en lien direct avec les marins et les techniciens. Le gain de poids a d'ailleurs été la ligne directrice des optimisations réalisées sur Spindrift 2 qui a été allégé de 1,5 tonne, tout en restant puissant dans la brise et polyvalent dans des conditions météo dites "médium."

Le trimaran devenu noir blanc et or possède désormais un nouveau mât 25 % plus léger. Ce mât de carbone de 42 m a demandé 18 mois de réalisation. Le projet mené par Spindrift Racing a permis de gagner 1 demi-tonne, soit un 1/4 du poids total de l'espar d'origine.


crédit : Eloi Stichelbaut

L'aménagement intérieur a été optimisé pour la vie en équipage : bannettes, cuisine, table à cartes, rangements… L'équipement intérieur a été allégé, sans faire de concession sur le minimum de confort nécessaire pour vivre à 14 marins dans 20m2 !

Le cockpit a été épuré et protégé. La zone de manœuvres de Spindrift 2 a été en partie remaniée avec un plan de pont simplifié et une casquette rallongée pour le gain aérodynamique et une meilleure protection des embruns dans la grosse mer.

Un premier tour du monde pour Yann Guichard

Après parcours mêlant régates inshore et courses océaniques, le projet de Trophée Jules Verne sur Spindrift 2 naît et prend forme. En même temps, Yann Guichard se lance sur la Route du Rhum, en solitaire pour mener son trimaran géant, encore un défi qu'il se lance.

Ce premier tour du monde est un défi de taille. Le marin y jouera le rôle de skipper à la barre de Spindrift 2 et sera à la tête d'un équipage, qui comme lui réalise la synthèse entre les cultures de l'Olympisme et du large.


Crédit : Yann Riou

"Au-delà de la compétition, l'aventure humaine d'un tel défi est une dimension essentielle pour Dona et moi. Nous avons choisi l'équipage dans ce sens. Il réunit des spécialistes du multicoque, aussi bien issus des séries olympiques, qui se sont ensuite tournés vers le large que des marins ayant l'expérience des records océaniques et du Grand Sud. Pour moi, c'est un double challenge. Il y a la magie de réaliser mon premier tour du monde sur un trimaran aussi magnifique que Spindrift 2, c'est une immense chance. Mais je porte aussi la responsabilité du bateau et de l'équipage ce qui demande beaucoup de concentration que ce soit en amont, dans la préparation, mais aussi, sur l'eau pour faire les bons choix, aux bons moments. Je suis confiant dans le bateau et je sens une vraie envie de partir tous ensemble pour partager cette histoire hors du commun" a indiqué Yann Guichard.

Le rôle des marins à bord

Le skipper a la responsabilité de l'équipage et du bateau ; il donne le rythme et prend les décisions.

Le navigateur travaille à la table à cartes. En communication régulière avec le routeur à terre qui livre ses analyses météo et stratégiques plusieurs fois par jour, le navigateur détermine avec le skipper la meilleure route à suivre.

Plusieurs barreurs pilotent le trimaran à tour de rôle. Lorsque les vitesses moyennes deviennent très élevées (autour de 35/40 nœuds) et demandent la plus grande vigilance, les barreurs se relaient toutes les 40 minutes.

Plusieurs régleurs prennent place dans le cockpit au fil des heures du jour et de la nuit pour ajuster les immenses voiles du trimaran (1 230 m2 maximum au portant) en fonction des conditions rencontrées.


crédit : Eloi Stichelbaut

Les numéros 1 assurent les changements de voiles et les manœuvres, tout à l'avant du trimaran, dans la zone la plus exposée de Spindrift 2. Ce sont aussi eux qui montent en haut du mât en cas de nécessité.

Chacun des membres de l'équipage a également une autre responsabilité à bord en fonction de son expertise, qu'elle soit technique, médicale ou autre.

Enfin, l'équipe navigante de Spindrift 2 compte aussi deux remplaçants, Thomas Le Breton et Simone Gaeta, qui se sont entrainés à bord du maxi cette saison et se tiennent prêts à embarquer si l'un des membres de l'équipage se retrouve dans l'impossibilité de partir.

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