Toute cette histoire a commencé un dimanche soir pluvieux du mois d'octobre. Un dimanche soir comme on ne les aime pas : "Les gars, on m'a diagnostiqué un cancer au thorax. La tumeur est grosse, aussi grosse qu'un ballon de handball. Le positif dans tout cela, je suis rapidement pris en charge et commence la chimio la semaine prochaine." Je raccroche. C'était Paul. Paul qui en septembre encore nous faisait part de son intention de s'inscrire à la Mini Transat 2019 et de réaliser l'un de ses rêves, une traversée de l'Atlantique. Les jours passent, et à mesure que ses cheveux tombent, ses rêves de large, de course et d'aventures disparaissent avec. Paul a 26 ans. Il fait du sport presque quotidiennement, il ne fume pas, il n'y a pas d'antécédents familiaux. C'est simplement "un coup de pas de bol".
Je vais le voir à l'hôpital. Les yeux brillants, la voix pleine d'entrain malgré ses chimios répétées des dernières semaines, Paul me parle de François Gabart qui vient de pulvériser le record de vitesse du tour du monde à la voile à bord du trimaran MACIF. Quelques minutes plus tard, il m'annonce également que les rêves de large en solitaire, sans communication, pour lui, c'est terminé, pour un temps tout du moins. Trop dangereux me dit-il.

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