L'histoire du Trophée Jules Verne

Le parcours de Spindrift 2 sur le Trophée Jules Verne © Spindrift Racing

Le Trophée Jules Verne est un défi qui consiste à réaliser le tour du monde à la voile en équipage, le plus rapidement possible, sans escale et sans assistance technique sur une distance minimale de 21 760 milles. À ce jour, le record est détenu par Francis Joyon sur Idec Sport en 40 jours 23 heures 30 minutes et 30 secondes, temps de référence établi en 2017.

Comment est né le Trophée Jules Verne ?

Le Trophée Jules Verne est inspiré du roman Le Tour du Monde en 80 jours de Jules Verne. C'est le navigateur Yves Le Cornec qui en a l'idée en 1984, alors qu'il embarque sur William Saurin, aux côtés d'Eugène Riguidel, pour la première transat Québec-Saint Malo. Le marin ambitionne alors de faire un tour du monde en moins de 80 jours, comme les héros du roman, Phileas Fogg et Jean Passepartout.

La circonférence de la terre à l'Équateur équivaut à 21 600 milles (40 000 km). Avec une vitesse moyenne de 13 nœuds, il est donc possible de réaliser ce tour du monde, dans les temps. Cependant, à ce moment-là, le projet ne parvient pas à voir le jour.

L'équipage de Francis Joyon, détenteur du Trophée Jules Verne depuis 2017
L'équipage de Francis Joyon, détenteur du Trophée Jules Verne depuis 2017

Plus tard, en 1990, Titouan Lamazou, qui vient de remporter le Vendée Globe en 109 jours 08 heures et 49 minutes, décide de se pencher sur le dossier. Il sera accompagné par Florence Arthaud, Sir Peter Blake et Sir Robin Knox-Johnston.

Le règlement est créé le 13 août 1990, qui édicte que le départ et l'arrivée seront jugés entre le phare du Créac'h Ouessant) et le cap Lizard (Cornouaille anglaise) en laissant les trois caps sur bâbord (Bonne Espérance, Leeuwin, Horn).

En octobre 1992, le Trophée Jules Verne est présenté officiellement par l'association "Tour du Monde en 80 jours" présidée par Olivier de Kersauson, dans les salons du Yacht Club de France, sous la présidence de Jack Lang, ministre d'État.

Groupama 3 en 2010
Groupama 3 en 2010

Le règlement du Trophée Jules Verne

Préambule

Le "Trophée Jules Verne" est unique et récompensera le challenger qui aura amélioré le record du tour du monde à la voile. Il sera dépositaire du Trophée et le conservera jusqu'à ce que son record soit amélioré. Le Trophée dans ce cas sera transmis au nouveau recordman.

Parcours

Couper la ligne de départ définie par une ligne imaginaire, reliant le phare de Créac'h sur l'île d'Ouessant et le phare du Cap Lizard. Faire le tour du monde en laissant à bâbord le Cap de Bonne Espérance, le Cap Leeuwin et le Cap Horn. Recouper la ligne définie ci-dessus en sens inverse.

Date et pérennité

La ligne de départ est déclarée ouverte à la date de l'approbation officielle du règlement par l'IYRU/WSSRC le 21 avril 1997.

Participants

Les navires seront propulsés par la seule force du vent et de l'équipage et toute sorte d'énergie non propulsive sera autorisée (Annexe I). Le Trophée est ouvert à tout type de bateau sans restriction.

Équipage

Le nombre d'équipiers embarqués est libre.

Assistance

Aucune assistance extérieure n'est autorisée.

Sécurité

Chaque bateau challenger doit respecter les règles de sécurité.

Responsabilité

Le skipper et son équipage participent au trophée à leurs risques et périls. Les bateaux doivent être d'une conception et d'une construction leur assurant une totale autonomie en mer. Le sauvetage et l'assistance en mer sont régis par les conventions internationales en vigueur.

Enza New-Zealand en 1994
Enza New-Zealand en 1994

Le palmarès du Trophée Jules Verne

2017 - Francis Joyon - 6 navigateurs - Idec Sport - Trimaran - 26,9 noeuds -  40 jours 23 heures 30 minutes et 30 secondes

2012 - Loïck Peyron - 14 navigateurs - Maxi Banque Populaire V - Trimaran - 19,75 noeuds - 45 jours, 13 heures, 42 minutes et 53 secondes

2010 - Franck Cammas - 10 navigateurs - Groupama 3 - Trimaran - 18,76 noeuds - 48 jours, 7 heures, 44 minutes et 52 secondes

2005 - Bruno Peyron - 14 navigateurs - Orange II - Catamaran - 17,89 noeuds - 50 jours, 16 heures, 20 minutes et 4 secondes

2004 - Olivier de Kersauson - 11 navigateurs - Geronimo - Trimaran - 15,72 noeuds - 63 jours 13 h 59 min et 46 secondes

2002 - Bruno Peyron - 13 navigateurs - Orange - Catamaran - 15,54 noeuds - 64 jours 8 h 37 min et 24 secondes

1997 - Olivier de Kersauson - 7 navigateurs - Sport-Elec - Trimaran - 13,97 noeuds - 71 jours 14 h 22 min et 08 secondes

1994 - Peter Blake Robin Knox-Johnston - 8 navigateurs - Enza New Zealand - Catamaran - 13,35 noeuds - 74 jours 22 h 17 min et 22 secondes

1993 - Bruno Peyron - 5 navigateurs - Commodore Explorer - Catamaran - 12,62 noeuds - 79 jours 6 h 15 min et 56 secondes

Au total, 25 départs ont eu lieu pour tenter le Trophée Jules Verne, mais seulement 9 records ont été établis. Alors qu'en 1993, Bruno Peyron se lance à l'assaut du premier Trophée Jules Verne, il met 79 jours. En 2017, Francis Joyon ne mettra que 40 jours, soit 39 jours de moins, 24 ans après.

Sport Elec en 1997
Sport Elec en 1997

Jules Verne et Le Tour du Monde en 80 jours

Jules Verne nait en 1828 à Nantes et se prend de passion pour la mer et les voyages. Fils d'armateur, il se projette dans l'aventure à travers ses romans. En 1863, il écrit Cinq Semaines en Ballon, premier des 62 romans qui composent la célèbre série des "Voyages extraordinaires."

Dans le Tour du Monde en 80 jours, le héros, Phileas Fogg est un gentleman anglais qui fait le pari fou de tourner autour du globe en moins de 80 jours. Il s'élance le 2 octobre 1872 de Londres et franchit le canal de Suez puis passe par Bombay, Calcutta, Hongkong, Yokohama, San Francisco et New York. Il prend le train et le bateau à vapeur, symboles de vitesse et de modernité au 19e siècle. Au terme de son périple, il rentre à Londres persuadé d'avoir perdu son pari d'une journée. Son compagnon de route, Passepartout, lui fait alors réaliser qu'en partant vers l'Est, il a accumulé les décalages horaires, gagné 24 heures sur le soleil et remporté son incroyable défi.

Le Commodore Explorer en 1993 avec le skipper Bruno Peyron
Le Commodore Explorer en 1993 avec le skipper Bruno Peyron
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 Joel bardon
Joel bardon
Bon VENT
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