Essai / Le Tribord 5S, dériveur gonflable Décathlon, un concept à essayer


Non content d'avoir sorti un dériveur gonflable d'initiation, Décathlon a totalement repensé le produit et le Tribord 5S bat tous les records de polyvalence. Depuis plusieurs décennies maintenant, l'enseigne bleue contribue à démocratiser de nombreux sports. Dans le milieu de la voile, l'ingénieux Tribord 5S pourrait trouver son public. Décryptage du concept et essai en mer.

D'où vient ce bateau gonflable ?

Le Tribord 5S ne ressemble vraiment à aucun dériveur. Sa structure gonflable exploite une technologie éprouvée depuis plus de 10 ans dans le domaine des stand up paddle gonflable. Sa silhouette un peu pataude, est liée en partie aux contraintes du matériau.

L'idée d'utiliser cette technologie n'est pas toute neuve, car en 2012, la jeune designer Marion Excoffon lance un dériveur gonflable très innovant. Le Tiwal se range dans des sacs et en quelques minutes on gonfle un dériveur capable de se comparer aux dériveurs rigides. Le succès est au rendez-vous avec de nombreuses récompenses et plus de 1200 bateaux vendus.

À qui s'adresse le Tribord 5S ?

Par son accessibilité, le 5S est un dériveur qui a pour ambition de séduire une clientèle peut-être plus large que celle existante. L'idée de Tribord est d'offrir un bateau tellement simple que n'importe qui serait capable d'en faire.

Les équipes de Tribord ont repris le principe génial du dériveur gonflable, mais ils ont orienté leur travail sur la convivialité. Le Tribord 5S ne vise pas vraiment la performance à tout prix. Il revisite à sa façon le support "dériveur" pour le rendre le plus fonctionnel possible. Il faut reconnaitre que pour apprendre la voile ou s'amuser sur la plage, le 5S est plein d'astuces et de bon sens.

Et pour ceux qui naviguent en habitable, le voilier gonflable rend enfin accessible le rêve du dériveur au mouillage. Sur un bateau de 10 m, on trouvera surement un endroit où ranger les 40 kg et 1,60 m de bagages. Imaginez les balades des petits et grands au mouillage, s'en servir d'annexe pour débarquer dans une crique inaccessible, aller chercher du pain à la voile… Et puis, c'est une annexe silencieuse et propre à grosse capacité de charge.

Je me surprends à rêver de prendre l'avion avec ce petit excédent de bagages, la Croatie et ses milliers d'iles, la Polynésie et ses lagons coralliens, et pourquoi pas l'Asie ou la Nouvelle Zealand. Ça y est la machine à rêver est en route, avec le voilier le moins encombrant du monde, je me vois tenter l'aventure du camping itinérant. Quel prix déjà ? On reviendra dessus ultérieurement, mais il alimente l'imaginaire !

Mais sans aller si loin, quand on habite en ville et qu'on peut ranger son bateau dans un placard cela ouvre de nouvelles perspectives. Prendre le train ou la voiture avec son dériveur dans le sac et aller passer un week-end à la mer ou au bord d'un lac. Et l'été, si l'on part à la plage, il sera un compagnon de vacances idéal.

Le pari de la voile pour tous

Les équipes Tribords basées à Hendaye ont investi beaucoup de ressources dans ce projet. La gestation a durée 5 ans. Ils ont produit 15 prototypes, 90 personnes se sont impliquées dans l'étude, et près de 100 personnes ont testé le bateau, sans compter sur la participation de Tanguy de Lamotte et Anne-Claire Le Berre. Le géant du sport a fait fort avec le 5S en revisitant avec ingéniosité le concept du dériveur fun et facile.

Peut-on envisager un succès comparable au paddle ? Rien n'est joué d'autant qu'il y a une grosse différence de prix. Mais la réussite phénoménal du paddle était imprévisible, personne n'avait imaginé qu'en 10 ans il y aurait tant de monde à vouloir monter sur une planche gonflable pour se balader en essayant de ne pas tomber.

Quand on y pense, on peut se dire que certains nouveaux venus sur l'eau seraient peut-être contents de s'assoir et d'utiliser le vent pour les pousser. Personnellement, je trouve qu'il y a de l'idée dans cette démarche. Alors si le bateau n'est pas cher et qu'il est extrêmement facile d'apprentissage, normalement il pourrait séduire un large public (au moins ceux qui préfèrent être poussés par le vent que de tirer sur une rame).

Quels sont les concurrents du Tribord 5S ?

Avec un bateau à 2 500 €, Décathlon frappe fort pour pénétrer le marché avec un prix très travaillé.

C'est le prix d'un Optimist école de voile, beaucoup moins polyvalent. En dériveur pour enfants l'Open bic est plus fun et moderne qu'un Optimist, mais il est aussi plus cher, il faudra compter 3 500 €.

On pourrait volontiers le comparer au Tiwal qui est nettement plus cher, mais capable de rivaliser avec des dériveurs performants ce que ne prétend pas le 5S. Le Tiwal à partir de 4800 € offre des performances haut de gamme et le 5S est plus convivial et c'est un dériveur de découverte.

En regardant du côté des multicoques d'initiation, le Hobie Cat Bravo (3,66 m), le moins cher du catalogue, est à 4 626 €. Il se rapproche du programme du 5S, mais il pèse 88 kg (contre 40 kg pour le gonflable).

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