Essai / Le Tribord 5S, le dériveur de Décathlon : gonfler pour naviguer

Décathlon a lancé un dériveur gonflable, avec comme objectif de rendre la voile accessible au plus grand nombre. Intrigués par le concept du voilier gonflable, nous avons fait l'essai du 5S et le test commence par le montage du bateau. Découvrons ensemble les détails de ce voilier malin et séduisant.

Aller chercher un voilier au magasin de sport

Décathlon, avec sa marque Tribord, a conçu le dériveur gonflable 5S. Il est disponible en magasin au prix de 2500 €. Comme tous les produits Décathlon, il est extrêmement bien placé en termes de rapport qualité/prix.

Nous sommes donc allés au magasin le plus proche où l'enseigne de sport avait fait expédier un des tout premiers exemplaires afin d'en faire l'essai.

Mettre son voilier dans la voiture et aller à la plage

Et oui, c'est bien une partie du concept de ce bateau, on peut le mettre dans la voiture, alors nous avons fait le test de la Twingo. Admettons que la Twingo est une très bonne auto, mais qu'elle a tout de même ses limites. Une fois les sièges rabaissés, on rentre les 2 sacs à bord, sans trop de difficulté. Le plus lourd d'entre eux fait 30 kg et 1,60 m.

Malheureusement dans la Twingo il ne reste que la place du conducteur. Une voiture légèrement plus grande pourra transporter le bateau et (en fonction de sa taille) les deux ou trois équipiers qui vont avec. Et maintenant en route pour le bord de mer, plus précisément Port-la-Forêt.

Mais qu'y a-t-il dans les sacs ?

Dans le sac à roulette, pesant 30 kg, on trouve :

  • un bateau dégonflé et roulé sur lui-même
  • 2 dérives
  • un chariot de mise à l'eau
  • un safran et une barre
  • des poulies et une écoute
  • une pompe
  • un mode d'emploi parfaitement détaillé

Dans le sac de 10Kg on trouve :

  • la voile lattée roulée sur elle-même
  • le mât démonté en 6 parties.
  • La bôme

Au total, l'ensemble fait seulement 40 kg, franchement ce n'est pas grand-chose pour un dériveur capable d'accueillir 2 adultes.

Vivre en Shadoks pour quelques minutes

On commence évidemment la préparation du bateau gonflable par pomper. Soyons clairs, remplir le volume et le mettre sous pression s'avère long en pompant à la force des bras, très long ! On pourra avantageusement s'aider d'une pompe électrique économique capable de remplir les volumes d'air. La mise sous pression sera obtenue en pompant manuellement. On évite tout de même la moitié de l'effort à fournir, il restera plus d'énergie pour faire de la voile.

Attention, pour atteindre les 15psi recommandés par le constructeur, il faut pomper, pomper longtemps et y mettre tout son poids, d'ailleurs les petits gabarits (inférieur à 60 kg) auront du mal à atteindre cette pression.L'ultime solution c'est une pompe électrique capable de fournir une pression de 15psi. On change de budget, mais à l'échelle du prix du bateau et compte tenu du service rendu ça peut être un très bon achat.

En ce qui nous concerne, à force de pomper, je trouve la vie de Shadoks pas très fun …

Comment une grosse planche de paddle devient-elle un petit bateau ?

Une fois la plate-forme gonflée (et moi un peu à plat), on obtient une rigidité impressionnante. La coque du bateau utilise la technologie "Dropstich" qui a déjà fait ses preuves en stand up paddle (2 couches de PVC reliées entre elles par des milliers de filaments en polyester).

Maintenant que nous avons une coque, nous pouvons l'équiper de ses accessoires, et ils ne sont pas nombreux. Les 2 dérives s'insèrent comme les ailerons de paddle. Avec leurs renforts, elles semblent assez rigides. On en profite pour fixer l'essieu et les roulettes qui serviront astucieusement de chariot de mise à l'eau.

On remet le bateau à l'endroit et l'on installe le système de safran avec une sorte de casque qui coiffe le tableau arrière et assure un bon maintien des femelots. La taille de la pelle de safran permet de l'installer à terre, sans recourir à un quelconque dispositif de relevage.

Il ne manque qu'un gréement pour en faire un voilier

Il faut maintenant installer le gréement. Le mât est un assemblage de 6 tubes carbone. La section est dégressive pour donner de la souplesse et fléchir sous les rafales. Les tubes sont numérotés afin d'éviter les confusions, le montage est réellement simple…

On insère le mat dans le fourreau du guindant de la voile et la bôme dans son fourreau le long de la bordure. Les 3 lattes de la voile permettent de tenir une voile à corne de bonne taille.

Enfin, on présente le mât équipé de sa voile sur son emplanture, une sorte de tenon qu'on encastre dans le pied de mât. Pour tenir l'espar, on fixe à la coque les 3 petits haubans en dyneema qui s'élèvent à 60 cm. L'installation des haubans n'est pas si simple, il faut être deux pour réussir l'opération avec aisance.

Quelques points de détail qui séduisent, ou pas

La girouette pédagogique est probablement l'innovation la plus formidable de ce voilier. N'en déplaise aux ingénieurs qui ont travaillé sur le reste du bateau, ce petit équipement est réellement une avancée dans le monde de la voile.

Les ingénieurs ont pensé à habiller la girouette de figures permettant d'aider au réglage de la voile. C'est aussi simple qu'ingénieux. En cas de doute, le novice regarde le petit dessin devant l'alidade.

La tête de safran est équipée, d'un insert pour y glisser la barre. La fixation est assurée par un levier de serrage rapide du même type que ceux que l'on trouve sur les vélos.

Malheureusement, l'axe de cette pièce n'est pas en inox, il y a un risque de corrosion et d'électrolyse avec l'aluminium. Il faudra veiller à bien rincer et sécher cette pièce après chaque utilisation.

Le chariot de mise à l'eau qui se fixe aux dérives. C'est une super idée, très efficace sur un sol dur, par contre sur la plage ce n'est pas très convaincant. De plus, il est assez difficile de déconnecter l'essieu des dérives. Mais l'idée est bonne, peut-être à perfectionner.

Finalement, on amène le bateau au plus proche de l'eau, on détache l'essieu et l'on porte le bateau gonflable, il est tellement léger que ça ne pose aucun problème.

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Szabo Zsolt
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A sekély, térdig ér vízben egyszer leválasztani a kereket. Be kell lépni a kerékbe a küllk közé és felrántani a hajótestet.
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