Avarie en mer, quels moyens de secours sont mis en oeuvre pour les plaisanciers ?

© Premar Méditerranée

Quand survient une avarie, que l'on soit à quelques milles ou à plusieurs centaines de milles des côtes, quelles solutions s'offrent au plaisancier ? Nous avons contacté la Préfecture Maritime de Méditerranée, qui nous renseigne sur la question.

Bien préparer sa navigation pour éviter l'avarie

"Avant de partir naviguer, il faut d'abord bien préparer son départ et être capable de se gérer en autonomie, d'anticiper les changements de météo, de ne pas partir les réservoirs vides, etc. Il faut avoir un esprit pratique et penser en fonction de ses capacités et compétences. La préparation en amont est une base primordiale. Il ne faut pas surestimer son niveau de connaissance et de capacité", débute le porte-parole de la Préfecture Maritime de Méditerranée (Premar Med).

Sauvetage d'un voilier en détresse
Sauvetage d'un voilier en détresse

Quoi faire quand l'avarie survient ?

En France, il faut contacter les CROSS, joignable sur les différentes façades du littoral – Méditerranée, Atlantique et Manche par téléphone au 196 ou via la VHF sur le canal 16. En fonction de la situation, les CROSS déterminent quels moyens employer : moyens étatiques ou moyens privés qui viendront ravitailler en carburant ou remorquer le navire. Les plaisanciers peuvent également compter sur la solidarité des gens de mer qui croisent dans leur zone de navigation, et qui si l'intervention des secours n'est pas obligatoire peuvent également aider en cas de panne, de soucis techniques, d'avitaillement, etc.

"Il faut prioriser en fonction des conditions d'avaries. La priorité est la sauvegarde de la vie humaine. S'il est nécessaire d'évacuer les passagers, on demandera un hélitreuillage. Quand il s'agit d'une opération d'urgence de sécurité, on utilise généralement des hélicoptères. Ces derniers peuvent parcourir plusieurs dizaines de kilomètres en mer. On fait également appel aux moyens hauturiers de la Marine. Les CROSS sont gérés par les Préfectures maritimes qui déterminent les moyens employés : gendarmerie maritime, Marine, SNSM…"

Il est également possible de combiner plusieurs moyens dans le cadre d'un sauvetage.

"Lors d'un hélitreuillage sur un voilier au large de la Corse, de nuit, par mer formée, nous avons fait appel à un cargo sur zone dont la mission était d'atténuer la houle pour que la récupération des passagers se fasse en sécurité."

Remorquage d'un voilier en détresse
Remorquage d'un voilier en détresse

Une différence entre le sauvetage et l'assistance

Avant toute chose, les secours doivent évaluer s'il y a un danger immédiat pour l'équipage et le navire. Si c'est le cas, une opération de secours est déclenchée. Ce n'est pas la même situation dans le cas d'une avarie induite par un mauvais jugement.

"Tous les étés, nous sommes contactés par des plaisanciers louant des voiliers, mais naviguant au moteur par manque de savoir-faire. Une fois les réservoirs vides, ils sont dans l'incapacité de rentrer au port à la voile et nous demandent d'intervenir. Dans ce cas-là, l'opération peut être très onéreuse et il en va de la responsabilité du locataire. Il doit également vérifier que tout est correct à bord, que l'équipement de sécurité est présent et en bon état et suffisant par rapport au nombre de personnes à bord. En cas de contrôle, il est responsable, même s'il pourra à terme se retourner contre le propriétaire."

Opération de sauvetage coordonnée par la France et l'Espagne
Opération de sauvetage coordonnée par la France et l'Espagne

Que faire en cas d'avarie lorsque l'on est éloigné des côtes ?

Si le sauvetage en France est géré par le CROSS, il n'en est pas de même sur les différentes zones maritimes du monde. Au total, le comité de sécurité maritime de l'OMI (Organisation Maritime Mondiale) a divisé les océans du monde en 13 zones de recherches et de secours, répartis entre les différents Etats.

"Dans la préparation de la navigation, il y a également la connaissance des points d'appui. Il faut savoir dans quelles zones on va naviguer et qui contacter en cas de besoin. En navigation côtière, les différents sémaphores répartis sur la façade métropolitaine assurent le lien avec les plaisanciers. La prise de contact est importante pour contrôler que tout se passe bien à bord."  

En fonction de sa zone de navigation, on contactera donc le bon interlocuteur, c'est-à-dire le MRCC (Maritime Rescue Coordination Centers) compétent, centre de coordination et de sauvetage. En France, le CROSS Griz-Nez s'occupent des navires à l'international. Ces derniers choisiront l'option la plus simple pour venir au secours du plaisancier, en fonction de l'urgence de l'avarie. Le MRCC se mettra alors en relation avec les bateaux sur zone pour une demande d'assistance, qu'il s'agisse d'un navire privé ou d'un navire public.

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Jean louis Decaix
Jean louis Decaix
Tout cela est très juste et bien présenté mais quid quand tu es au large du Brésil ou de l Argentine ? A part l Epirb ou le bouton sos de l iridium il y a quoi ?et qu est ce qui se passera ? On imagine que le super tanker qui passera peut être dans le coin te proposera de couler le bateau et d essayer d escalader la paroie Et pour avoir fait deux traversée récentes dans ces coins la tu ne croise pas grand monde , pas plus de 5 cargos en 14 jours et encore grâce à l ais Il y a une disproportion gigantesque entre les risques de la haute mer et l amateurisme criminel des plaisanciers du dimanche sur nos côtes mais dans la vraie vie c est pour eux qu on dépense du budget c est eux qu on voit dans les journeaux Ce n’ est pas une pauvre petite vhf ou un téléphone portable sans réseau qui vont régler le problème du Marin hauturier et ça il le sait
Chantal Medrinal
Chantal Medrinal
bien compris j approuves
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